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jeudi, 11 juillet 2013

Buffy, la semaine spéciale "Buffy Memories", Jour-4 : l'épisode préféré.

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Pour moi, les Grandes séries se distinguent des autres par des épisodes spéciaux, non-conventionnels, destinés à faire date. Par exemple l’épisode “Triangle” en 4 longs plans-séquences pour X-Files, l’épisode en noir & blanc “Promethee post-moderne” de la même série, qui rendait hommage aux films de monstres, ou un épisode avec des séquences animées pour Farscape. Des épisodes destinés également à jouer sur la forme, surtout, ou le fond de la série, parfois, pour la renouveler, et qui fonctionneront car la série a une fan-base qui la suivra où qu’elle aille. La série est installée, et peut se permettre ces détours, car elle a foi en elle.

Buffy, the Vampire-Slayer fait partie de ces séries qui, tout comme également Xena, the Warrior-Princess, se sont permises de proposer des épisodes expérimentaux, se payant le luxe de constituer de véritables classiques de la télévision. Des pépites à voir et à revoir indéfiniment, tellement brillants dans leur écriture, leur interprétation, le talent qu’ils ont à montrer. Des épisodes qui seront probablement copiés, mais difficilement égalables. Et donc il n’y a aucune surprise qu’ils apparaissent quand on propose de donner son épisode préféré. Question un peu difficile pour Buffy, d’ailleurs, parce que de bons épisodes, sur les 144 que compte la série, il y en a eu tellement… Cette série est également exceptionnelle par le fait qu’elle compte peu d’épisodes véritablement mauvais. Du coup, je vais en proposer 2, qui me tiennent particulièrement à coeur.

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Le premier, “Restless”, est la (seconde) conclusion de la Saison 4. Le bad guy peu folichon de cette saison de transition avait déjà été vaincu dans l’épisode précédent, et l’on a cet épisode qui vient clôturer cette saison un peu à part, qui constitue une plongée presqu’intégrale dans l’Onirique. Beaucoup de séries de genre ont un ou plusieurs épisodes qui proposent une interprétation différente de l’univers qu’elles proposent, des personnages que l’on connaît. Soit par le biais d’un voyage dans le temps, soit par le biais d’une réalité alternative, soit encore par le biais d’une réalité fantasmatique recréée. Les scénaristes s’amusent à tout réinventer pour proposer un épisode dont le mystère tient à la compréhension de ce qui se passe. L’Onirique est le monde des rêves, un monde qui permet toutes les fantaisies, mais également a une portée la plupart du temps psychanalytique. Et Joss Whedon, à la manoeuvre, va jouer sur les deux tableaux. Tout comme cet épisode, de conclusion, est également destiné à préparer de façon prospective les évènements de la saison suivante. Donc, on se balade et on assiste au cours de cet épisode aux rêves des 4 membres fondateurs du Scooby-Gang, Giles, Alex, Willow et Buffy, alors que dans l’ombre, s’abrite une menace sourde, venue du fond des âges…

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Le second sera l’épisode '”comédie musicale” de la série, le 6.07 “Once More, With Feelings”, une franche réussite également, mettant à contribution les talents de danseur et / de chanteur des acteurs et actrices de la série. Je le disais, Whedon aura aimé tiré le meilleur de ses comédiens, les poussant dans leurs retranchements. L’un des épisodes les plus réussis du genre, qui aura donné lieu à une édition DVD particulière, et un album CD. Le pitch est des plus simples, un démon, Sweet, se met à faire danser et chanter Sunnydale. Tout cela ne serait pas franchement inquiétant, si à force de danser, les victimes de l’enchantement ne disparaissaient dans les flammes en prenant feu… Mais là encore, puisque c’est Joss Whedon qui écrit et réalise, l’épisode n’est pas juste un exercice de style : il s’inscrit dans la continuité de la série, puisque les personnages, par le biais du chant et de la danse, dévoilent leurs sentiments les plus profonds, leurs états-d’âme, leurs peurs… Le Scooby-Gang apprendra le mal-être de Buffy, revenue à la vie, alors qu’elle était “ si bien au Ciel. “

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Pour finir, je lis souvent sur Twitter des sériephiles dire “ oh ben quand je vais pas bien ou que j’ai besoin de me remonter le moral, ou quand je veux regarder du bon, ou par nostalgie d’une, je me fais un ou plusieurs épisode de telle ou telle série “. (le sériephile, par conscience professionnelle, regarde beaucoup de séries, parfois pour voir où la série va, et pas parce qu’il l’apprécie forcément, hélas… ). Personnellement, je ne suis pas dans cette philosophie de piocher dans une série pour me refaire un épisode de ci de là… Mais ces 2 épisodes, et quelques autres d’X-Files, parce qu’ils sont de tels petits bijoux, font exception à la règle.

dimanche, 02 juin 2013

CHUCK Vs le Bilan !! Troisièmes pensées sur la série.

Voilà, à l’occasion du Challenge Séries 2013, j’ai enfin terminé de visionner les 5 saisons de CHUCK. Pour tout dire, même si je considère celle-ci comme une excellente série, l’une des meilleures productions dans le genre “comédie d’espionnage”, elle ne me manquera pas particulièrement. Je ne m’y suis pas attaché particulièrement, et elle n’a pas été un coup de coeur comme Buffy, X-Files ou ALIAS pour moi, séries dont je reste absolument fan. Donc, que retiendrai-je de la série ? Petit passage en revue de ce que je retiendrai de la série, des points autant positifs que négatifs, qui justifient peut-être, pour chacun, au moins de la découvrir.

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- Un couple des plus attachants du monde des séries !! :  Chuck et Sarah constituent un des couples du monde des séries TV auquel on ne peut que s’attacher. Oui, ils finissent bien entendu ensemble, et oui, je spoile, mais après tout, les spectateurs commençant la série qui ne s’y attendraient pas sont des ânes. Car de tels personnages, aussi éloignés l’un de l’autre au départ, ne pouvaient que faire fantasmer les shippers, et à un moment, il faut bien, tout de même, donner au public ce qu’il attend. Et puis sous couvert d’être une fort sympathique comédie d’espionnage, CHUCK est en réalité une comédie romantique et dramatique sur un couple en devenir. Comme CASTLE, finalement, que l’on suit non pas pour les enquêtes policières de chaque épisode, mais pour la relation entre Castle et Beckett.

- Good Buy Morons, I’ll miss you !! :  Les personnages secondaires que constituent le personnel du Buy More, c’est-à-dire le débonnaire et sympathique Big Mike, mais surtout Jeff et Lester, le duo magique ‘Jeffster’. Obsédés sexuels, quelque peu tire-au-flanc, crétins, de grands gosses attardés, ils auront leurs moments de gloire à travers la série. Et on ne peut que s’attacher aussi à ces sympathiques crétins, plus bêtes que méchants.

 - Tu l’as vu ??… - Quoi ?? - Mon placement de produit !! :  L’un des aspects un peu horripilants de la série, qui ne semblait même pas s’en cacher. Le plus notable aura été la pub gratuite pour la chaîne de distribution rapide Subway : Jeff et Lester étant particulièrement friands de leurs sandwiches. L’un des cas où la série n’aura pas cherché à créer de toutes pièces une nouvelle marque de sandwiches, comme ils auraient pu le faire.

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- Hé, on ne s’est pas déjà vu ?? (les nombreuses guest-stars de la série) :  CHUCK aura permis de retrouver sur nos écrans de nombreuses guest-stars, certaines plutôt connues comme Mark Sheppard, Summer Glau (!), Ben Browder (!!) ou encore Carrie-Anne Moss (!!!) ! Des guests qui font bien plaisir à voir, qui montrent le côté fan des productions de genre. Mais tout comme LEVERAGE, la série aura pu aussi remettre le pied à l’étrier de noms très connus un peu disparus des écrans depuis, comme Linda Hamilton, Richard Chamberlain ou encore Timothy Dalton. Et de constater malheureusement le passage du temps, aussi.

- La Chuck team dans l’ensemble :  Adam Baldwin aura su incarner à merveille un rôle correspondant à un archétype dans lequel il aura été plus ou moins coincé, celui de la grosse brute au coeur tendre, celui de John Casey. Un rôle proche de celui de Ka D’argo dans Farscape, d’ailleurs. Les deux séries ont pas mal de points communs : un cast hétéroclite, une série s’orientant sur la relation du couple principal… Et puis le meilleur copain, Morgan Grimes, qui aura lui aussi gagné ses lettres de noblesses.

- Des méchants stéréotypés :   L’un des points faibles aura été de ne pas proposer de méchants véritablement durables ou charismatiques, à part peut-être Alexei Volkoff. Les vilains de la série auront finalement été interchangeables. Le problème d’une série veillant à faire évoluer le statu quo régulièrement, mais aussi à une série quasiment chaque année sous le couperet de l’annulation. Et puis c’est malheureusement un peu la loi du genre : dans une comédie d’espionnage, les méchants le sont forcément, caricaturaux.

- Intersect ou pas intersect ? :  L’un des aspects également qui m’aura agacé, ce sont les histoires de cet intersect que l’on installe et que l’on enlève d’un claquement de doigt. Le nombre de fois où Chuck aura eu l’Intersect, upgradé ou pas, ou bien en aura été privé.

- Des cascades et des combats chorégraphiés hallucinants !! : L’un des points forts de la série, mine de rien, qui aura su proposer son lot d’action, de bagarres, de cascades dignes d’un long-métrage parfois. Là encore, sur ce point, CHUCK aura su faire aussi bien qu’ALIAS. Proposer un spectacle très divertissant qui en donne pour son argent. Des productions d’action, on en fait plus autant qu’avant, cela manque, sur les écrans.

- Sarah ou Sydney, qui est la plus forte ?? :  Avec Sydney Bristow, la célèbre héroïne d’ALIAS, on avait une sacrée héroïne capable d’éliminer n’importe quel adversaire, une reine du Kung-fu et du gunfight. Mais Sarah Walker aurait de quoi lui tenir la dragée haute, et on peut se demander laquelle des 2, de Sydney ou de Sarah, gagnerait. La série aura su nous proposer son lot de Catfights (combats de filles sexys), rien que pour le plaisir des yeux !

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- Un ton doux amer, avec le recul :  C’est le ton donné aux dernières scènes de la série, enfin comment je les ressens, finalement. Si Sarah et Chuck sont finalement bien ensemble à la fin, ils ne sont plus tout à fait, ni l’un ni l’autre, les mêmes. Là encore, ceux qui ne s’y attendaient pas sont des ânes :  CHUCK est aussi une série sur l’évolution. Sur un adolescent attardé qui accepte de quitter certains aspects gardés de l’enfance pour grandir et devenir un peu plus adulte. Cela passe par certains sacrifices, et un désenchantement, des scènes à l’ambiance douce amère. Tout comme les références musicales ou culturelles, toujours datées, nostalgiques, qui marquent le passage du temps, puisqu’elles évoquent un passé disparu, mais toujours vivace.

Bref, malgré quelques points négatifs, mine de rien et sans se prendre trop au sérieux, CHUCK est de ces très bonnes séries que la télévision nous offre. Une série à redécouvrir et à apprécier sans modération.

mercredi, 29 juin 2011

Les "Grandes séries" : éléments de réflexion...

Dans ce blog et ailleurs, j’utilise beaucoup cette expression : “grande série”. Mais qu’entends-je par là exactement, et qu’appellerait-on une grande série ?

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Déjà, bien évidemment, je pars du principe qu’il existe différentes qualités de séries : des mauvaises séries, des séries passables, des séries fort sympathiques, et des chefs-d’oeuvre. Comme dans d’autres domaines artistique comme la peinture, la sculpture, le cinéma ou la littérature. Les séries portent en elles des défauts ou des qualités, sont bonnes ou mauvaises en elles-mêmes, ce qui fait qu’on peut porter un jugement critique sur elles. C’est ce que je pense et je n’en démordrai pas, ou sinon, la critique (quel que soit le domaine) n’a plus lieu d’être, et autant fermer les blogs et cesser d’acheter certains magazines. Se pose alors le problème du jugement critique : qui peut être à même de juger une série ? Hé bien, et cela peut-être pour de la prétention, les personnes comme moi, réellement passionnées, les sériephiles, qui considèrent non pas les séries comme le simple moyen de passer un moment agréable, mais comme un objet de réflexion, qui peuvent être analysées, examinées, sur lesquelles on peut porter un jugement réfléchi ou passionné. Des personnes qui regardent beaucoup, énormément de séries, d’épisodes, au point de s’être forgées une véritable culture sériephilique, et donc qui se cultivent le “goût”. Même si ce n’est pas qu’une question de “goût”…

Et puis il y a des critères objectifs que l’on peut se donner pour juger : l’originalité d’un concept, la qualité de l’interprétation, les personnages, les scénarios, la réalisation…

 

Et pour justement évoquer ce que l’on appelle des “grandes séries”, j’utilise principalement 2 éléments de référence :

La force du concept de départ, ou la capacité pour une série à transcender son concept de départ, le dépasser pour raconter tout autre chose. Dans une interview à l’occasion de la sortie des épisodes en version remasterisées de Star Trek, William Shatner disait à peu près la même chose. Ce qui a fait que les séries emblématiques des années 60 sont restées dans l’inconscient collectif, c’est la force de leur concept. Star Trek, c’était un équipage cosmopolite, dont les membres d’équipage étaient chacun originaires d’une nation différente, voyageant à travers l’espace pour se confronter à l’inconnu, de nouvelles formes de vie, avec toujours au bout du compte la tolérance et la compréhension mutuelle. A bord, d’ailleurs, on pouvait compter un extra-terrestre. Pour Mission : Impossible, une équipe d’agentes secrets était soigneusement constituée pour des missions dites “impossibles” à réaliser, portées toutes entières par une musique martiale accompagnant les différentes étapes d’un plan complexe élaboré intégralement à l’avance. Les Mystères de l’Ouest proposaient un mélange détonant de western, de Science-Fiction et d’espionnage, au point de constituer une série véritablement unique. Le genre de série à mêler différents genres déjà existants, avant de devenir un nouveau genre en soi. Et on pourrait sans mal multiplier les exemples.

Et puis il y a les séries qui échappent à leur concept de départ, se réinventent, mutent, si l’on peut dire, au point de ne plus ressembler à ce qu’elles étaient au début, mais sans pour autant renier leurs premiers épisodes, leur première saison.

Buffy, the Vampire-Slayer n’était au départ qu’une série lycéenne de plus, tirant son originalité d’ajout d’éléments de films d’horreur, de monstres, pour devenir une série sur la vie, le passage à l’âge adulte, avec tout e que cela implique. X-Files ne fut pas qu’une série sur des phénomènes inexpliqués, c’est une série explorant les progrès à venir de la science, et qui montra un autre visage de l’Amérique, parfois inquiétant ou angoissant. Une série montrant aussi que l’animalité qui sommeille en chacun de nous est toujours prête à éclater. FRINGE n’était qu’une série policière de plus avec des phénomènes là encore inexpliqués, une sorte de nouvelle version d’X-Files, avant de se transformer en histoire de “guerre des mondes”, de terres parallèles s’affrontant afin d’empêcher leur destruction. Là encore, on pourrait multiplier à l’envi les exemples.

Mais la différence est là : s’il est possible de juger certaines séries qui ne connaissent pas d’évolution notable, ou de leur concept, restent à peu près semblables de leur saison 1 à 10 (comme 7th Heaven / 7 à la maison ou Baywatch / Alerte à Malibu, par exemple… ), les grandes séries ne peuvent subir ce traitement. On ne peut juger Buffy, X-Files ou FRINGE sur les premiers épisodes ou la Saison 1, toux ceux qui ont suivi ces séries le savent ce serait tout simplement ridicule et ne donnerait qu’une vision faussée, parcellaire de ces séries.

De plus, ces séries atteignent un point où la confiance en les personnages, les comédien(ne)s, est tellement forte, qu’elles peuvent se permettre de proposer des épisodes atypiques, jouant avec l’image de la série, les personnages, changeant soudainement de ton, proposant au spectateur récompensé de sa patience une parenthèse enchantée. Les 3 séries citées l’ont fait. Xena, Urgences, The Sopranos, Farscape, l’ont toutes fait à un moment ou un autre. J’y reviendrai probablement dans une nouvelle note, ou une autre série de notes.

Parmi les grandes séries, je placerai également les séries mettant en scène des personnages si “puissants”, si bien construits, écrits et interprétés, qu’ils marquent l’esprit des spectateurs de façon durable, à jamais. Tout comme la carrière des comédiens les ayant interprétés. Tout le monde se souvient du Prisonnier, de Spock, de Columbo, de Magnum, de Mulder, de Scully, tout le monde se souviendra de House, et de Simon Baker.

Pour finir, je dirais qu’une dernière grande différence sépare les séries mauvaises ou moyennes des grandes séries : le premier type de série est écrit en vue de drainer un audimat particulier, est écrite pour un certain type de public. Les grandes séries, elles, finissent par construire leur propre public, leur propre audience. Avec succès, ou pas.

KNIGHT