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vendredi, 27 février 2015

NIKITA : L’espionnage façon 90’s (Rétro-série - Les Séries du Challenge Séries 2015)

Retour sur la série NIKITA à l’occasion du visionnage de l’intégralité de la série, pour un avis critique plus approfondi.

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L’influence X-Files :  Plus on avance dans le visionnage de la série, et plus il est difficile de ne pas voir, également, dans cette production canadienne, l’influence de la géniale série de Chris Carter ayant finalement donné le ton de bon nombre des production de la décennie 1990. Il faut le dire, la présence de Mark Snow aux commandes de l’environnement sonore de la série aide beaucoup, allant parfois jusqu’à repomper apparemment des sons déjà entendus dans X-Files. Mais ce qui me fait rapprocher les deux séries, c’est également la même ambiance paranoïaque et conspirationniste. Ainsi, jamais une série d’espionnage n’aura poussé la noirceur aussi loin que NIKITA (dans les productions que j’ai pu voir en tout cas). A la tête de la Section One, Madeline et Opérations font preuve d’un comportement glacial, ne montrant aucun état-d’âme, et pouvant choisir de sacrifier n’importe qui pour le bien de la Section ou des missions à accomplir. « La fin justife les moyens », bien sûr, mais à ce point-là… D’une certaine manière, la personnalité d’Opérations, ainsi que de son alter-égo féminin Madeline, est semblable à celle de l’Homme à la Cigarette. On reconnaît là le comportement jusqu’au-boutiste de Jack Bauer de 24, certaines des personnes oeuvrant sur NIKITA se retrouvant par la suite sur la cette série emblématique de la décennie suivante, les années 2000. Mais ici, le raisonnement est poussé à l’extrême : le monde de la série est un univers froid, désenchanté, où les histoires d’amour ne peuvent connaître de fin heureuse et reposent sur une certaine superficialité, puisque les personnages ne peuvent se faire pleinement confiance (à part peut-être pour Michael et Nikita), quasiment tous les personnages n’étant pas tout à fait ce qu’ils paraissent être. La série aime en effet jouer sur les apparences et les retournements de situation. Autre influence X-Filienne peut-être, on retrouvera dans les 2 séries la manipulation d’enfants, à des fins militaires : un épisode nous montre des enfants conditionnés dès leur plus jeune âge, un autre l’exploitation d’un enfant télépathe utilisé par son don.

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Les « défauts », ou choix scénaristiques de la série :  Certains épisodes nous font espérer le développement d’histoires et de relations entre les personnages sur le long terme, mais cet espoir sera à chaque fois déçu. Les scénaristes n’auront malheureusement jamais développé de grande mythologie ou d’arcs vraiment intéressants, ceux-ci restant à l’état d’ébauches. Que ce soit le passé de certains personnages, qui sert uniquement de prétexte à certains épisodes, la rivalité entre George et Opérations, l’ Organigramme des Services Secrets, les relations entre certains personnages comme celle entre Madeline et Opérations ou entre Birkoff et Nikita. Mais peut-être le fait que tous ces points d’accroche restent à l’état embryonnaire sert la série, développant des personnages marqués du sceau de l’ambiguité. Si la Section One a à affronter différentes organisations ennemies, celles-ci sont la plupart du temps interchangeables et n’affichent pas clairement leurs intentions, leur idéologie. Finalement, on en déduit que « ce sont les méchants », et c’est tout. La série semblait titiller le thème des doubles, un thème assez commun quand on y pense, dans l’univers de l’espionnage, en commençant à déployer des jumeaux par-ci par-là. Mais là encore, cela ne débouchera sur rien de concret. Et malheureusement, la série manque cruellement d’épisodes ou même de scènes emblématiques, marquantes, alors qu’ALIAS en comptera à la pelle, plus qu’il n’en faut, en comparaison.

Donc la regarder, ou pas ? :  Pour ceux qui n’ont pas vu la série, je dirais qu’elle s’avère tout de même dispensable. Elle n’est pas désagréable à regarder et vieillit bien, mais dans le genre « série d’espionnage », on a eu mieux, avec... ALIAS, mais peut-être aussi [Spooks], qui devait être assez semblable dans le ton. En tout cas, la série apporte au genre une ambiance paranoïaque typiquement 90’s, et se termine sur une "vraie" fin, logique et cohérente, ce qui mérite d'être signalé.

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lundi, 20 octobre 2014

American Horror Story : de nouvelles histoires d’horreur… Enfin « Histoires », vous avez dit « Histoires » ? (Le Goût du Sang)

Au moment de l’écriture de cette note, la Saison 4 de la série American Horror Story. C’est l’occasion pour revenir sur cette série, tout comme vient de le faire l’excellent magazine L’Ecran Fantastique, dans lequel Elizabeth Campos consacre un long article de 4 pages sur la série. Un article qui passe sous silence les points négatifs de la série. D’où ma note, éventuellement en complément de cet article.

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Les raisons d’y jeter un œil… ou pas ! (mon avis critique sur la série, au terme de ses 3 1ères saisons) :  Ryan Murphy est un créateur et un producteur qui aura marqué l’histoire de la télévision, en revisitant d’anciens concepts, afin de les remettre à la mode et les rendre viables. Ce fut le cas de la série comédie musicale, que Murphy n’a pas inventé (dans les années 80, les Américains ont eu droit à , et plusieurs séries des années 90 ont proposé un épisode avec des numéros chantés et dansés comme Oz, Ally MCBeal, Xena the Warrior-Princess ou encore Buffy, the Vampire-Slayer), et pour la série qui nous intéresse, de l’anthologie. Bien sûr, il est inutile de revenir sur les qualités affichées par American Horror Story au niveau de la réalisation travaillée ou de son cast, menée par une Jessica Lange véritablement hallucinante dans chacun de ses rôles offerts par cette série. Mais là où le bas blesse, dans cette série, et le titre de cette note en était un petit indice, c’est au niveau de son histoire. La 1ère saison, « Murder House », centrée sur un groupe de personnages centraux restreints, une famille en crise et leurs voisins, pouvait faire illusion. Après tout, on comprenait que la série nous raconterait à la fois l’histoire de la maison, un certains nombres de flash-backs donnant une origine à la plupart des scènes horrifiques et des fantômes hantant les lieux, et l’histoire de ce couple, et on pouvait peut-être distinguer un arc narratif fort, les événements conduisant à la naissance de l’Antéchrist. Mais dès la saison 2, difficile de distinguer une histoire forte : la série est destinée à proposer chaque saison un pot-pourri de situations, créatures, lieux horrifiques propres à faire naître l’angoisse, à faire tenir le tout, mais sans véritablement parvenir à lier fortement le tout autour d’une intrigue solide ou à donner du sens à des éléments qui peuvent être oubliés en chemin. Que deviennent les extra-terrestres de la Saison 2 par exemple, ou les Zombies de la Saison 3 ? Bref, la machine American Horror Story tourne à vide, ne disposant pas d’intrigue solide autre que son pitch de départ. Les prestations des comédiens, Evan Peters et Jessica Lange en tête, sont superbes, mais la série n’offre que cela, finalement. Il faut dire que la machine American Horror Story est une « machine » bien rôdée, disposant d’une puissance marketing solide : les nombreux teasers et affiches promos inondant la Toile bien avant la diffusion de chaque saison sont tout aussi effrayants que la série elle-même, et on ne peut qu’être tenté de jeter un coup d’œil, au moins par curiosité, à chaque nouvelle saison annoncée. American Horror Story est probablement la série qui aura le mieux su jouer avec l’horizon d’attente de son public.

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Toutefois, tout n’est pas négatif dans cette série, qui réussit au moins son pari de l’anthologie sur un point et mérite qu’on s’y attarde pour ce point : proposer un portrait terrifiant et inquiétant de l’Amérique, loin de toute représentation habituellement vendue par l’ensemble de la production télévisuelle. Pot-pourri, la série l’est aussi lorsqu’elle brasse tout ce que l’Amérique peut avoir de pire, ce qu’elle a montré tout au long de son histoire, American Horror Story se plaisant, par un jeu complexe de flash-backs, à tisser des liens entre différentes époques. De ce point de vue, la série s’inscrit dans la lignée de sa consoeur X-Files, tout aussi horrifique parfois, et qui explorait la face sombre des E-U elle aussi. Les figures communes aux 2 séries sont d’ailleurs nombreuses : les enlèvements extra-terrestres déjà évoqués plus haut, l’allusion au fait que des savants nazis aient atterri aux E-U après la 2nde Guerre Mondiale, les Tueurs en séries que la société américaine fait naître, les références au Vaudou,… Et par son traitement singulier, les 2 séries auront contribué à revivifier pas mal des figures traditionnelles de l’horreur.

En bref :  Sans pouvoir crier au génie, donc, la série est une réussite pour sa promesse de proposer une anthologie horrifique, portée par une interprétation de qualité. Mais on ne peut que lui en vouloir de vouloir trop en faire, au point de laisser complètement de côté certains éléments au fur et à mesure de l’avancée de chaque saison. American Horror Story est typiquement le genre de série se reposant sur son pitch ou son univers chaque saison, en négligeant totalement son scénario, et en proposant à chaque saison une fin décevante, ne sachant comment véritablement conclure. L’impression de proposer un catalogue, plutôt qu’une véritable histoire, donc. 

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lundi, 04 août 2014

TRUE DETECTIVE : Enfin une « vraie » série policière ??… (Les Nouvelles Séries de la Saison 2013-2014)

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  La première saison se déroule en Louisiane, en 1995, et narre l'enquête de deux inspecteurs de la Louisiana State Police, Rust Cohle et Martin Hart, chargés de résoudre le meurtre d'une jeune femme coiffée de bois de cerfs et tatouée de dessins sataniques. Alors qu'ils ont quitté la police, ils sont contactés en 2012 par deux autres inspecteurs alors qu'un meurtre similaire a été commis. (source : Allociné.com)

Les raisons d’y jeter un œil… ou pas ! (mon avis critique sur la Saison 1) :  True Detective est à l’origine une série dramatique américaine créée et écrite par Nic pizzolatto, qui se compose pour sa première saison de 8 épisodes. Une série feuilletonnante puisque les 8 épisodes de la Saison 1 forment une seule et même enquête, pour une série estampillée HBO. Les séries HBO semblent respecter 2 règles fondamentales depuis leurs premières productions des années 90, qui ne répondaient pourtant pas forcément à ces critères : une extrême lenteur dans le récit présenté, et le fait de négliger totalement le téléspectateur en lui offrant des points d’ancrages qui lui permettraient d’entrer « facilement » dans la série. On fait comme si le spectateur avait déjà connaissance des personnages et / ou de l’univers présenté, et qu’il se débrouille… Ainsi les spectateurs ont beaucoup plus de travail à faire pour entrer dans la série, que pour d’autres séries de network. Et il vaut mieux qu’ils sachent où il mettent les pieds avant de commencer une série avec ce label de qualité. Ceci étant dit, que vaut vraiment True Detective ? Disons-le tout net, il s’agit d’une très bonne, voire excellente série, portée par des interprètes de qualité, en général le 3ème point attendu des séries de ce label. On retrouve ici Woody Harrelson et Matthew McConaughey en majesté, dans des rôles qu’ils incarnent à la perfection. Sans compter sur les acteurs et actrices qui les entourent, en particulier la belle Michelle Monaghan. Et la réalisation est à l’avenant, se permettant le tour de force de la fin de l’épisode 4, un long plan-séquence qui a dû nécessiter une longue préparation logistique que ne peuvent se permettre de toute manière les séries de Networks. Les conditions de production ne sont pas les mêmes (mais j’enfonce là une porte ouverte).

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Mais je ne m’arrêterai pas là pour autant. Et ferai prendre à cette note critique un tour plus personnel. Car si les bonnes séries méritent d’être signalées, il y a de quoi être lassé de lire ici et là des critiques tomber dans des propos laudatifs ne tarissant pas d’éloges, faisant preuve d’une admiration béate pour toute série HBO (entre autres). Car si True Detective est une très bonne série, elle ne mérite pas non plus de passer pour la série du siècle, ou le « renouveau d’HBO », ou que sais-je encore ! Parce que ce qu’elle raconte n’a rien de nouveau, c’est juste une enquête policière classique, au fond, qui implique différents niveaux, une sordide affaire enjolivée de mysticisme, qui s’appuie sur un univers particulier certes peu exploité dans l’univers des séries, celui du bayou, de la Louisiane. Mais ça, X-Files et sa série-soeur l’accompagnant, MillenniuM, le proposaient déjà dans les années 90 ! De même, au niveau de son fonctionnement, loin des séries policières à groupes d’experts ou à consultant doué de facultés exceptionnelles ou pas, on retombe sur un duo de policiers, qui, en dépit de leurs différences et mêmes inimitiés, vont enquêter ensemble. Soit un bon vieux buddy-cop à l’ancienne ! Sauf qu’ici, la narration prend la peine de se développer… à un rythme lymphatique d’escargot, décourageant dès le départ. On me dira, c’est pour laisser le temps à la série de dérouler les relations sur une vingtaine d’années, d’installer les personnages. Hé bien je répondrai que peu importe que les personnages se connaissent depuis une vingtaine d’années ou pas, passent par des phases où ils aient envie de se mettre sur la figure ou pas pour fonctionner ensemble. Le duo Cohle-Hart n’est pas plus ou moins attachant ou réaliste que le duo Briggs-Murtaugh (de la saga L’Arme fatale) ou que Starsky et Hutch, pour citer des exemples très connus. Et cela voudrait dire que les personnages d’un film sont moins installés, profonds, ce qui est une absurdité. True Detective n’est donc tout simplement qu’une très bonne série HBO de plus, mais n’est clairement pas une révolution ou la série du siècle ! Elle ne réinvente rien, est très peu originale sauf si on n’a pas vu les références évoquées précédemment. Elle a pour elle un principe de narration audacieux qui lui donne une qualité littéraire, le fait de faire courir une enquête sur le long terme, et de mêler 2 lignes de temps parallèles (la partie de l’enquête se déroulant en 1995 et celle se déroulant en 2012), mais ce principe est à double tranchant, vu le rythme extrêmement lent, encore une fois, de la narration. Et le fait de déstabiliser ses spectateurs non-préparés. Heureusement que les cliffhangers, la mythologie qui se développent dans la série permettent de donner envie de s’accrocher et de poursuivre une série à la lenteur ennuyeuse.

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En résumé :  True Detective est une excellente série policière portée par une interprétation de qualité, mais on n’en attend de toute façon pas moins d’une série HBO, qui souffre d’ailleurs des « défauts » des productions de ce réseau cablé : une extrême lenteur, qui peut être décourageante.

Les Guest-stars de la série :  On retiendra les participations de Paul-Ben Victor, un habitué des séries télévisées, vu entre autres dans The Wire, autre production HBO, ainsi que Clarke Peters, que l’on connaît aussi grâce à 2 séries HBO, The Wire et Treme. Enfin, Alexandra Daddario (vue dans White Collar) apparaît. En nudité full frontale.