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dimanche, 01 mai 2011

Persons Unknown : les thématiques abordées dans la série.

3ème et dernière note consacrée à cette série que j’ai vraiment beaucoup appréciée pendant ces vacances, Persons Unknown. Pour plusieurs raisons, mais j’évoquerai deux raisons principales surtout, c’est le fait d’avoir su proposer une alternative originale au Prisonnier, bien plus inspirée et agréable à suivre que le remake proposé par AMC. Et la seconde raison, c’est que la série aura su renouveler quelque peu les séries feuilletonnantes, qu’on croyait définitivement enterrées, même si on finit par retrouver quelques éléments communs à d’autres séries du genre.

Mais cette 3ème note avait surtout pour but de proposer un focus sur les thématiques utilisées dans la série, qui en font son intérêt et sa richesse, permettant de questionner le téléspectateur lors du visionnage de la série.

La question de l’Identité :  Le Prisonnier posait la question de l’identité à travers un personnage n’en possédant pas lui-même. Un personnage sans nom ni prénom, simplement appelé “N°6”, défini par son caractère, sa façon de réagir aux événements, sa parole. Un être débarrassé de tout ce qui pourrait constituer finalement une prison : l’identité civile formée par les noms et prénoms, le métier, ou encore le style vestimentaire. Dans Persons Unknown, on retrouve le même élément à travers des personnages qui se dévoilent peu à peu, mais, tout comme dans la série de Patrick McGoohan, les apparences ne sont jamais ce qu’elles semblent être. Dès que l’on croit avoir appris quelque chose d’un personnage, un nouvel élément vient le contredire, ou tout au moins modifier la perception qu’a le spectateur à son sujet. Dans Persons Unknown, la réalité est sans cesse changeante, fluctuante. Les personnages ne sont jamais que des pantins dont on tire dans l’ombre les ficelles, et dont les rôles sont variables et mouvants. Pas d’exemples ici, ce qui serait Spoiler, mais il n’y a pas un personnage dont une scène ne nous fasse pas douter de sa réelle identité. Et à travers ce questionnement de l’identité, en vient un autre questionnement : qu’est-ce qui, du coup, nous définit vraiment ? Et qu’est-ce qui fait de nous des êtres sociables ? Des individus pris au hasard sont-ils capables de reconstituer une société ? Et si la survie est en jeu, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour survivre ? Tuer l’Autre ? Se débarasser froidement de lui ? A de très rares exceptions, tous les personnages sont à un moment ou un autre détestables.

La Conspiration :  Persons Unknown renoue avec une thématique familière aux fans du Prisonnier, mais également d’X-Files ou du Caméléon. Ou encore de Prison Break. A savoir que des individus agissent dans l’ombre, à une échelle globale. Avec les caméras implantées partout, c’est le monde entier qui devient un village, comme le laissait entendre Nowhere Man, autre grande série conspirationniste. Comme dans ces séries conspirationnistes, on joue au jeu des poupées russes, un maître et responsable avéré de la conspiration se trouvant être finalement au service d’autres personnes. La série s’inscrit dans quelque chose que l’on avait quelque peu perdu, un élément ayant tout de même perduré en gros une quinzaine d’années, des années 90 au début des années 2000. Et avec ce thème accrocheur, la série pose la question sous-jacente du pouvoir. Qu’est-ce qui fait réellement le pouvoir d’un individu ?

La télé-réalité :  L’une des inspirations fortes de la série, une de ses premières influences. On pourrait même forcer le trait en voyant que la série a réussi à croiser de vieilles thématiques, très classiques, avec cette thématique nouvelle. Persons Unknown offre en effet, mine de rien, une satire grinçante et aiguisée de ce type de produit développé durant la dizaine d’années qui nous précède. Dans les programmes de TV-réalité, le vocabulaire, martelé avec force, est destiné à atténuer la violence psychologique des images. On entendra ainsi sans cesse les candidats parler d’”aventure”, dans la série, c’est el terme de “programme” qui dicte ses règles qui revient sans cesse. Un programme aux règles floues, changeantes. Un coup les prisonniers doivent juste rester prisonniers, puis on fait croire qu’ils doivent s’entretuer, puis on découvre que la mort n’est pas inéluctable… Comme dans Secret Story, où on fait faussement sortir des personnages, les faisant en espionner d’autres, où l’on invente des relations en en cachant d’autres, on ne sait pas que croire, où se trouve la réalité et le mensonge dans cette sinistre histoire de captivité. De plus, le spectateur regardant la série est parfois, par le truchement du montage qui lui donne à voir ce que les caméras du lieu observent, se retrouve dans la même position du spectateur voyeur que celui  d’un de ces types de programme. Dans la même position des orchestrateurs de cette sinistre farce. Mais en plus de proposer cette analyse subtile, la série aura su anticiper ou montrer en tout cas l’une des perversions de ces émissions : les candidats de ce type de programme, sont destinés à rester à jamais des candidats, au point de re-participer à une autre télé-réalité quand on le leur propose. Ce qui a donné en France… Carré VIIIP, ou Les Anges de la téléréalité.

Pour la richesse des thèmes proposés par la série, celle-ci est donc à voir. Si elle ne risque de rester cantonnée à son statut de série d’été, sans atteindre la renommé de sa glorieuse ainée, elle aura au moins eu l’effort de développer des pistes de réflexion des plus intéressantes, ce qui n’est pas rien…

jeudi, 28 avril 2011

Persons Unknown : secondes réflexions...

Nouveau retour sur la série qui m’a vraiment bien accroché ces jours-ci, pour des réflexions supplémentaires. Donc, malgré que j’ai beaucoup aimé suivre la série, celle-ci est quand même loin d’être exempts de certains défauts fort dommageables. Attention, SPOILERS !!

Donc, la série se présente bien dans un premier temps comme une version moderne d’un Prisonnier, mais un Prisonnier américain, et dans l’air du temps. Les nombreuses caméras de surveillance surveillant les lieux font penser à une version déviante de télé-réalité, où le spectateur voyeur prend un plaisir quelque peu pervers à voir souffrir d’autres être humains. Dès le 2ème épisode, on a d’ailleurs droit à un sacré clin d’oeil des plus agréables. Mais la série ne parvient malheureusement pas à se hisser au rang de son prestigieux ancêtres, pour de nombreuses raisons, et en particulier le choix de sa narration. On se retrouve en effet avec une série non pas basée sur des épisodes cloisonnés comme c’était le cas dans la série-culte de Patrick McGoohan, mais dans une série feuilletonnante. Du coup, on a droit à des rebondissements à rythme réguliers, dont certains sont fort prévisibles. Et la série se révèle très américaine dans son besoin d’apporter rapidement, trop peut-être, des révélations, comme s’il fallait absolument rassurer le spectateur devant ce qu’il regarde. Alors que The Prisoner refusait jusqu’au tout dernier moment de livrer des réponses claires, faisant durer le jeu du chat et de la souris par d’ingénieux procédés, Persons Unknown à force d’avancer et livrer quelques éléments de réponses (comme s’il le fallait absolument), perd en même temps de sa force, progressivement. Déception de la part d’un téléspectateur exigeant, donc, devant une série qui change progressivement de forme. Outre le besoin apparemment nécessaire de jouer al carte du shipperisme et de faire jouer l’imagination du spectateur sur des couples pouvant naître, la série se rapproche finalement d’un Prison Break : les épisodes se coupent progressivement en deux intrigues parallèles, ce qui se passe à l’intérieur de la “prison”, et ce qui se passe à l’extérieur. Ce qui se passe à l’intérieur devient progressivement de moins en moins exaltant : on s’explique, mais pas trop, on se torture ou fait des coups bas, mais pas trop, on donne des réponses, mais pas trop… La série se piège elle-même en ne voulant pas jouer la carte du personnage tout pourri ou tout gentil, tous les personnages devant garder des bons côtés pour qu’on reste attaché à chacun d’entre eux. impossible de détester totalement tout le monde, comme d’aimer totalement tout le monde. Du coup, on éliminera au compte-goutte les personnages, les pièges sont réduits à pas grand-chose…

Et on ne va pas jusqu’au bout de ses idées, à peine en surface, coincés que l’on est de ne pouvoir aller trop loin. De même, et je veux bien qu’il puisse y avoir des écarts temporels entre les épisodes, mais on pardonne quand même bien facilement aux autres. Comme si la série se perdait et ne savait plus trop quoi raconter ou vers quoi aller… Concernant ce qui se passe à l’extérieur, on a comme dans ALIAS ou Prison Break, donc, un personnage de journaliste commençant à comprendre ce qui se passe, lever le voile sur la Conspiration de l’ombre, et qui va voir sa vie menacée, en danger. Du coup, on fuit, on emmène avec soi sa patronne (qui est en même temps son ex), et on fait un petit tour du monde. Un passage par l’italie permet d’entendre Lola Glaudini parler Italien, puis on part vers une autre région du monde. Alors que l’on prétend donner des explications au spectateur, pimenter la série en apportant davantage d’action, mine de rien, on l’affadit.

Et l’on se dit que décidément, l’un des problèmes des séries américaines à l’heure actuelle est ne pas ou plus savoir se construire ou se penser sur la durée, au point qu’un pitch de départ tient lieu de scénario global, et coincés, on fait durer inutilement les choses… Du coup, on se dit malheureusement que pour perdre ainsi peu à peu la série, probablement que 13 épisodes étaient encore trop long, et qu’il aurait encore fallu raccourcir…

Mais attention, malgré tous ces défauts, les personnages sont suffisamment attachants, l’intrigue suffisamment prenante, malgré ses coups de mous, pour qu’on s’accroche quand même. Et finalement, j’ai beaucoup aimé cette série et passé un très bon moment devant, au point de tout lâcher pour la terminer rapidement. ^^

mardi, 26 avril 2011

Persons Unknown : premières impressions...

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L’histoire :  Sept étrangers se réveillent dans une ville déserte sans savoir comment ils ont atterri en ce lieu. Ils réalisent très vite qu'ils sont observés en permanence via des caméras de sécurité et qu'il leur est impossible de s'échapper. Pour survivre et résoudre le mystère entourant leurs vies, ils vont devoir unir leurs forces.

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis) : De toutes les séries que j’ai essayées dernièrement, c’est celle qui me tente le plus de mener à terme. Et pour cause, comme Harper’s Island, l’histoire tient sur 13 épisodes, et est bouclée à la fin. Comme le disait un de mes anciens amis à la fac, lors de la sortie du film CUBE, “ réunir un groupe de personnes dans un lieu mystérieux, cela marche toujours ! “ Et c’est exactement le principe de la série : des personnages dont on ignore tout, semblant avoir été piochés au hasard dans la population, venus de différentes villes des Etats-Unis, se retrouvent prisonniers dans un seul et même endroit. On pense immédiatement à LOST, bien sûr, mais également au Prisonnier, puisque le lieu en question ressemble à une petite ville américaine, avec ses différents commerces, et pourrait être en d’autres circonstances des plus accueillants. L’enlèvement de départ ouvrant la série rappelle un peu celui du Prisonnier, d'ailleurs. Sinon, l’ambiance de mystère, d’étrange, rappellent les meilleurs moments de The Twilight Zone / La 4ème Dimension, et les plans de la ville déserte rappellent impitoyablement le Pilote de la série, “Where is everybody ?”, dont j’ai parlé également sur ce blog. Donc, 7 personnages sont réunis dans un petit village, prisonniers, dans l’incapacité de quitter les lieux. La police de caractère utilisée pour le titre de la série à l’écran, généralement utilisée pour les titres impliquant un emprisonnement, proche de la police de caractère de Prison Break, laissait déjà entendre cela. Ici, point de Rover pour empêcher les prisonniers de s’échapper, mais des implants paralysant leur corps une certaine limité franchie. Et en lieu et place d’un mystérieux maître du village, la présence de caméras espionnant ces personnes inconnues, à la forme ronde, des plus inquiétantes puiqu’on ignore qui se cache derrière.

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Les personnes inconnues sont un père de famille, une jeune adolescente blonde, une mère de famille célibataire devant une certaine somme d’argent, un leader en puissance débrouillard qui ne veut rien confier de son passé, un vendeur de voires dans la quarantaine, un soldat noir, une femme… Pas de tête d’affiche, d’acteur plus ou moins connu du spectateur, mais un cast qui joue juste dans l’ensemble, crédible dans le rôle. A peine reconnaîtra-t-on Alan Ruck, qui fit partie de la distribution régulière de Spin City, ici dans un rôle évidemment bien différent, et au détour de quelques scènes, Lola Glaudini, vue entre autres dans Les Sopranos et les premières saisons de Criminal Minds. A la réalisation du pilote, qui propose pas mal de plans bien inspirés, on retrouve Michael Rymer, déjà responsable de la mini-série et du premier épisode de Battlestar GALACTICA (2003), entre autres. Du coup, l’intérêt vient d’en apprendre plus sur ces personnages, bien sûr, mais également sur les dessous de cette histoire. Sont-ils effectivement réellement prisonniers ? Possèdent-ils des secrets inavouables ? Sont-ils les cobayes d’une expérience scientifique ou d’une nouvelle émission de télé-réalité ? Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour sortir de cet endroit et retrouver leur vie ? Un début particulièrement excitant, donc, je ne me suis absolument pas ennuyé devant, malgré peut-être des situations , des réactions et des personnages quelques peu convenus et prévisibles...

Trivia :  A regarder HAVEN et Persons Unknown, je me dis qu’une certaine frilosité frappe les dirigeants de chaîne et / ou les scénaristes qui ne savent plus ou ne veulent plus proposer de programme réellement angoissant, dérangeant, perturbant. Autant rien n’était particulièrement effrayant dans HAVEN, et ici, dans Persons Unknown [SPOILER] Des éléments rassurent finalement le spectateur : l’extérieur, à travers un journaliste s’intéressant au cas de la mère de famille disparue, apporte une clé de sortie et élimine certaines hypothèses. Et puis apparemment, la ville peut se peupler d’autres personnages, ce qui est toujours plus réconfortant qu’une ville complètement, vraiment déserte comme celle de “Where is everybody ?”, le Pilote de The Twilight Zone… [Fin du SPOILER] 

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