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mardi, 08 mars 2011

Detroit 1-8-7 : premières impressions.

Dimanche soir, j’ai tenté le Pilote de cette série. Encore une énième série policière, donc, alors que nous en sommes plus ou moins submergés. Pourquoi la regarder ? Parce que comme elle passe sur Canal+, cela peut être un gage de qualité, et donc l’occasion d’y jeter un oeil. Concernant les séries policières, donc, il n’y a pas 36 solutions pour se distinguer de la concurrence : changer le cadre d’action de la série pour explorer un nouveau territoire des Etats-Unis, travailler la réalisation, les personnages, le propos de la série.

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De quoi ça parle ? :   Le point de départ de la série, donc, c’est de proposer une série se déroulant à Détroit, malheureusement célèbre pour être une ville sinistrée des Etats-Unis, anciennement industrielle, et peu à peu gagnée par la pauvreté, et donc la criminalité. En tout cas, la série dans sa présentation induit un rapport de cause à effet entre les 2. Le cadre de la ville change donc de ce qu’on a l’habitude de voir habituellement. Mais malgré cette localisation particulière, les meurtres que l’on nous propose ne sortent pas réellement de l’ordinaire et semblent d’une banalité affligeanté : le braquage d’une pharmacie, le meurtre d’un avocat suite à un accrochage sur la route. Lorsque l’on découvre la série, on constate qu’elle est filmée caméra à l’épaule, façon The Shield, réalisation moderne et nerveuse étonnante pour une série de network, où l’on a souvent droit à une réalisation plus classique. Si on s’attend, d’après la présentation de la série, et la participation d’un acteur issu de séries dramatique comme Michael Imperioli, à une série des plus sérieuse, on est surpris de voir la série faire preuve d’un certain humour pouvant surgir à n’importe quel moment. Ainsi, un inspecteur de police, nouvelle recrue, vomit à la découverte des cadavres. Le même reçoit un appel avec une sonnerie décalé lorsque son partenaire tente de rassurer une mère de famille dont on a dû annoncer la mort de son mari. Le personnage qu’incarne Michael Imperioli, sinon des plus sérieux, a ses petites excentricités : il appelle au téléphone son partenaire, pourtant assis juste en face de lui au bureau, pour mettre les points sur les i avec lui ! Pour un peu, on se croirait dans The Office ! Un point fort pour la série, donc, qui semble compenser la noirceur de son sujet de départ par un ton… rassurant (la série n’a apparemment pas pour but d’accentuer davantage une réalité sombre, ou de déprimer le spectateur). Les personnages sont bien campés, bien caractérisés, et on s’y attache rapidement, bien plus que dans un Law & Order, où ils sont simplement les relais de l’histoire. La complicité avec le spectateur s’effectue à l’aide de panneaux donnant les prénoms et noms des personnages, ainsi que leur ancienneté dans les affaires d’homicide, moyen judicieux de cerner rapidement à quel personnage on a affaire, à quoi s’attendre avec eux. Forcément, et c’est enfoncer des portes ouvertes que de le rappeler, on s’attend à ce qu’un policier ayant plusieurs années dans la brigade des homicides soit quelque peu blasé.

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Mais si on est face à une série à la réalisation nerveuse, et qui part d’une certaine fidélité à la réalité ordinaire, on reste tout de même dans une série destinée à un network, en l’occurence ABC, et on est tout de même loin d’une série du cable américain : pas de langage ordurier façon The Shield, ou pas de décryptage d’une réalité à travers ses différentes strates comme dans The Wire. Avec Detroit 1-8-7, on est finalement face à une série fort consensuelle, extrêmement bien réalisée et interprétée, ainsi que bien écrite, mais qui ne propose finalement, au niveau du fond, rien de réellement neuf. La série est plus proche d’un Law & Order, avec des personnages tout de même plus attachants. Probablement grâce à l’écriture laissant une place à l’humour, et aux personnages, plutôt qu’aux enquêtes.

Pour résumer : Parmi les points positifs, on peut noter un cadre urbain quelque peu dépaysant car peu utilisé (la ville de Detroit), un certain humour, des personnages attachants, une réalisation nerveuse à la The Shield, façon documentaire.

Et comme points négatifs, un manque de recul et de visée “philosophique” ou politique, à la différence de certaines grandes séries du cable de ces dernières années, pour une série finalement très consensuelle, banale sur le fond, qui sans ses “innovations” formelles, n’est jamais qu’un cop-show de plus...