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mardi, 04 septembre 2012

Elementary (CBS) : Premières impressions. (Les Nouvelles Séries de la Saison 2012-2013)

Première des nouvelles séries, Elementary reprend le mythe de Sherlock Holmes pour le transposer dans notre monde contemporain. Comme la série SHERLOCK, dont le succès a dû pousser NBC à tenter le coup de proposer sa propre version.

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Est-il encore utile de présenter le plus célèbre détective consultant du monde ? La série propose une version moderne des aventures de Sherlock Holmes dans le New York contemporain. Watson est désormais une femme, Sherlock Holmes est resté théoriquement fidèle à lui-même.

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis sur la série) :  En crise d’imagination aux Etats-Unis, tout est bon pour reprendre de vieilles recettes ou piquer des idées à d’autres. Ainsi, devant le succès de la fort réussie série britannique SHERLOCK, CBS a choisi de dégainer Elementary, autre revisitation du mythe de Sherlock Holmes propulsé au XXIème siècle. Dans le rôle-titre, Johnny Lee Miller incarne le personnage, avec à ses côtés Lucy Liu, dans le rôle de l’ancienne Dr Joan Watson. Autant le dire tout de suite, et pour ne pas faire durer le suspense, je n’ai pas aimé l’épisode-pilote présenté, et cette version américaine est de loin inférieure à son équivalent britannique. Disons-le tout de suite, à notre époque, il était culotté et même suicidaire de tenter le coup de cette resucée. Parce qu’en tant que consultant-détective venant en aide à la police, l’époque avide de séries policières a plus qu’eu son compte de consultants surfant sur les terres du célèbre détective. A moins de proposer un univers visuel fort, de proposer des trouvailles graphiques, d’engager des acteurs de talent, proposant une nouvelle interprétation forte des rôles. Ce que propose SHERLOCK, et ce que ne propose pas Elementary. Le Sherlock présenté ici est quelque peu extravagant dans sa façon ridicule d’enquêter, tournant le personnage en dérision. Il faut le voir renifler le tapis, on avait pas osé aller aussi loin avec Columbo. Le personnage rappelle alors quelque peu le personnage de Gregory House (déjà calqué par endroits sur celui de Sherlock Holmes), ou la version cinématographique de Guy Ritchie incarnée par Robert Downey Jr. A croire que plutot que de véritablement concurrencer la série développée par Steven Moffat, Elementary ait été lancer pour consoler les fans de l’arrêt de House, M.D., en occupant le même créneau d’un personnage brillant mais imbuvable.

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Mais le problème est que rien ne vient montrer à quel point le personnage est doué, intelligent, possède un raisonnement hors-normes. Comme une des illustrations de son QI  supérieur à la moyenne, les premières scènes le mettant en scène nous le montreront capable de regarder plusieurs chaînes en même temps, sur plusieurs télévisions (combien d’entre nous surfons sur Internet ou twittons en même temps que la télé fonctionne ?), ou de deviner au mot près les… dialogues d’un soap. D’une scène romantique. (sic. Franchement, n’importe quelle personne un tant soit peu maline n’est-elle pas capable d’en faire autant ? De qui se moque-t-on ?) N’importe quel expert occupant l’écran depuis un petit moment aurait pu résoudre l’enquête du Pilote. On a surtout l’impression que le personnage est entouré d’imbéciles, se permettant de se moquer de lui en plus. Aucun personnage particulièrement fort ne surnage autour de lui. Le personnage de Capitaine Gregson, qui remplace apparemment celui de Lestrade. Surprise, alors que la série SHERLOCK avait réussi à équilibrer parfaitement les personnages de Holmes et Watson, accordant autant d’importance et d’intérêt à l’un qu’à l’autre, le personnage de Joan Watson ne sert à rien. A tel point que ce personnage ou un autre auraient parfaitement pu faire l’affaire. La tension sexuelle a laquelle on croyait s’attendre en faisant du personnage une femme est complètement évacuée dès le départ ! : l’amour n’intéresse pas Holmes, et pour ce qui est des choses du corps, engager des prostituées lui suffit. Chez Watson, Holmes ne voit qu’une assistante à son service, et difficile d’imaginer une quelconque relation autre d’un côté comme de l’autre (Joan ne semble absolument pas sous le charme du personnage). Question trauma, est introduit à coups de gros sabots le rapport au père, assez compliqué (le père de Holmes aurait plus ou moins diligenté Joan Watson pour veiller sur lui. La première enquête présentée, une femme assassinée, ne présente aucun intérêt ou caractère suffisamment fort pour susciter l’intérêt.

En bref :  Une intrigue inintéressante, des personnages archétypaux vus et revus, un manque flagrant d’originalité pour au moins égaler (ce qu’il aurait été difficile) le modèle britannique actuel SHERLOCK, peu de choses viennent sauver le pilote de cette nouvelle série, fortement dispensable. Mais on pouvait s’y attendre.

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mardi, 28 août 2012

COPPER : Le "Gangs of New York" version série, vraiment ? (premières impressions)

Une nouvelle série signée du duo Barry Levinson – Tom Fontana, après la réussite OZ. Comment ne pas y jeter un oeil ?

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Dans le New York du 19ème siècle, les aventures d'un jeune flic irlandais cherchant à découvrir la vérité sur la disparition de son épouse et la mort de sa fille. Son amitié avec deux compatriotes de la Guerre Civile, le fils d'un riche industriel et un médecin afro-américain, l'amène à côtoyer aussi bien la très chic 5ème Avenue que le Harlem populaire. De leurs années de combats, les trois amis partagent un terrible secret qui lient leurs vies à jamais. (source : Allocine.com)

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis sur la série) :  COPPER est, sauf erreur, la première production originale de la chaîne BBC América. Elle est également la nouvelle production en date signée du duo Barry Levinson – Tom Fontana, qui nous avait donné le formidable OZ dans les années 90, lancée récemment sur les écrans américains. De quoi être quelque peu enthousiasmé par ce projet, qui devait proposer une sorte de “Gangs of New York” version série. Mais la découverte fut une nouvelle déception. Nouvelle parce que je n’avais pas accroché à la série BORGIA, lui préférant The Borgias, la série de Neil Jordan mettant en scène Jeremy Irons et Holyday Granger, entre autres. Pourtant, certains éléments sont accrocheurs : un générique très esthétique, très bien réalisé, qui nous plonge dans cette ambiance particulière, et une reconstitution historique somptueuse du New York de la fin du XIXème siècle. COPPER, de ce point de vue, pourrait facilement être prise pour une production HBO. Malheureusement, il semble qu’elle reprenne certains des travers des dernières productions en date de cette chaîne. Quand on regarde les premiers épisodes de cette nouvelle série, quelques défauts apparaissent vite : la série manque d’acteurs et de personnages charismatiques, tout comme on avait pu en connaître dans Deadwood, ou … OZ.

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La série Deadwood n’est pas citée au hasard, il y a une ambiance très western, avec ses quartiers crasseux, ses maisons closes, dans COPPER qui fait que l’une semble surfer sur les terres de l’autre. La série manque aussi dans le Pilote de point d’entrée, de personnage pour accompagner le spectateur. Les productions HBO et celle-ci exigent trop du spectateur pour rentrer dans un univers sans y être accompagnés de quelconque manière. Du coup, on met un moment avant de repérer les personnages, et comprendre de quoi il retourne : on va suivre les enquêtes d’un policier aidé de nombreux alliés. Et le bas blesse assez rapidement : sou ses atours de série revisitant une époque historique particulière, et alors que l’on nous balade parmi différents milieux et différentes couches de population, des hautes sphères du pouvoir de l’époque aux quartiers les plus sombres, crasseux et mal-famés de la ville, on découvre finalement une série policière en costumes. Avec comme fil rouge la quête de vengeance du personnage principal, lui aussi victime d’un trauma, la mort de sa fille. Et personnellement, je n’ai pas accroché aux deux épisodes de COPPER que j’ai vus.

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En bref :  Malgré son générique, le soin apporté pour nous plonger dans une autre époque, le manque de consistance au niveau des personnages et le fait de se retrouver finalement en face d’un “simple” cop-show en costumes ne m’ont pas fait accrocher à la série.

jeudi, 09 août 2012

OZ : retour dans l'enfer carcéral... premières impressions sur un revisionnage de la série.

Ces jours-ci, en “manque” de série HBO, je me suis replongé dans la saison 1 de Oz, histoire de vérifier si la série tenait encore le coup, et d’y jeter un autre regard…

“ There’s no place like fucking home. “  Augustus Hill, qui conclut ainsi la Saison 1 de la série.

OZ, drama philosophique, prison, univers carcéral, histoire des séries américaines

De quoi ça parle ? (le pitch de la série) : Oswald, surnommé “Oz”, est un centre pénitentiaire de haute sécurité dirigé par Leo Glynn, où se retrouvent enfermés certains des pires criminels des Etats-Unis. A l’intérieur, Tim McManus, un idéaliste voulant modifier le système carcéral pour créer une “meilleure prison”, expérimente une aile de la prison appelée Em City : une prison “de verre” ou des portes en verre remplacent les habituels barreaux, où les prisonniers et les gardiens sont ensemble 24 sur 24 dans un espace clos où ils peuvent déambuler dans la journée. Mais les hommes sont des loups pour les hommes, on se regroupe par clans ou affinités selon ses origines ou ses croyances, les haines sont toujours présentes, la corruption est toujours là.

Les raisons d’y jeter ABSOLUMENT un oeil, et se laisser… incarcérer ! (mon avis) :  Oz est à l’origine une création de Tom Fontana, qui nous est revenu dans l’univers télévisuel avec une nouvelle série, coproduction internationale explorant le destin de la famille Borgia. Oz est aussi une des séries emblématiques des années 90, et une des premières séries marquantes d’HBO, chaîne spécialisée dans les séries haut de gamme. Et contient en germe ce qui fera le charme des séries de la chaîne : un générique surprenant et plus ou moins marquant, une série chorale mettant en scène de nombreux personnages. Du coup, en ragrdant cette série, on peut avoir plusieurs réflexions : 1. A regarder Oz aujourd’hui, en 2011, à découvrir ou redécouvrir la série aujourd’hui, on constate que la série a légèrement vieilli dans son aspect visuel, à la manière d’X-Files. Les tenues vestimentaires, les montures de lunettes sentent légèrement les années 90. Mais ce n’est qu’un détail : les vêtements des prisonniers comme des gardiens, assez uniformes, eux ne vieillissent pas. La série a un côté intemporel. 2. Cela fait également tout drôle de voir ou revoir de nombreux acteurs bien plus jeunes, qui connaîtront tous une carrière plus moins grande, puisqu’on les reverra pour la plupart par la suite. Ainsi, dans le casting de cette série, retrouve-t-on Ernie Hudson, que l’on a souvent vu au cinéma ou à la télévision dans les années 80 ; Edie Falco, future Carmela Soprano et Nurse Jackie, J.K. Simmons, le Jonah Jameson des films Spider-Man de Sam Raimi, que l’on reverra dans The Closer  ; Kirk Acevedo, l’un des acteurs de FRINGE. Ce ne sont que quelques exemples, la liste pourrait être encore bien longue. 3. Oz, tout comme X-Files, sous couvert du divertissement, renouvelle habilement de façon inattendue le genre de la fable. Renouant avec l’esprit des grandes séries fantastiques ou de Science-Fiction des années 50 et 60. Si la série Oz se veut avant tout réaliste, elle offre tout de même des scènes hallucinées où une âme, un regard s’expriment. Ces 2 séries, comme d’autres de la même décennie, ont en cela de commun de nous proposer à travers des histoires personnelles d’individus distincts un regard critique sur les Etats-Unis, la société américaine.

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4. Regarder Oz, c’est regarder une série qui aura su proposer encore une fois une série différente des autres, où tout comme dans Les Sopranos par la suite, le spectateur sera invité à éprouver une certaine fascination pour des personnages normalement antipathiques, puisque criminels. Certains avaient glosé il y a quelques années sur l’arrivée conjointe de personnages comme House, Shark ou Dexter. Mais que dire des salopards finis réunis à Emerald City ! Auxquels on parvient à s’attacher malgré tout, bien que la série ne fasse rien pour nous les présenter sous un quelconque jour positif. D’autant plus que par un jeu de flash-backs, on découvre les événements qui l’ont conduit en prison. Le public n’est jamais dupe de cela. Parmi ces personnages, difficile de ne pas évoquer le plus intéressant d’entre eux : Ryan O’Reilly. Menteur, fourbe, manipulateur, celui-ci a parfaitement compris les règles du jeu et ne sert jamais d’autre personne que la sienne. Ses alliances ne durent jamais longtemps, si d’autres plus fructueuses s’offrent à lui. Et pour finir ce point sur les personnages, on sera fasciné de voir comment la prison affecte n’importe lequel des personnages qui y évoluent, quels qu’ils soient. Certains perdent littéralement pied, ou changent du tout au tout. Personne ne sort véritablement indemne d’un séjour à Oz, pour diverses raisons. 5. Une différence notable avec les séries HBO qui suivront, c’est que la série avance tout de même rapidement. Alors que dans les autres séries HBO que l’on découvrira par la suite, on pourra évoquer une certaine lenteur de l’intrigue. Chaque épisode est construit comme plusieurs petits épisodes réunis qui font progresser assez rapidement les choses. Au sein d’un même épisode, on saute souvent d’un personnage autour duquel se développe un arc à un autre, avec comme fil conducteur un thème donné à l’épisode : la religion, le corps et la santé, la drogue… Et on suit Oz pour ‘un des éléments faisant le succès des émissions de télé-réalité d’enfermement, à savoir le jeu des différents clans rivaux à l’intérieur : homos, musulmans, aryens, gangsters, noirs, latinos, mafieux, et autres. 6. Bien avant les séries aux casts étendus comme LOST ou Heroes, on avait déjà une série avec un cast étendu, dont en plus on n’était jamais sûr que tel ou tel s’en tire à la fin de l’épisode, à la différence d’un LOST où l’on faisait également valoir cet argument, mais où l’on se doutait que des personnages comme Jack Shepard ou Kate Ryan seraient épargnés. Là, avec Oz, n’importe qui peut quitter la prison de Em City (souvent les pieds devant), puisque de nouveaux prisonniers arrivant à la prison viennent régulièrement apporter du sang neuf au cast.

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En bref :  Dès sa première saison, par son originalité, son écriture, ses personnages et les acteurs les incarnant, Oz s’est révélé être une série fascinante, quelque peu violente et dérangeante, mais parce qu’elle ne fait pas le choix de la facilité, ponctuant son propos d’interrogations philosophiques qui amènent le spectateur à peut-être voir les choses sous un autre angle. Une série unique dans l’univers télévisuel, qui a mis en place bien des éléments qui seront repris par la suite dans une moindre mesure.

Les légères incohérences de la série :  Si la création d’Em City fut une véritable trouvaille pour à la fois parler de l’univers carcéral mais rester dans un univers narratif, on peut s’étonner peut-être que la ‘prison idéale’ soit de confiner 24/24 des prisonniers sans jamais les laisser profiter de la lumière du jour, en les faisant vivre à la lumière artificielle. De plus, j’avais été étonné que l’on laisse à certains prisonniers la possibilité de garder montres ou bijoux, tout comme le fait que l’on laisse certains prisonniers s’ahbiller comme ils l’entendent : à moitié débraillé pour Adebisi, en tenue de néo-nazi pour Schillinger. Même si le contraire aurait été moins parlant visuellement, les façons de s’habiller permettent aussi d’identifier les personnages. Et au départ, je ne trouvais pas Kareem Saïd au point d’avoir des fidèles qui lui soient dévoués corps et âme.

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