Persons Unknown : les thématiques abordées dans la série.

3ème et dernière note consacrée à cette série que j’ai vraiment beaucoup appréciée pendant ces vacances, Persons Unknown. Pour plusieurs raisons, mais j’évoquerai deux raisons principales surtout, c’est le fait d’avoir su proposer une alternative originale au Prisonnier, bien plus inspirée et agréable à suivre que le remake proposé par AMC. Et la seconde raison, c’est que la série aura su renouveler quelque peu les séries feuilletonnantes, qu’on croyait définitivement enterrées, même si on finit par retrouver quelques éléments communs à d’autres séries du genre.

Mais cette 3ème note avait surtout pour but de proposer un focus sur les thématiques utilisées dans la série, qui en font son intérêt et sa richesse, permettant de questionner le téléspectateur lors du visionnage de la série.

La question de l’Identité :  Le Prisonnier posait la question de l’identité à travers un personnage n’en possédant pas lui-même. Un personnage sans nom ni prénom, simplement appelé “N°6”, défini par son caractère, sa façon de réagir aux événements, sa parole. Un être débarrassé de tout ce qui pourrait constituer finalement une prison : l’identité civile formée par les noms et prénoms, le métier, ou encore le style vestimentaire. Dans Persons Unknown, on retrouve le même élément à travers des personnages qui se dévoilent peu à peu, mais, tout comme dans la série de Patrick McGoohan, les apparences ne sont jamais ce qu’elles semblent être. Dès que l’on croit avoir appris quelque chose d’un personnage, un nouvel élément vient le contredire, ou tout au moins modifier la perception qu’a le spectateur à son sujet. Dans Persons Unknown, la réalité est sans cesse changeante, fluctuante. Les personnages ne sont jamais que des pantins dont on tire dans l’ombre les ficelles, et dont les rôles sont variables et mouvants. Pas d’exemples ici, ce qui serait Spoiler, mais il n’y a pas un personnage dont une scène ne nous fasse pas douter de sa réelle identité. Et à travers ce questionnement de l’identité, en vient un autre questionnement : qu’est-ce qui, du coup, nous définit vraiment ? Et qu’est-ce qui fait de nous des êtres sociables ? Des individus pris au hasard sont-ils capables de reconstituer une société ? Et si la survie est en jeu, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour survivre ? Tuer l’Autre ? Se débarasser froidement de lui ? A de très rares exceptions, tous les personnages sont à un moment ou un autre détestables.

La Conspiration :  Persons Unknown renoue avec une thématique familière aux fans du Prisonnier, mais également d’X-Files ou du Caméléon. Ou encore de Prison Break. A savoir que des individus agissent dans l’ombre, à une échelle globale. Avec les caméras implantées partout, c’est le monde entier qui devient un village, comme le laissait entendre Nowhere Man, autre grande série conspirationniste. Comme dans ces séries conspirationnistes, on joue au jeu des poupées russes, un maître et responsable avéré de la conspiration se trouvant être finalement au service d’autres personnes. La série s’inscrit dans quelque chose que l’on avait quelque peu perdu, un élément ayant tout de même perduré en gros une quinzaine d’années, des années 90 au début des années 2000. Et avec ce thème accrocheur, la série pose la question sous-jacente du pouvoir. Qu’est-ce qui fait réellement le pouvoir d’un individu ?

La télé-réalité :  L’une des inspirations fortes de la série, une de ses premières influences. On pourrait même forcer le trait en voyant que la série a réussi à croiser de vieilles thématiques, très classiques, avec cette thématique nouvelle. Persons Unknown offre en effet, mine de rien, une satire grinçante et aiguisée de ce type de produit développé durant la dizaine d’années qui nous précède. Dans les programmes de TV-réalité, le vocabulaire, martelé avec force, est destiné à atténuer la violence psychologique des images. On entendra ainsi sans cesse les candidats parler d’”aventure”, dans la série, c’est el terme de “programme” qui dicte ses règles qui revient sans cesse. Un programme aux règles floues, changeantes. Un coup les prisonniers doivent juste rester prisonniers, puis on fait croire qu’ils doivent s’entretuer, puis on découvre que la mort n’est pas inéluctable… Comme dans Secret Story, où on fait faussement sortir des personnages, les faisant en espionner d’autres, où l’on invente des relations en en cachant d’autres, on ne sait pas que croire, où se trouve la réalité et le mensonge dans cette sinistre histoire de captivité. De plus, le spectateur regardant la série est parfois, par le truchement du montage qui lui donne à voir ce que les caméras du lieu observent, se retrouve dans la même position du spectateur voyeur que celui  d’un de ces types de programme. Dans la même position des orchestrateurs de cette sinistre farce. Mais en plus de proposer cette analyse subtile, la série aura su anticiper ou montrer en tout cas l’une des perversions de ces émissions : les candidats de ce type de programme, sont destinés à rester à jamais des candidats, au point de re-participer à une autre télé-réalité quand on le leur propose. Ce qui a donné en France… Carré VIIIP, ou Les Anges de la téléréalité.

Pour la richesse des thèmes proposés par la série, celle-ci est donc à voir. Si elle ne risque de rester cantonnée à son statut de série d’été, sans atteindre la renommé de sa glorieuse ainée, elle aura au moins eu l’effort de développer des pistes de réflexion des plus intéressantes, ce qui n’est pas rien…

HAVEN : premières impressions...

L’histoire : Au fin fond du Maine, aux Etats-Unis, Haven est une ville où les malédictions ont sévi pendant plusieurs décennies. L'agent du FBI Audrey Parker est chargé d'enquêter sur d'étranges phénomènes surnaturels qui ont refait surface récemment...

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ? (Mon avis) : La série, lancée au cours de l’été 2010 sur la chaîne Syfy, ne recèle aucune réelle surprise, reprenant de nombreux éléments déjà vus ailleurs. Les femmes fortes, indépendantes, assumant leur vie semblent être devenues la norme pour le monde des séries. Ainsi l’on suit l’Agent du FBI Audrey Parker, digne héritière de l’Agent Scully, cousine éloignée d’Erica Evans de V (version 2009), interprétée par la pétillante Emily Rose. Celle-ci est envoyée sur les traces d’un criminel par son chef, un grand black chauve autoritaire comme on peut en croiser souvent dans les séries, qui l’envoie dans la petite ville de Haven, petite ville du Maine chère à Stephen King. Ca tombe bien, la série prétent s’inspirer d’un de ses textes, mais est surtout émaillée de clins d’oeil référentiels aux oeuvres du maître, que l’amateur éclairé se plaira à relever. Une fois arrivée, sur le pont d’être victime d’un accident de voiture, elle fait la connaissance d’un homme de loi local, Nathan Wournos, avec lequel elle va faire rapidement équipe. Haven, justement, semble destinée à attirer apparemment les phénomènes paranormaux, les sombres secrets venus du passé, ou tout simplement des personnages excentriques. Mais la série ne parvient jamais à faire naître une douce folie ou introduire une impression d’étrangeté comme pouvait le faire Twin Peaks. Les “phénomènes de foire”, phénomènes paranormaux semblent sortir tout droit d’X-Files ou de FRINGE, sans en avoir le caractère effrayant. On s'atttend d'ailleurs à ce que chaque épisode mette un nouveau mystère ou un nouveau "monstre de la semaine" en scène. La série tente d’ailleurs de surfer sur plusieurs registres, certains dialogues et scènes étant teintés d’un certain humour. La série ne parvient jamais à distiller la peur ou l’angoisse chez le spectateur, constituant un spectacle assez inoffensif, un comble pour une série soi-disant influencée par King et tentant de lui rendre hommage. Et bien sûr, puisqu’il faut un complot ou une intrigue à suivre histoire de faire revenir le spectateur, on découvrira qu’Audrey Parker pourrait être liée à la ville d’une façon ou d’une autre, elle qui apparemment n’y a pas été envoyée sans raison.

Au final, on a une série à regarder quand on n’a vraiment rien d’autre à voir, mais qui ne révèle aucune surprise, et enchaîne malheureusement les clichés et lieux communs. Dans le même genre, mieux vaut encore regarder à nouveau Twin Peaks, l’original, si l’on puis dire…

X-Files : review des épisodes 2.24 "Our Town" et 2.25 "Anasazi (part. 1)"

2.24 : Our Town
Sc : Frank Spotnitz. R : Rob Bowman.
ép. sur une petite ville cachant un mystère. La nuit, dans une forêt, proche de Dudley, dans l'Arkansas. Un couple d'amoureux s'arrête. La jeune femme prétend que c'est une petite ville, et qu'elle ne veut pas être vue. Elle descend de la voiture, et invite son compagnon à la suivre. Elle s'amuse ensuite à lui demander de l'attraper. L'homme se retrouve alors seul, puis entouré de plusieurs hommes au visage couvert d'un masque rituel, qui l'assassinent à coups de hâche. Au FBI, on met Mulder et Scully sur l'affaire. Scully ne comprend pas trop d'ailleurs pourquoi on leur a confié cette affaire de disparition. L'affaire en rappelle toutefois d'autres à Mulder. A Dudley, Mulder et Scully rencontrent le Sheriff de la ville, Tom Arens, qui prétend ne pas avoir besoin de leur aide. Tous trois se rendent à l'usine de traitement des poulets, faisant vivre la ville, où George Kearns, l'homme disparu, menait une enquête pour le compte du ministère de l'Agriculture. Le directeur de l'usine prétend que George voulait les faire fermer. Lors de la visite, une jeune femme a une crise et commence à avoir des hallucinations. Mulder remarque que les poulets sont nourris avec... des carcasses de poulet ! Mais alors que les deux agents avaient tourné le dos, la jeune femme, Paula Gray, ayant eu des hallucinations menace le directeur, mais est abattue par le sheriff. On leur propose alors de rendre visite à Walter Chaco, le grand-père de Paula, afin d'en apprendre plus sur la jeune femme. Celui-ci voit mal l'intérêt de pratiquer sur Paula une autopsie, même s'il finit par leur en donner l'autorisation. Scully trouve des traces chez elle de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. La jeune femme aurait d'ailleurs dû déjà mourir il y a plusieurs mois. Mais Mulder découvre quelque chose de bien curieux : la jeune femme aurait selon son acte de naissance 47 ans, un âge qu'elle ne fait absolument pas physiquement.

Après un accident avec un camion évité de justesse, vient à l'esprit de Scully une curieuse idée : les poulets pourraient bien être contaminés par la maladie, ce qui constituerait un risque d'épidémie. Mulder demande au Sheriff de draguer la rivière pour voir si rien ne s'y trouve, et l'on remonte à la surface... des ossements humains. Scully a identifié 9 squelettes, dont celui de George Kearns, l'homme disparu à l'origine de l'enquête. La femme de George, Doris, apprend ainsi la mort de son mari. Mulder remarque assez rapidement que les os sont étrangement polis. Il en vient à l'hypothèse que les habitants de Dudley sont peut-être pour certains cannibales, l'érosion des os étant probablement dû au fait qu'ils ont été bouillis. Ce qui expliquerait l'apparence physique de Paula, la récompense pour le fait de manger de la chair humaine, dans toutes les cultures ou croyances où cette pratique apparaît, étant la prolongation de la vie humaine... Alors que Walter Chaco est mis au courant des avancées de l'enquête, il reçoit la visite d'une Doris Kearns particulièrement inquiète, qui craint d'être soupçonnée, ou de ne pouvoir mentir. Walter Chaco tente de la rassurer au mieux. Après sa visite, un des hommes de Walter propose de l'éliminer, celle-ci pouvant représenter un danger pour la communauté, mais le vieil homme s'y oppose...
Continuité :  Seconde fois dans la série que Mulder tue quelqu'un.
Mon avis :  Un très bon épisode, qui contient la plupart des ingrédients-phares de la série : quelques scènes gores bien senties, une ambiance légèrement angoissante, des plans parvenant à rendre quelque peu inquiétants des éléments anodins comme des poulets sur une chaîne industrielle, une intrigue haletante, le côté légèrement paranoïaque des histoires, ici à l'échelle d'une pettie ville tranquille des Etats-Unis, digne des Envahisseurs, et toujours des histoires faisant le lien avec des thèmes d'actualité, comme la maladie de Creutzfeldt-Jakob, peut-être ici à l'origine de l'affaire...

2.25 : Anasazi (part. I)
Sc : Chris Carter. H : Chris Carter et David Duchovny. R : R.W. Goodwin.
Season finale / ép. Conspiration. Une réserve Navajo, au Nouveau Mexique ; le 9 Avril. Un tremblement de terre survient. Un jeune garçon se dirige à moto vers les montagnes environnantes. Il découvre alors un container, un wagon enseveli sous le sol, dont le toit émerge, probablement à la suite du tremblement de terre. De retour auprès des anciens, il fait part d'une macabre découverte : le cadavre de ce qui semble fort être un... extraterrestre. Un des anciens, Albert Hosteen, lui conseille de rapporter cette découverte là où il l'a trouvé, car "ils" risquent de venir...  Dover, Delaware ; le 10 Avril. Un pirate informatique affole l'O.N.U., étant parvenu à pirater les dossiers MJ, provoquant une série de coups de téléphones et de réactions, dont celle de l' Homme à la Cigarette. Le 11 Avril, les Lone Gunmen débarquent de bon matin chez Mulder, craignant d'avoir été suivis. Ils préviennent Mulder que le Cogiteur veut le rencontrer. Un des voisins de Mulder, durant cette visite, se sucide, pris d'une crise de démence. Le soir, dans un parc public, Mulder rencontre le Cogiteur, qui lui confie ce qu'il a trouvé. Le lendemain, dans son bureau des Affaires non-classées, Mulder, tout excité, montre la cassette qu'on lui a remis à Scully. Mais un texte incompréhensible apparaît, provoquant la déception de Mulder, croyant avoir été une nouvelle fois piégé. Scully comprend toutefois que les dossiers sont codés, un code que même les Japonais n'avaient pas réussis à décoder. Face à Skinner, qui souhaitait lui parler, Mulder excédé l'agresse et le frappe devant d'autres agents.

Le lendemain, Scully est alors entendue par des membres du Bureau. Le père de Mulder reçoit la visite d'un vieil ami : l'Homme à la Cigarette en personne. Celui-ci lui apprend les derniers événements, et que Fox Mulder a avec lui les dossiers MJ. Leur politique sera bien sûr de tout nier. Mulder, seul dans son appartement, se reposant, reçoit la visite de Scully. Elle lui apprend qu' elle a menti pour lui, mettant sa carrière en péril, et lui demande des comptes. Mulder s'apprête à contacter X, et ne comprend pas lui-même pourquoi il a agressé Skinner. Puis Scully montre une partie de ce que Mulder a reçu de la part du Cogiteur à une femme ayant quelques rudiments en langue Navajo, qui reconnaît le mot "marchandise". Le soir, Bill Mulder contacte son fils, il souhaite lui parler en personne au sujet de quelque chose d'important. Les deux hommes réunis, Bill confie à son fils qu'il a participé à des choses dont il n'est pas fier. Mulder comprendra quand il entendra parler du mot "marchandise". Scully, venue rendre visite à Mulder, découvre l'appartement vide, et échappe de peu à une tentative d'assassinat. La discussion entre les Mulder père et fils s'interrompt quand Bill monte dans la salle de bain chercher des cachets, mais est abattu par Alex Krycek. Un Mulder effondré appelle Scully, qui a peur pour lui : il pourrait bien être accusé du meurtre de son père. Mulder, épuisé, affaibli, se réfugie chez Scully. Le 14 Avril, Mulder reposé se réveille chez Scully. Elle a pris son arme pour innocenter Mulder du meurtre de son père. Mais Mulder le prend mal, croyant que Scully le soupçonnait. Chez Mulder, Scully retire la balle qui a failli l'abattre, et découvre une étrange camionnette garée dans la rue. Elle découvre alors dans le sous-sol de l'immeuble des bouteilles de gaz reliées à la tuyauterie. Alors que Mulder est de retour chez lui, avant de monter dans son appartement, il remarque Krycek près de chez lui, venu probablement l'abattre. Il parvient à l'attraper et lui demander des comptes, mais est interrompu par Scully, qui en vient à lui tirer dessus, afin de lui éviter de commettre un meurtre. Mulder se réveille alors chez les Navajos, ayant dormi 36 heures. Scully est là à son réveil, lui expliquant pourquoi elle a agi ainsi. Elle lui explique aussi que la bouteille qu'elle soupçonnait dégageait un gaz hallucinogène expliquant son comportement récent. Albert Hosteen, qui travaillait à coder les messages durant la Seconde Guerre Mondiale, est parvenu à décoder les messages reçus. Elle lui apprend enfin qu'il est seul pour le coup, Scully ayant échappé à une convocation de Skinner. Dans les dossiers MJ, les noms de Duane Barry, mais aussi celui de Scully apparaissent, liés à des expériences.

Albert Hosteen apprend à Mulder qu'il est sur le point de découvrir la vérité : son peuple, les Anasazis, aurait reçu la visite de... visiteurs, venus parfois les enlever, et ceux-ci viendraient encore. Le jeune homme qui avait découvert le cadavre semblant être celui d'un extraterrestre, conduit Mulder sur les lieux de la découverte... L'Homme à la Cigarette contacte alors Mulder, lui apprenant que son père a lui-même a autorisé l'existence du "projet"...
Mon avis :  Un épisode culte, et particulièrement marquant. "Anasazi" lancera la fameuse mode des season finale mythologiques de la série, se terminant sur un cliffhanger haletant. Il s'agit de plus de l'un des cliffhangers les plus marquants, à cause de la popularité grandissante de la série. Au point que le series finale, "The Truth", y reviendra à la fin de la saison 9. L' épisode se révèle passionnant de bout en bout, gardant l'attention du spectateur sans jamais la lâcher... Remarquablement écrit, sans temps morts, d'une précision diabolique, c'est un modèle du genre. Et il parvient à accorder une place à tous les différents personnages liés de près ou de loin à la mythologie, X excepté...
Mythologie et Continuité :  Le gouvernement (avec la complicité des extraterrestres ?) aurait pratiqué des expériences sur des êtres humains, des "marchandises", qui auraient aboutis à leur donner l'apparence d'extraterrestres. Des expériences dissimulées sous une campagne de vaccination contre la variole. Expériences dont on se serait débarrassé des sujets par la suite. En vue de préparer la prochaine colonisation, où au contraire de lui résister ?