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dimanche, 27 juillet 2014

UTOPIA : La Paranoïa à la sauce britannique.

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Récemment, beaucoup de sériephiles vantaient sur Twitter la série britannique  UTOPIA, considérée comme une des meilleures séries actuelles. Piqué au vif, car je considère toujours Person Of Interestcomme une des meilleures séries actuelles diffusées actuellement sur les Networks américains, je me suis lancé dans le visionnage pour juger par moi-même. Mais tout d’abord…

De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  "Utopia" est une bande-dessinée légendaire sur laquelle plane le mystère. Becky, Ian, Grant et Wilson sont chacun en possession d'un manuscrit Utopia, partie 1. Leur vie bascule alors qu'ils sont sur le point de découvrir la deuxième partie, jamais publiée, qui renferme la vérité sur les catastrophes les plus meurtrières du siècle dernier. Ils sont alors pourchassés par une organisation secrète : The Network et doivent fuir pour survivre. (source : Wikipedia)

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Les raisons d’y jeter un œil… ou pas ! (mon avis critique d’après les 4 1ers épisodes) :  Si je me suis décidé à visionner la série, c’est que la Saison 1 ne fait que 6 épisodes, ce qui permet d’en venir rapidement à bout. Alors que penser de cette saison 1 ? Hé bien qu’il vaut mieux à mon avis, avant de se lancer dedans, avoir lu un résumé de l’histoire. Celle-ci est assez simple, finalement, une fois qu’on a une petite idée des tenants et des aboutissants, mais elle est présentée dans le 1er épisode de façon si décousue, si « déconstruite, qu’il faut attendre avant de comprendre de quoi parle la série. Car on suit différents personnages, différentes scènes avant que le puzzle ne se mette en place petit à petit, que l’on comprenne les liens entre les différents arcs narratifs que l’on nous présente. Heureusement, de nombreux dialogues explicatifs permettent de ne pas complètement nous perdre. Il faut dire que la série, en 6 épisodes seulement, tente de mettre une Mythologie foisonnante autour de personnages mystérieux et de complots dignes de X-Files. (un leitmotiv est commun aux deux séries : « Ne faites confiance à personne » !). Autre point sur lequel la série est destabilisante, c’est la question du public visé. Si elle commence par mettre en scène des Geeks atypiques (par l’image caricaturale que l’on peut s’en faire), et la série s’ouvre dans un comic-shop, ce n’est peut-être pas une série à conseiller forcément aux plus jeunes. Les personnages ne sont qu’un point de départ pour développer une histoires aux thèmes et aux préoccupations très sombres et très adultes. Ce n’est qu’un leurre, car la série se révèle très sombre : les morts abondent, souvent de façon violente, vu que la série ne lésine pas en morts gratuites et scènes de torture. On est parfois pas loin d’un film de Luc Besson, dans ce traitement décomplexé de la violence. Destabilisante enfin, la série l’est parfois dans ses choix de cadre, de mise en scène, qui en rappelle une autre, pour en finir avec le jeu des références : Breaking Bad. Dans les 2 séries, un quotidien banal, ordinaire, est ébranlé par l’intrusion d’une certaine étrangeté, liée à l’intrusion du monde criminel. Dans les 2 séries, on suit des personnages ordinaires dont le quotidien se retrouve menacé par des tueurs sans foi ni loi, dénués de tout scrupules, et obligés de devenir eux-mêmes des tueurs sans pitié. Et donc dans les 2 séries, pas mal de scènes de tension sont liées à cet aspect. Dans les 2 séries, un soin tout particulier est apporté au cadre, à l'image, à la réalisation, qui impose le mystère, l'attente, l'angoisse, le questionnement. X-Files, Breaking Bad, la série UTOPIAfait donc penser à deux des meilleures séries de la Télévision américaine, en apportant sa propre touche typiquement british. La série vaut-elle le coup pour autant, et peut-elle être qualifiée de très bonne ? Hé bien oui. L’interprétation est de qualité, les productions britanniques étant en général soignées sur ce point. On s’attache plus ou moins à ces personnages ordinaires placés au sein d’un complot qui les dépasse. Et parce que la série sait ménager un certain suspense autour de ces personnages, chacun dissimulant un secret aux autres. Si la série pose pas mal de questions, et perd quelque peu son téléspectateur au début, elle sait se rattraper et apporter assez vite des réponses. Et puis il y a l’environnement sonore, qui joue beaucoup dans le fait de développer cette « inquiétante étrangeté », qui joue dans le fait de s’y attacher. En fait, la série est plus à découvrir pour son ambiance toute particulière, et ses personnages, que pour son propos, finalement très banal et déjà-vu.

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En résumé :  Portée par d’excellents interprètes, et par une mythologie dense et complexe, la série UTOPIAest à voir, au moins pour se faire son propre avis. Développant sa propre ambiance et sachant aborder de nombreux thèmes, une fois que l’on a fait l’effort de la suivre, elle se révèle rapidement addictive, rappelant d’autres grandes séries paranoïaques, elle parvient à se distinguer par des gimmicks sonores et visuels la dôtant d’une personnalité propre.

L’info en plus :  Autre article sur la série, bien plus complet et analysant plus en profondeur ce qui fait la qualité de la série :  http://www.playlistsociety.fr/2013/12/utopia-saison-1-de-...

« Les séries TV nous incitent à ne faire confiance à personne, et c’est pour ça que nous les regardons. » 

mercredi, 26 février 2014

AMERICAN HORROR STORY : les visages du Mal. (la Soif du Sang)

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De quoi ça parle ? (le pitch de (Saison 1 de) la série) :  La première saison de la série est centrée autour de la famille Harmon composée de Ben (Dylan McDermott), Vivien (Connie Britton) et Violet (Taissa Farmiga). Peu après que Vivien ait fait une fausse couche et que Ben l'ai trompée avec l’une de ses étudiantes, les Harmon décident de quitter Boston et achètent une maison victorienne à Los Angeles. À leur arrivée, ils apprennent que le précédent propriétaire de la demeure a été tué par son petit ami, qui s’est suicidé après le meurtre. Moira O'Hara (Frances Conroy et Alexandra Breckenridge), une étrange femme de ménage s’occupant de la maison depuis des années se présente à la famille dès le début de la série pour reprendre son travail. La maison subit de fréquentes visites de la voisine Constance (Jessica Lange) et de sa fille trisomique Adélaïde (Jamie Brewer) qui semble être attachée à la maison et à son passé ainsi que le harcèlement d'un ancien propriétaire au corps ravagé par le feu et à tendances psychotiques, Larry Harvey (Denis O'Hare). Ben, psychiatre, a pour client le jeune Tate Langdon (Evan Peters) probablement atteint de schizophrénie, qui noue vite des liens avec Violet. La famille Harmon réalise que leur nouvelle vie devient peu à peu leur pire cauchemar, habitant dans une maison cachant de terribles secrets... (source : Wikipedia)

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Les raisons d’y jeter un œil… ou pas ! (mon avis critique sur les 3 1ères saisons) :  American Horror Story est une série créée et produite par Ryan Murphy, qui, partage quelques points communs avec J.J. Abrams. Tous deux fourmillent en effet de projets et ont leur nom qui sonne de plus en plus comme une marque déposée, au fil du temps. Et tous deux sont plutôt des concepteurs et producteurs avisés plutôt que d’efficaces showrunners, mais savent s’entourer d’équipes particulièrement compétentes. Ainsi, après le succès de la série Nip / Tuck (que je n’ai jamais regardée, le sujet me tentant peu et les scènes d’opérations chirurgicales me révulsant), et celui de Glee, Murphy nous propose une anthologie horrifique constituée de saisons indépendants les unes des autres, chaque saison proposant une histoire complète, avec une série diffusée sur la chaîne cablée FX depuis octobre 2011. S’entourant de brillants acteurs, ceux-ci sont invités à revenir de saison en saison, dans des rôles totalement différents les uns des autres. Et cette série se propose de revisiter les heures les plus sombres et les plus terrifiantes de l’Amérique, dans un cinglant portrait de celle-ci. En cela, elle rejoint le propos d’X-Files, qui se plaisait à explorer les coins sombres ou perdus de l’Amérique, où le mal se cache, prend racine. Chaque saison nous propose donc de visiter à la fois un coin différent de cette partie du monde, une maison hantée de la banlieue de Los Angeles pour la Saison 1, un asile psychiatrique pour la Saison 2, et un refuge pour jeunes filles situé à la Nouvelle Orléans pour la Saison 3. Et une partie différente de l’Histoire, puisque la Saison 1 a des points de connexion avec Hollywood (les 1ers occupants de la Maison de l’horreur étaient un couple dont le mari était chirurgien esthétique, la Saison 2 nous plonge dans les années 60 et offre des connexions avec la 2nde Guerre Mondiale, tandis que la Saison 3 offre des ponts avec les heures les plus sombres de l’esclavagisme des Noirs.

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Mais là où le bas blesse peut-être, c’est que cet aspect d’intervention de l’Histoire sert uniquement de cadre. La série n’en dit rien, ne s’en servant que dans le but d’offrir un contexte porteur d’horreur à l’histoire de chaque saison. Elle n’a pas de volonté de critique sociale ou politique, ou alors celle-ci n’est pas assez claire et appuyée. Dans un contexte particulier propice à l’horreur, donc, chaque saison propose de convoquer une série de figures horrifiques qui susciteront l’angoisse et l’effroi chez le spectateur. La Saison 1 met en scène divers fantômes, une créature monstrueuse cachée en sous-sol, un homme défiguré par brûlure, un homme en combinaison spandex intégrale. Dans la Saison 2, on aura droit à des extraterrestres auteurs d’enlèvements (coucou X-Files !! J’en parlais pas déjà avant ?), un Dr Mengele, un ange de la mort, des tueurs en série, le diable… ). Et dans la saison 3, une sorcière vaudou, Baron Samedi, des Zombies (c’est à la mode, grâce au succès de Walking Dead et de plusieurs autres œuvres exploitant le thème), des sorcières aux différents pouvoirs, un Minotaure… Plein d’éléments disparates, donc, qui parviennent à fonctionner ensemble relativement bien.

Alors est-ce que la série vaut le coup ? Hé bien oui et non. Oui parce qu’elle est une belle tentative de proposer une série différente, qui rappelle les heures les plus sombres d’X-Files ou de MillenniuM, ainsi que les précédents projets d’anthologies d’horreur (Masters of Horror, Fear Itself). Et non, parce que… Personnellement, je ne peux pas m’empêcher pour présenter la série de penser aux quatre « P » d’Enora Malagré (oui, je parle de la chroniqueuse de Touche Pas à Mon Poste), quand elle mène la charge contre certains programmes de TV médiocres : Prétentieuse, Putassière, Pot-Pourri. Car American Horror Story propose un pot-pourri dans chaque saison d’éléments horrifiques, mais au service de quoi ?? De pas grand-chose, voire de rien, serait-on tenté de dire. Si Murphy et son équipe de scénaristes ont l’idée d’un lieu horrifique et de quelques personnages, on dirait qu’un simple pitch sert de scénario global pour les 12 – 13 épisodes que constitue la saison, piège dans lequel tombent un grand nombre de séries feuilletonnantes. Ainsi, la Saison 1, qui disposait d’éléments resserrés, une maison hantée, et la famille qui s’y installe, ainsi qu’une histoire de naissance d’Antéchrist pouvant encore servir de but final, cachait la misère, on se demande durant la saison 2 où on veut en venir. Avant une fin de saison en queue de poisson, quasiment. Et la Saison 3, on finit par nous sortir l’arc de la succession, parmi les sorcières, au titre de suprême, avec bien entendu des rivalités qui se dessinent, dont on se fout complètement. Plus les saisons passent, donc, et plus la série accumule les images horrifiques et les numéros d’acteurs, pour un propos assez vain. Jessica Lange, par exemple, formidable actrice, sorte de Bryan Cranston au féminin, livre des compositions virtuoses et a loisir de démontrer tout son talent, mais la machine tourne malheureusement à vide. Plus dommageable encore, certains éléments restent sans suite et sont abandonnés en cours de route, comme les extraterrestres inquiétants de la Saison 2, ou les Zombies et le Minotaure de la Saison 3.

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En Bref :  American Horror Story est une tentative intéressante de proposer une série horrifique pour public averti, et offre de véritables numéros d’acteurs qui ont toute latitude de briller, mais à condition de ne rien attendre d’une histoire, d’un scénario quasiment inexistants, négligés de saison en saison. 

" Les Séries TV offrent parfois un portrait inquiétant et effrayant de l'Amérique, et c'est pour ça que nous les regardons. "

jeudi, 11 juillet 2013

Buffy, la semaine spéciale "Buffy Memories", Jour-4 : l'épisode préféré.

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Pour moi, les Grandes séries se distinguent des autres par des épisodes spéciaux, non-conventionnels, destinés à faire date. Par exemple l’épisode “Triangle” en 4 longs plans-séquences pour X-Files, l’épisode en noir & blanc “Promethee post-moderne” de la même série, qui rendait hommage aux films de monstres, ou un épisode avec des séquences animées pour Farscape. Des épisodes destinés également à jouer sur la forme, surtout, ou le fond de la série, parfois, pour la renouveler, et qui fonctionneront car la série a une fan-base qui la suivra où qu’elle aille. La série est installée, et peut se permettre ces détours, car elle a foi en elle.

Buffy, the Vampire-Slayer fait partie de ces séries qui, tout comme également Xena, the Warrior-Princess, se sont permises de proposer des épisodes expérimentaux, se payant le luxe de constituer de véritables classiques de la télévision. Des pépites à voir et à revoir indéfiniment, tellement brillants dans leur écriture, leur interprétation, le talent qu’ils ont à montrer. Des épisodes qui seront probablement copiés, mais difficilement égalables. Et donc il n’y a aucune surprise qu’ils apparaissent quand on propose de donner son épisode préféré. Question un peu difficile pour Buffy, d’ailleurs, parce que de bons épisodes, sur les 144 que compte la série, il y en a eu tellement… Cette série est également exceptionnelle par le fait qu’elle compte peu d’épisodes véritablement mauvais. Du coup, je vais en proposer 2, qui me tiennent particulièrement à coeur.

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Le premier, “Restless”, est la (seconde) conclusion de la Saison 4. Le bad guy peu folichon de cette saison de transition avait déjà été vaincu dans l’épisode précédent, et l’on a cet épisode qui vient clôturer cette saison un peu à part, qui constitue une plongée presqu’intégrale dans l’Onirique. Beaucoup de séries de genre ont un ou plusieurs épisodes qui proposent une interprétation différente de l’univers qu’elles proposent, des personnages que l’on connaît. Soit par le biais d’un voyage dans le temps, soit par le biais d’une réalité alternative, soit encore par le biais d’une réalité fantasmatique recréée. Les scénaristes s’amusent à tout réinventer pour proposer un épisode dont le mystère tient à la compréhension de ce qui se passe. L’Onirique est le monde des rêves, un monde qui permet toutes les fantaisies, mais également a une portée la plupart du temps psychanalytique. Et Joss Whedon, à la manoeuvre, va jouer sur les deux tableaux. Tout comme cet épisode, de conclusion, est également destiné à préparer de façon prospective les évènements de la saison suivante. Donc, on se balade et on assiste au cours de cet épisode aux rêves des 4 membres fondateurs du Scooby-Gang, Giles, Alex, Willow et Buffy, alors que dans l’ombre, s’abrite une menace sourde, venue du fond des âges…

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Le second sera l’épisode '”comédie musicale” de la série, le 6.07 “Once More, With Feelings”, une franche réussite également, mettant à contribution les talents de danseur et / de chanteur des acteurs et actrices de la série. Je le disais, Whedon aura aimé tiré le meilleur de ses comédiens, les poussant dans leurs retranchements. L’un des épisodes les plus réussis du genre, qui aura donné lieu à une édition DVD particulière, et un album CD. Le pitch est des plus simples, un démon, Sweet, se met à faire danser et chanter Sunnydale. Tout cela ne serait pas franchement inquiétant, si à force de danser, les victimes de l’enchantement ne disparaissaient dans les flammes en prenant feu… Mais là encore, puisque c’est Joss Whedon qui écrit et réalise, l’épisode n’est pas juste un exercice de style : il s’inscrit dans la continuité de la série, puisque les personnages, par le biais du chant et de la danse, dévoilent leurs sentiments les plus profonds, leurs états-d’âme, leurs peurs… Le Scooby-Gang apprendra le mal-être de Buffy, revenue à la vie, alors qu’elle était “ si bien au Ciel. “

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Pour finir, je lis souvent sur Twitter des sériephiles dire “ oh ben quand je vais pas bien ou que j’ai besoin de me remonter le moral, ou quand je veux regarder du bon, ou par nostalgie d’une, je me fais un ou plusieurs épisode de telle ou telle série “. (le sériephile, par conscience professionnelle, regarde beaucoup de séries, parfois pour voir où la série va, et pas parce qu’il l’apprécie forcément, hélas… ). Personnellement, je ne suis pas dans cette philosophie de piocher dans une série pour me refaire un épisode de ci de là… Mais ces 2 épisodes, et quelques autres d’X-Files, parce qu’ils sont de tels petits bijoux, font exception à la règle.