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lundi, 13 décembre 2010

X-Files : retour sur une série mythique (Retour aux Frontières du Réel, partie 1)

J’ai déjà eu l’occasion de parler de cette série, je reviewe d’ailleurs depuis un moment les épisodes de cette série protéiforme ayant touché à tous les genres. Une œuvre qui s’est nourrie de beaucoup d’autres, qui l’ont précédée, et qui a donné lieu à toute une vague de séries, dans les années 90, de séries voulant prendre leur part du gâteau, récupérer un peu du succès de cette série que personne n’attendait, et dont le succès inespéré dépassa toutes les attentes.

Mon but premier était d’ailleurs de consacrer une série de notes aux X-Files-like, ces séries issues du succès d’X-Files, et puis je me suis dit, quand même, c’est l’occasion de parler de l’une des séries qui ont lancé et nourri ma sériephilie.

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Au commencement : Essayons de rassembler nos souvenirs… X-Files, c’est au départ en France une diffusion sur M6, dans la case-horaire du dimanche soir à 19h, pendant l’été. Je suis sûr que c’était l’été car mon petit frère voulait regarder en même temps le trésor de Pago-Pago, un jeu avec des épreuves sportives dans des décors de plages paradisiaques… Je fus très vite séduit par cette série quelque peu différente des autres, bien écrite, bien réalisé, aux héros attachants. Mulder pour son enthousiasme face aux affaires non-classées, son flegme, sa décontraction, et Scully pour sa beauté froide, ses tenues improbables (le look de Scully dans les premières saisons, c’est quelque chose !). Puis la machine s’emballe : M6, devant le succès de la série, fera comme les Américains et changera l’horaire et le jour de diffusion : la série sera la première à être diffusée, à l’occasion des épisodes inédits, le samedi soir, inaugurant les samedis fantastiques. Cas rare, il s’agit d’une des rares séries où après avoir tenté de proposer un titre français, “Aux Frontières du réel”, le titre original s’imposera. La chaine utilisera en effet X-Files comme titre pour la série, puisque les fans l’appellent de toute façon ainsi. Je me souviens également de la réaction que j’ai eu quand la série a commencé à devenir un véritable phénomène : un certain agacement, et un certain dépit : auparavant, X-Files, c’était ma petite série à moi, une série confidentielle regardée par peu de monde, quelque chose de personnel. Peu à peu, c’était devenue la nouvelle série regardée par tous, on me dépossédait de la série, tout le monde la suivait ! en presses, de plus en plus de magazines font leur couverture sur la série. L’Ecran Fantastique y consacre de larges dossiers, et un Hors-Série. L’équipe de rédaction du magazine Génération Séries se demande quoi faire, je pense : parler de la série, c’est s’assurer des ventes confortables, mais la série vole la place à d’autres, cache la richesse de l’univers sériephile qu’elle tente de défendre. Un magazine officiel, le premier du genre consacré à une série, apparaît. Les épisodes inédits (en général les histoires liées à la Conspiration, les season finale et season premiere) sont vendus avant leur diffusion en K7 vidéos, avec force pubs à l’appui. La aussi, une première pour une série. C’est l’engouement général. Un succès mérité au vu de la série. Devant le succès de la série, un film est envisagé puis sera produit et tourné après la saison 4, afin de profiter de la popularité et du succès de la série.

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(Le début de) La fin : Toutes les belles histoires ont une fin, qu’elle soit heureuse ou malheureuse. Au final, la série aura été victime de son propre succès. Après le film faisant suite à la saison 5, la production quitte Vancouver pour la Côte Ouest des Etats-Unis, pour permettre à David Duchovny de voir plus facilement sa famille. La série y gagne en luminosité, en soleil, en inventivité (s’il était possible), en humour. La saison 6 est l’une des plus réussies de la série, et propose le plus de passages drôles. La saison 7 est dans la même lignée, mais plus faible. X-Files ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était à ses débuts. Côté Mythologie, il est plus que temps de répondre à certaines questions : le film éclaircissait certains points, un double épisode de la saison 6 est censé remettre de l’ordre dans le fouillis mythologique donné à voir depuis le début de la série. Avant que celle-ci ne reparte dans une nouvelle direction, très religieuse, pour sa saison 7. Puisque le buzz n’a jamais été aussi fort autour de la série, les fans tentent de se tenir au courant de la moindre information concernant la série, qui touche peut-être à sa fin. Car côté coulisses, et pour une série TV, 6 ans, c’est long. Chris Carter commence à vouloir arrêter la série, de même que David Duchovny, de même que Gillian Anderson. Des informations contradictoires sur le départ de untel ou untel (quelle que soit la série d’ailleurs) font à cette époque l’essentiel de l’actu sérielle. Finalement, c’est Duchovny qui semblera lâcher le premier la série, même s’il est présent la moitié de la saison 8. Pour cette saison 8, un nouveau duo est dans un premier temps formé : Robert Patrick, ancien T-1000 et ennemi de Schwarzy dans T2, est l’agent John Doggett, chargé de former un nouveau duo avec Scully, alors que la série en revient à des histoires plus effrayantes, comme aux débuts de la série, et qu’une nouvelle génération semble se profiler à l’horizon. Mais les spectateurs occasionnels ont fini par se lasser de la série. Une série qui souffrira, comme d’autres avant et après elles, d’avoir survécu à elle-même et duré trop longtemps… Comme ces dessinateurs de comics qui ont toujours leurs fans à qui on confie encore des titres, même si on sait pertinemment qu’ils ont vieilli et qu’ils peuvent difficilement séduire un nouveau public ou ne se renouvellent plus suffisamment.

En France, M6 se sera désintéressé progressivement de la série à l’image du désintérêt progressif du public pour elle. Pour une série qui aura fait les plus belles heures de la chaîne à l’époque. Au point que Christophe Petit, rédacteur en chef de Génération Séries, beau joueur, aura regretté lors d’un édito l’absence de diffusion à 20h50 en prime-time du double épisode final (diffusion proposée sans réelle publicité à 22h50 en semaine), clotûrant 9 belles années d’une série  exceptionnelle.

A suivre, donc, des notes sur les X-Files-like, ces séries créées grâce au succès de la série…