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dimanche, 10 août 2014

CH:OS:EN : la Moralité une nouvelle fois en question. (Les Watchers sont parmi nous)

Cet été aura été une nouvelle fois l’occasion de découvrir une petite pépite, que je ne saurais trop vous recommander, et voici pourquoi.

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Ian Mitchell, un avocat, époux et père de famille, trouve un matin une étrange boîte devant sa maison de Los Angeles. Dedans : un pistolet chargé, la photo d'un inconnu, et un mot lui annonçant qu'il a trois jours pour le tuer... (source : Allociné.com)

Les raisons d’y jeter absolument un œil (mon avis critique sur les 2 premières saisons) :  CH:OS:EN est une production à petit budget produite par Crackle, qui constitue une sorte de Netflix, soit une plateforme Web proposant du contenu légal sur Internet. Il s’agit d’une production originale créée par Ben Ketai et Ryan Lewis, qui en rappelle d’autres : Breaking Bad, UTOPIA (déjà évoquée sur ce blog) et certains dramas japonais comme Liar Game. Quel est le point commun que je vois entre toutes ces productions ? C’est un budget assez réduit, une absence de moyens compensée par une certaine inventivité. Une attention particulière portée à la réalisation, afin de dissimuler le manque de moyens. Et le fait de faire basculer des personnages ordinaires, à la vie sans histoires, en les confrontant à des choix moraux difficilement surmontables, personnages dont on suit la transformation progressive à force d’épreuves. C’était le cas pour Walter White et son associé Jesse Pinkman, de Breaking Bad, et c’est également le cas pour les personnages principaux de la remarquable série UTOPIA. Ainsi, dans CH:O:SEN, Ian Mitchell et Laura Mitchell deviennent les victimes malheureuses d’un sinistre jeu, qui consiste à éliminer d’illustres inconnus, et à éviter d’être tué soi-même. Soit typiquement le type de sujet rencontré dans bon nombre de mangas, héritiers d’une logique « Battle royale », où l’on oppose des individus ordinaires en les poussant à se trahir jusqu’à parfois s’éliminer (voir entre autres les mangas Liar Game, Btooom !, Doubt ou encore Judge). De cette conspiration de l’ombre aux ramifications insoupçonnées, aux contours mal définis, on ne saura finalement rien. En cela, la série rappelle les chef-d’œuvre paranoïaques du genre que furent, et même sont encore, Le Prisonnier ou Nowhere Man / L’Homme de Nulle part, qui proposaient également de confronter un individu seul à une organisation tentaculaire, partout et nulle part à la fois. Capable d’autoriser le meurtre de plusieurs individus sans que l’on ne sache les véritables raisons de tels meurtres. Capable d’avoir des agents dans toutes les sphères, aussi bien chez des secouristes que des policiers par exemple. S’agit-il de démontrer qu’il n’y a jamais de personne réellement innocente ? D’occuper les soirées de riches désoeuvrés fascinés par cette violence gratuite des meurtres commandités ? On nous explique à plusieurs reprises que les crimes sont filmés, qu’il y aurait des caméras partout, observant les personnages en permanence. Est-ce vraiment le cas ? C’est, peut-être, afin de ne pas laisser le spectateur sans réponses, ce qui semble être l’explication. En tout cas, et comme pour Le Prisonnier ou Nowhere Man, la question du « qui ? » compte moins que le questionnement philosophique autour de l’Identité ou de la légitimité du crime posé par la série. Si la vie d’un de nos proches est menacée, peut-on se résoudre à prendre la vie de quelqu’un d’autre. Est-ce que le crime est rendu « légitime » pour autant ? Chacun répondra selon ses propres principes moraux, la limite fixée à ceux-ci. Le tout dans une ambiance délicieusement paranoïaque, ou les personnages principaux tout comme le spectateur est amené à se méfier de tout le monde. Avec un autre questionnement pour lui : en assistant aux nombreuses tentatives d’assassinats présentées par la série, n’est-il pas le complice involontaire de cette violence gratuite ? Ou bien n’est-ce pas lui, le fameux Watcher (terme polysémique pouvant désigner l’Observateur ou le Spectateur) ?

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Pour en revenir à la série elle-même, si les personnages principaux peuvent sembler quelque peu stéréotypés, avec pour la 1ère saison le « héros », sa femme dont il est divorcé, leur fille, la secrétaire dévouée, le collègue-pote, etc… On ne peut pas en attendre plus du format de la série, constituée d’épisodes relativement courts, de 20 min (alors que le format traditionnel des productions britanniques et américaines consiste en des épisodes de 40 à 60 minutes en général). Ecriture un peu légère concernant la définition des personnages compensée par un aspect addictif, les cliffhangers intervenant au meilleur moment, la série étant écrite et produite afin d’être facilement marathonée / regardée d’une seule traite dans un délai relativement court. Concernant l’interprétation, elle est relativement bonne, et l’amateur de série retrouvera quelques noms connus, qui font le travail sans dénoter. Le personnage principal de la Saison 1 est interprété par Milo Ventimiglia, surtout célèbre pour sa participation à la série HEROES, et qui parvient à faire oublier d’ailleurs ici le Peter Petrelli de ladite série. Sa femme est interprétée par la belle Nicky Whelan, que l’on retrouve dans la série MATADOR initiée par Robert Rodriguez. La S2 sera l’occasion de croiser Brandon Routh, et tant qu’à parler du casting, on peut également mentionner les participations à la série de Rose McGowan (Charmed) ou encore Chad Michael Murray (One Tree Hll).

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En résumé :  CH:OS:EN s’avère une excellente surprise, une production qui joue de ses contraintes budgétaires pour développer un univers et une intrigue immédiatement addictifs. Conçue de toute manière pour être visionnée ainsi, il est difficile une fois commencée de ne pas enchaîner les épisodes, d’un format relativement court. Baignant dans une ambiance paranoïaque à souhait, il est difficile de ne pas penser lorsqu’on les connaît bien à d’autres séries emblématiques comme Nowhere Man ou Le Prisonnier. Pour un coup d’essai, CH:OS:EN est une petite réussite. 

jeudi, 07 août 2014

REVOLUTION : une seconde saison… ratée ! (Les Nouvelles Séries de la Saison 2012-2013)

Il est difficile souvent de suivre toutes les saisons des séries que l’on voudrait voir. Au bout d’un moment, le temps manque et il faut faire des choix. Cette année, j’avais laissé de côté la Saison 2 de REVOLUTION, après avoir suivi la Saison 1 la saison précédente, me contentant d’enregistrer les épisodes et de les archiver. Et puis ce printemps fut l’occasion de marathonner la Saison 2, que je voulais voir tout de même pour juger par moi-même et terminer la série.

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Mon avis critique sur la Saison 2 :  J’avais loupé l’info à l’époque, mais la saison 2 de cette série diffusée sur NBC fut l’occasion d’accueillir un nouveau showrunner, en la personne de Rockne S. O’Bannon. Pour rappel, la Saison 1 avait pour showrunner Eric Kripke, et encore, on peut se demander si l’homme joua pleinement son rôle lors de cette première saison. D’ailleurs, REVOLUTION faillit bien ne pas avoir de Saison 2, et le but de cet embauche était de relancer la série sur de nouveaux rails, dans de nouvelles directions. Seulement, j’estime personnellement que O’Bannon est terriblement surestimé. S’il a créé la géniale série de space-opéra FARSCAPE, celle-ci ne s’est vraiment améliorée qu’après son départ progressif, et ne se résumait qu’à réunir des extraterrestres de différents horizons à bord d’un vaisseau. Rien de très nouveau à la base, donc. Parmi ses autres faits d’armes, on peut citer Cult, série au concept nébuleux autour des fanbases et de leurs rapports à ne série mêlant les niveaux de réalité, qui n’a d’ailleurs duré qu’une saison, et DEFIANCE, une série au final très décevante, qui voit le destin d’une ville et de plusieurs familles dans un contexte S-F / Western, dont la principale caractéristique est de présenter plusieurs races extraterrestres, en plus d’accompagner un jeu en ligne dont on entend finalement peu parler. Bref, rien de très folichon. Et donc que vaut cette saison 2 ? Hé bien il y a de quoi passer son chemin, personnellement.

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La Saison 2 trahit quelque peu la Saison 1, et les attentes autour des productions Bad Robot. Sur Twitter, j’utilise parfois le hashtag #BadRobotAddicted quand je tweete à propos des productions Bad Robot, et depuis pour moi les belles surprises que furent ALIAS, LOSTet FRINGE. Je me définis comme tel parce que pour moi, les productions Bad Robot sont synonymes de qualité avec la promesse de concepts quelques peu excitants, enthousiasmants, de personnages plus ou moins bien écrits, aux relations également travaillées, avec cette part de mystère qui accompagne les séries de cette société de production. Malheureusement, il faut bien le dire, cette série aura fait partie de mes déceptions de la part de Bad Robot. La faute probablement à une image claire de ce que devait être la série, de ce qu’elle devait raconter, la direction vers laquelle elle devait tendre. Et encore, dans la saison 1, on avait quelques arcs narratifs clairs : la recherche de Danny Matheson, la lutte fratricide entre Miles Matheson et Bass Monroe, le mystère autour de l’électricité disparue. Avec un autre élément mythologique fort, la Tour, dans laquelle une troupe d’hommes étaient enfermés, prêts à défendre cet endroit jusqu’à la mort, car la Tour permettait de faire repartir l’électricité (si mes souvenirs sont exacts). Donc, à la fin de la Saison 1, les « héros » de la Série sont parvenus à la Tour, et l’électricité est de retour, mais cela permet le lancement de missiles nucléaires. Et donc la Saison 2…

Celle-ci est marquée par l’absence de l’électricité à nouveau. On apprend que son retour n’aura duré que 4 minutes, avant qu’elle ne disparaisse à nouveau. Et on se retrouve avec un univers un peu Western, et des gens qui vivent dans une certaine pauvreté. Le côté verdoyant et coloré, avec ces plans sur une nature ayant récupéré ses droits est bien loin. On est, avec l’univers représenté, et les différentes histoires présentées, proche désormais du Western. (Tiens donc, comme pour DEFIANCE !) Côtés arcs narratifs de cette Saison 2, on se concentre sur différents groupes, différentes villes, qui veulent s’approprier le contrôle, la domination. Le terme « patriote » est galvaudé et sert à tout bout de champ, pour justifier tout et n’importe quoi. Le président des E-U a survécu planqué dans un endroit sûr, et prépare la reconquête, mais plusieurs groupes entendent faire régner leur loi. Et la série se réclame tout de même de la… S-F. Car [SPOILER] après avoir appris que l’électricité disparue était le fait de nanites, des robots à la taille microscopique se baladant dans l’air et absorbant l’électricité, ceux-ci sont… doués d’une conscience (facepalm), tentent de communiquer en matérialisant l’image de proches / personnes disparues (tout comme le Monstre de fumée noire de LOST, au passage), afin, par exemple, que Aaron Pittman corrige une erreur dans leur code informatique (les nanites sont en train de mourir). Et les nanites se livrent à des expériences sur les humains, avant de comprendre qu’ils ne méritent pas de dominer, et sont prêts à prendre le contrôle. (facepalm, encore une fois). [FIN DU SPOILER].

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On place les personnages principaux dans des positions inédites. John Neville reste la pourriture de base, prête à tout pour survivre et se venger. Du coup, on ne compte plus les retournements de veste et les manipulations du personnage, on ne sait plus ce que veut le personnage au final, qui rentre dans la catégorie des mauvais parce qu’ils le sont. Pour Monroe, on tente une rédemption du personnage, qui n’est plus le grand méchant de la série, et va rejoindre le clan des « héros ». Si John Neville avait des problèmes relationnels et vivait une situation conflictuelle avec son fils, on double la mise : [SPOILER] Monroe recherche son fils, le retrouve, et ce ne sera pas simple de renouer avec un fils quand on a été un père absent. Et pour cause parce que de mémoire, l’existence de ce personnage n’a jamais été évoquée en Saison 1. Lui aussi parviendra à séduire Charlie, qui n’aura craqué que pour des « mauvais garçons ». [FIN DU SPOILER] Et donc comme on n’a pas de direction claire, et qu’on ne sait pas vraiment ce que doit raconter la série… on invente des intrigues usées jusqu’à la corde à force d’être employées, comme par exemple celle de l’épidémie ou du virus. Lorsqu’un épisode d’une série traite d’une épidémie ou d’un virus, c’est que les scénaristes n’ont pas ou plus d’idées. Et on multiplie les scènes de violence extrême plus qu’il n’en faut, pour remplir la série. Il faut bien le dire, jamais je n’ai vu de série où l’on frappe, on tire, on poignarde on tue autant. Avec sa Saison 2, la série est devenue la plus violente que j’ai pu voir venant d’un grand network. Même 24, avec son ton très sombre, sérieux, n’accumulait pas autant de scènes de cet acabit, je trouve. Et donc cette Saison 2 est ratée. Le seul épisode qui surnage est l’épisode 2.15, centré sur Aaron Pittman. Et pour cause, il s’agit d’un épisode « réalité alternative / Matrix », [SPOILER] où celui-ci se retrouve plongé dans un univers « normal », une réalité proche de la nôtre, trop belle pour être vraie. Est-ce un rêve, ou la réalité ? Que sont devenus les autres personnages de la série dans cette réalité alternative ? [FIN DU SPOILER]. Et pour combler le tout, les scénaristes qui auraient dû sentir le couperet de l’annulation arriver, devant des audiences de moins en moins encourageantes et de plus en plus faibles, choisirent de finir la série sur un cliffhanger. Sic / Facepalm.

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En résumé :  Autre série se déroulant dans un univers post-apocalyptique du style de Walking Dead, dévoilant une violence sourde au cours de sa saison 2 qui vient combler une narration qui ne sait pas ce qu’elle doit être et où elle veut aller, à part peut-être avec une intrigue tournant autour du destin des E-U livré à différentes milices militaires, la série REVOLUTIONfut une belle déception. La Saison 2 est encore moins Bad Robot que la Saison 1, plus mauvaise, et la série ne comporte même pas de véritable fin.

Les Guest-stars de la Saison 2 :  Le sériephile averti reconnaîtra sûrement Stephen Collins, le Révérend Camden de 7 à la Maison, ainsi que Zeljko Ivanek, vu dans un nombre incroyable de séries télévisées, Reiko Aleisworth (24) ou encore Anthony Ruivivar (Third Watch/ New York 911, entre autres).

mercredi, 06 août 2014

HIGHLANDER : S’il ne devait en rester qu’une… (Mon panthéon personnel des Séries TV)

Cet été aura été pour moi l’occasion, en plus des séries visionnées pour le Challenge Séries 2014, de me replonger dans Highlander, la série télévisée, que j’ai visionnée une énième fois pour mon plus grand plaisir.

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Duncan MacLeod est un immortel issu du même clan que Connor MacLeod, le héros des films. Il a plus de quatre cents ans et travaille comme antiquaire à Seacouver (contraction de Vancouver, ville de Colombie-Britannique, où a été partiellement tournée la série, et Seattle, ville au Nord-Ouest des États-Unis) avec sa compagne Tessa Noël. Il protège également un jeune voyou prénommé Richie. La vie quotidienne de Duncan est ponctuée de duels à l'épée avec d'autres immortels qui veulent l'éliminer. En effet, chaque immortel qui en décapite un autre libère son « quickening », et s'approprie ainsi ses connaissances et ses pouvoirs. MacLeod va donc devoir affronter des ennemis de plus en plus puissants, qu'il connaît souvent depuis plusieurs siècles. (source : Wikipedia)

Les raisons pour lesquelles Highlander restera toujours une de mes séries préférées :  Je pense qu’il était d’une pertinence folle de proposer une note sur cette série après une note sur True Detective. Celle-ci, en effet, était d’une certaine façon programmée pour être un succès critique et public : bénéficiant de l’effet HBO, qui fait se pâmer n’importe quel sériephile voulant être dans la vague prêts à lui pardonner ses défauts certains (l’extrême lenteur de sa narration, ses tirades à rallonge, son ton dépressif et pessimiste au possible), bénéficiant d’une écriture qui a eu le temps, d’interprètes de haute qualité, elle ne pouvait échouer. Et Highlanderne pourrait rivaliser avec elle : l’écriture, l’interprétation, sont les points par lesquelles elle pèche. Les 1ers épisodes sont particulièrement poussifs, et l’interprétation est parfois approximative. Mais les conditions de production ne furent pas les mêmes. La série Highlanderfut une coproduction internationale, dont plusieurs parties investirent dans la série, avec parfois chacune ayant sa propre interprétation de ce que devait être la série. Si l’on ne devait s’en tenir qu’à ses éléments, elle serait une série très moyenne. D’ailleurs, elle l’est peut-être pour certains. Et pourtant…

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Je garderai toujours une certaine tendresse pour cette série, qui possède bien d’autres qualités par ailleurs, qui en font une Grande série, même, bien plus que ne le seront jamais True Detectiveou The Leftovers par exemple. Tout d’abord, la série possédait pour elle la force de son concept : une série qui met en scène des Immortels. Des personnages ayant tout connu. Tout vécu. La guerre, ou plutôt les guerres. L’amour. Toutes les époques. Les régressions et/ou les progrès de l’humanité. Et jamais une série n’aura abordé le thème de l’Immortalité avec tant de pertinence, si l’on excepte Doctor Who. Et la série se sera faite forte d’accompagner son propos par une construction avec des flash-backs, bien avant LOST, et les séries copiant le modèle de narration de LOST, bien sûr. Avec des astuces de mise en scène souvent originales, pour situer les différentes époques traversées (tel épisode aux flash-backs situés dans les années 30, proposait des images en noir & blanc, par exemple). C’était fait avec les moyens du bord, mais cela FONCTIONNAIT. Et d’apporter au passage grâce à ce procédé du fond à la série, qui donnait à réfléchir, qui apportait des leçons de vie : chaque individu peut changer, évoluer, devenir meilleur, ou pire ; il est difficile de vivre au milieu des mortels, et de devoir subir la perte, le deuil des personnes qu’on a aimées (Duncan MacLeod / le Docteur, même combat). Et bien avant les chef-d’œuvre abordant ce thème douloureux du deuil, l’épisode « The Body » de Buffy,the Vampire-Slayerou la série Six Feet Under. On laissera de côté la « plaisanterie » The Leftovers, qui entend construire sa narration uniquement sur ce thème liminaire.  Car le plus dur en ce monde n’est pas de mourir, mais de savoir survivre à la mort des autres, nous enseigne la série. La vie, la mort, l’évolution, le fait de pouvoir redémarrer à zéro à tout moment, le fait de poser comme une certitude que la vie est faite de rencontres, bonnes ou mauvaises, que ce sont elles qui forgent, aussi, notre personnalité. Voilà ce dont parlait aussi (surtout ?) la série. Comme toutes les Grandes séries, d’ailleurs. Et par l’exemple, pas à coups de grands discours ou de grandes tirades.

Le deuxième point fort de la série aura été ses personnages, auxquels on finit tous par s’attacher au fil du temps. Des personnages à la personnalité forte, charismatiques. Duncan MacLeod, bien sûr, interprété avec brio par Adrian Paul. Se réclamant du clan MacLeod systématiquement, mais qui constitue l’homme universel : le fruit de toutes les cultures, de toutes les époques récentes. On l’a vu prendre part à toutes les principales guerres de ces 500 dernières années, vivre auprès d’une tribu amérindienne, en Angleterre, aux Etats-Unis, en France, au Japon… Toujours juste, toujours bon, toujours prêt à aider. Richie Ryan, que l’on voit grandir, vivre. Un personnage marqué par l’amitié profonde l’unissant à Duncan, que l’on partage. Le Saint Darius, personnage d’une grande sagesse. La pétillante, séductrice et espiègle Amanda, interprétée par la belle Elizabeth Gracen (Certaines de ses scènes avec Duncan sont parmi les plus réussies de la série !! L’alchimie entre les deux personnages était vraiment exceptionnelle). L’exubérant Fitzcairn, éternel séducteur (interprété par Roger Daltrey, le chanteur des Who !!). Le prudent Methos. Le Guetteur Joe Dawson. Une dizaine au moins de personnages gravitant autour du héros, entrant et sortant de sa vie au gré des épisodes. Une très belle galerie de personnages que l’on se plaît à retrouver.

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Concernant les ennemis de Duncan, qu’il aura eus à affronter, on peut également retenir quelques adversaires notables : James Horton, qui, pour un simple humain, semble avoir bénéficié de plusieurs vies (alors qu’on le croit mort, il revient à différentes reprises dans la série).  A travers lui, et sa haine irraisonnée des Immortels, la série aborde les thèmes de l’intolérance, du fanatisme, des préjugés. Le conflit entre les Chasseurs, Guetteurs renégats de Horton, et les Immortels donne à la série des accents de X-Men (les Immortels remplaçant les Mutants). Xavier St-Cloud, interprété par Roland Gift, le chanteur des Fine Youngs Cannibals. Ou encore Kalas. Un chanteur d’opéra blessé à la gorge par Duncan. Si on peut réduire la série, quand même, à l’ « Immortel à affronter de la semaine », la série se sera efforcée de varier suffisamment les adversaires de Duncan, afin d’éviter toute lassitude et toute répétition. Les Immortels croisés par MacLeod ont tous des motivations différentes, parfois guidés par un crédo comme la Vengeance ou la Justice. Le combat sera parfois douloureux pour MacLeod, des liens d’amitié les unissant parfois, lui et son adversaire, mais le comportement et les crimes de ce dernier ne lui donnant pas d’autre choix. La série se sera efforcée de ne pas sombrer dans un manichéisme facile tout de même. Tout comme de varier les épisodes, en général différents de l’un à l’autre.

Parmi les autres qualités de la série, enfin, on peut noter l’humour de la série. Cet humour est en général fin, subtil. Les meilleurs épisodes de la série sont les épisodes-comédies, qui construisent leur intrigue sur leurs personnages (avec en général la présence de Fitzcairn ou d’Amanda au casting), épisodes dont je reparlerai peut-être plus tard sur le blog.

Et avant de clôturer… La fin de la série. Elle aura été des plus bizarres. La série dura 6 saisons, mais la dernière saison ne comporte que 13 épisodes. Dont Duncan est absent, pour une bonne part d’entre eux. Au début de cette saison 6, Duncan MacLeod parvient à vaincre un démon, véritable incarnation du mal. Quelques épisodes servent de tests pour le spin-off Highlander : The Raven, qui donnera la vedette à une Immortelle cette fois-ci. Et la série de tester différentes Immortelles, alors que le choix d’Amanda, déjà connue du grand public, tombait sous le sens. C’est avec elle que le spin-off se fera. Et puis un épisode final où Duncan affronte un énième Immortel sans réel charisme, mais l’intrigue est conçue de telle sorte qu’elle permet à tous les personnages emblématiques de la série, même décédés, de revenir une dernière fois. Et les 5 dernières minutes, les derniers au-revoir des personnages, portés par la magnifique chanson écossaise « Bonnie Portmore », emblématique de la série, liée à jamais au mythe Highlander.

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En résumé :  Si Highlander peut sembler être une série très moyenne, avec une écriture poussive et une interprétation loin d’être excellente la plupart du temps, hélas héritière des séries télévisées populaires des années 80, elle restera toujours une de mes préférées. Pour ses thèmes, ses personnages, la force de son concept, elle est à découvrir au moins une fois, pour ceux qui ne l’ont jamais vue.

Les Guest-stars de la série :  Nombreux sont les acteurs et actrices, alors à l’aube de leur carrière, qui sont apparus dans la série, dans un rôle souvent de moindre importance. On peut citer, entre autres, pour les amateurs de « casseroles », Anthony Steward Head (le Rupert Giles de Buffy, the Vampire-Slayer), Frank Dubosc, Marion Cotillard, Elisa Tovati, Lorent Deutsch, Tomer Sisley ou encore Astrid Veillon.

" He is Duncan MacLeod... the Highlander. Born in 1592 in the highlands of Scotland, and he is still alive; he is Immortal. For 400 years, he's been a warrior... a lover... a wanderer... constantly facing other Immortals in combat to the death. The winner takes his enemy's head -- and with it, his power. I am a Watcher, part of a secret society of men and women who observe and record, but never interfere. We know the truth about Immortals - in the end, there can be only one. May it be Duncan MacLeod... the Highlander. "

 

 – Monologue de début introduisant à l’univers de la série, récité par Joe Dawson.