vendredi, 29 mars 2013
BATES MOTEL : l'adolescence d'un monstre (Le Goût du Sang - les Nouvelles Séries de la Saison 2012-2013)
De quoi ça parle ? (le pitch de la série) : Après la mort mystérieuse de son mari, Norma Bates décide de refaire sa vie loin de l'Arizona, dans la petite ville de White Pine Bay dans l'Oregon, et emmène avec elle son fils Norman, âgé de 17 ans. Elle rachète là-bas un vieux motel abandonné depuis de nombreuses années, ainsi que le manoir qui trône majestueusement quelques mètres plus loin. La mère et le fils partagent depuis toujours une relation complexe, presque incestueuse. Des évènements tragiques vont les pousser à se rapprocher encore davantage. Ils partagent désormais ensemble un lourd secret... (source : Allociné.com)
Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis critique sur le pilote) : Comme je l’évoquais dans une précédente note, la mode est à nouveau aux serial killers, mis déjà pas mal en lumière à travers différentes séries telles que Criminal Minds ou DEXTER. Mais alors que dans le cas de ce dernier, on suivait son enfance et son adolescence à travers différents flash-backs, ici, dans Bates Motel, nouvelle série lancée par la chaîne A&E,c’est toute l’adolescence de Norman Bates, le tueur de Psycho, que l’on nous propose de découvrir. Mais que l’on soit bien d’accord, cette série est surtout inspirée du roman originel ayant fait découvrir le personnage, plutôt qu’une préquelle au roman ou au film. L’écran-titre, si l’on y est attentif, illustre la note d’intention des créateurs de la série, Anthony Cipriano et Carlton Cuse, producteur exécutif de la série (célèbre pour sa participation à la série LOST) : le nom du motel donnant son titre à la série apparaît sur un panneau constitué de lettres en neon bleu, s’éclairant le soir venu : choix esthétique à la fois kitsch (un tel style n’est plus guère employé désormais), mais résonnant comme plus moderne que l’époque à laquelle devrait se dérouler l’histoire. Filmé de telle manière, et avec une musique d'ambiance le dévoilant, qui parvient à rendre effrayant ce simple nom constitué de neons. Une histoire difficilement datable, et que l’on ne peut pas considérer comme une préquelle : si le mobilier du motel, déjà ancien, peut faire penser aux années 60, il côtoie des voitures récentes et autres smartphones !! Le récit se déroule dans un univers alternatif, une sorte de faille temporelle où des éléments de différentes époques semblent pouvoir cohabiter.
Alors est-ce que la série vaut le coup ? Hé bien oui, au moins pour les promesses qu’elle pose. Ici, l’un des intérêts de cette fausse préquelle est que la suite de l’histoire est déjà connue, et donc de voir les différentes étapes qui conduiront Norman Bates à devenir l’assassin que l’on connaît. Pour pouvoir incarner la mère Norma Bates et son fils Norman, il fallait de remarquables acteurs : c’est le cas avec Vera Farmiga, toute en nuances et en ambiguité, mère incestueuse littéralement amoureuse de son fils (la plupart de ses faits et gestes ne semblent destinés qu'à une chose : faire le vide autour d'eux, pour qu'ils puissent rester ensemble pour toujours), et Freddie Highmore, un excellent choix pour incarner le jeune Norman Bates. La série jouant avec le spectateur et ce qu’il sait des personnages et de l’histoire, va assister à un premier meurtre, très sanglant, d’une serial killeuse dont la folie meurtrière gagnera peu à peu le fils.
Au vu du Pilote, on peut s’interroger d’ailleurs sur le public visé par la série, qui puise à tous les genres pour proposer une série “pot-pourri”, à la manière d’American Horror Story : si l’on retrouve des scènes de vie lycéenne semblant tout droit tirées d’un teen drama de la CW par exemple, des scènes très dures comme un viol particulièrement réaliste et sa violente conclusion la destinent de toute évidence à un public adulte. Et tout comme American Horror Story, Bates Motel est, avec d’autres éléments formels, avant tout une sombre histoire dramatique d’amour(s), de mort(s) et de haine(s).
En bref : Pour leur proposition originale de plonger dans le passé d’une histoire que tous les amateurs d’épouvante cinéphilique connaissent, pour le choix adéquat d’acteurs convaincants, et pour découvrir une proposition alternative à la dérangeante série American Horror Story, Bates Motel semble valoir au moins le coup d’oeil.
17:35 Publié dans BATES MOTEL | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bates motel, vera farmiga, norma bates, norman bates, epouvante, horreur, american horror story, histoire des séries américaines