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vendredi, 12 juin 2009

The Pretender (Le Caméléon) : la mythologie de la série en Saison 1

La Mythologie du Caméléon – Saison 1

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Plutôt que de reviewer chaque épisode de la saison, j’ai préféré consacrer un message à la myhtologie qui s’est construite peu à peu dans la première saison.

Si les premiers épisodes de la Saison 1 font preuve d’une construction très classique d’un épisode à l’autre, vers le milieu de la saison et surtout sa fin, tout s’emballe. De nouveaux personnages et mystères apparaissent, tous liés les uns aux autres, et le thème du double envahit l’écran.

 

Première pierre angulaire : les extraits du passé, au Centre, apparaissant sous la forme d’ enregistrements de séquences détenues sur des disques qu’ a emmenés avec lui Jarod après son évasion du Centre. Visionnées car trouvant un lien avec l’ intrigue de l’ épisode, elles posent bon nombre de questions sur ce que représente le Centre et quelles sont ses visées. De même, lors de cette première saison, jamais on ne verra qui dirige véritablement le Centre, tout au plus saura-t-on que le pouvoir décisionnaire est réfugié dans la « Tour ».

 

Seconde pierre angulaire de la mythologie apparaissant, le frère jumeau de Jacob, inconnu de tous et toutes, à l’exception de Jarod, plongé dans le coma à la suite d’un accident de voiture. Sydney culpabilise depuis lors, se reprochant l’accident survenu à la suite d’une dispute entre les deux frères. Ce double accompagne le défilé de jumeaux et doubles qui hantera l’univers de la série.

 

Troisième pierre angulaire : M. Raines, le croquemitaine hantant les couloirs du Centre. Il serait lié à la mort de Catherine Parker, la mère de Mlle Parker, et souhaite que Jacob (pourtant plongé dans le coma) soit éliminé. C’est le grand méchant de la série dans la saison 1. Il a son propre programme « Caméléon, et a permis d’introduire le personnage d’Angelo, assez fou, difficilement cernable. Angelo est un autre prodige, capable d’imiter n’importe quelle personnalité, puisqu’il est comme une éponge vivante. Jusqu’à la fin de la saison, on ne saura si Angelo est du côté de Raines ou pas, ou s’il ne suit pas ses propres objectifs. Ancien psychiatre, on apprendra à la fin de la saison que Raines a entraîné un autre Caméléon, Kyle, le frère de Jarod. Le but était d’en faire un tueur à la solde du Centre.

 

Quatrième pierre angulaire : Catherine Parker, la mère de Mlle Parker, hante par sa présence et les souvenirs le Centre. Un mystère entoure sa mort : ce qui a été présenté comme un suicide serait en fait un assassinat. Jarod, qui a eu le temps d’en apprendre long sur les divers personnages et mystères du Centre, conduira Mlle Parker à la recherche du passé de sa mère, lui laissant des indices lui permettant d’en découvrir davantage. Ainsi, Catherine Parker aurait tenté de sauver des enfants prisonniers du Centre, et c’est probablement pourquoi elle aurait été assassinée.

 

Cinquième pierre angulaire : M. Parker. Le père de Mlle Parker présente un air des plus affables, mais ses intentions restent secrètes. Il n’est pas le maître du Centre, d’autres personnes se trouvant au-dessus de lui dans la hiérarchie du Centre. Il partage certains liens avec M. Raines, dont il semble accompagner les projets, et pourrait être au courant de des circonstances exactes entourant la mort de sa femme. M. Parker n’a pas son pareil pour manipuler sa fille comme il l’entend, celle-ci étant prête à croire tout ce qui viendrait de lui.

Cinquième pierre angulaire : Le Niveau souterrain 27 (SL-27, en VO). Là où tout a commencé. C’est Jacob qui le premier communique l’existence de ce niveau à Sydney. Ce niveau condamné du Centre sera par la suite exploré par Sydney et Mlle Parker qui y découvriront bien de sombres secrets. Et les dossiers des enfants engagés pour le programme « Caméléon ». C’est de cette façon que tous deux découvriront que Jarod a été enlevé à ses parents.

 

 

Le Centre : la Cité des enfants perdus

 

Tout au long de la saison 1, et la situation atteindra son paroxysme à la fin de la saison 1, on assiste à une vision déviante des X-Men, les célèbres mutants des Comics Marvel. Ceux-ci, afin de maîtriser leurs pouvoirs, étaient recueillis et formés par le Pr Charles Xavier. Dans The Pretender, on aura également des enfants recueillis dès leur plus tendre enfance, à qui on apprendra à prendre conscience de leur don, et à l’utiliser. Ou plutôt, on exploitera leurs capacités pour mener à terme de mystérieux projets, dont on ne connaîtra pas véritablement les aboutissants. Quoi de plus normal, pour ces enfants livrés à eux-mêmes, qui ne connaissent ni parents, ni les joies de l’enfance, que de développer des liens forts lorsqu’ils sont ensemble ? Mais loin de les unir, le final de la série se plaira à les séparer une nouvelle fois, chacun connaissant son propre destin…

Dommage, on commençait à voir peu ou prou un groupe se former entre Jarod, Kyle, Angelo.

 

 

Les péchés des pères

 

En plus de ces figures d’enfants qu’on a privés de leur enfance, les figures paternelles dévoyées se multiplient dans la série. De Sydney tout d’abord, seule personne adulte ayant accordé un peu d’attention à Jarod (et pour cause, c’est lui qui en était le responsable), on remarquera ici et là des marques d’affection de l’un et l’autre, mais surtout de Jarod. Quoi que lui ai fait faire Sydney, Jarod ne lui en garde pas rancune, ne se le permet pas, l’aidant même en cherchant un moyen de tirer son frère jumeau du coma. Sydney est un être difficilement cernable dans la Saison 1, observant d’ un air détaché ce qui se passe au Centre. Il s’amuse parfois de Mlle Parker et de son caractère qui semble dissimuler bien des choses, et surtout des blessures intérieures. Ainsi, pour quelles mystérieuses raisons a-t-il accepté à un projet aussi moralement douteux que le Projet « Caméléon ». Car même si le Centre a essentiellement travaillé avec des orphelins, comment considérer des personnes exploitant ces enfants et les retenant prisonniers, pour mener des expérimentations les impliquant ? Mais malgré cela, Sydney aura toujours eu à cœur de veiller sur Jarod, s’inquiétant de ne plus avoir de ses nouvelles, Jarod s’étant toujours efforcé de garder le contact avec son ancien mentor.

M. Raines est une sorte de double négatif de Sydney. Il mène son propre Projet Caméléon et a son propre cobaye : Angelo. On ignorera tout de ses véritables motivations, même si la plupart tremblent à son approche. Approche marquée par le lancinant bruit de sa bouteille à oxygène trainée sur le sol et le bruit de sa respiration asthmatique. Il voue une haine profonde à Jarod pour on ne sait quelles raisons.

M. Parker, enfin, déjà présenté ci-dessus.

Trois « pères », trois figures paternelles dévoyées. Constituant des images déformées de ce qu’on peut attendre d’un père. Devant ces figures, rien d’étonnant à ce que ces personnages donnés à voir, Jarod, Mlle Parker, Kyle présentent autant de fêlures et des caractères si extrêmes : Jarod se voyant comme un ange vengeur, usant de cruauté pour punir ceux qu’il souhaite punir, limite démoniaque, mais pour le bien. Et s’évertuant à sauver tout le monde. Mlle Parker, ayant constitué une carapace de froideur, Dragon Lady impertubable que rien ne semble pouvoir entamer. Frêle jeune femme, elle n’a plus peur de rien ni de personne, et même pas de M. Raines. Kyle enfin, devenu complètement psychopathe, s’érigeant en « dieu de la mort » (« Je décide qui doit vivre ou mourir ».)

 

mercredi, 01 avril 2009

The Pretender, retour sur la série (première saison), partie 1

Jarod et moi…

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1997. Je crois. Je suis à la Fac, poursuivant mes études, et j'occupe la semaine un petit studio me rapprochant du campus, et m'éloignant de mes parents. Mais, le week-end, je me plais à rentrer tout de même chez moi. Chez eux. Le vendredi soir, M6 a consacré sa deuxième partie de soirée à la diffusion de séries américaine. En 96 était diffusée Mission : Impossible, 20 ans après, réinvention de la série classique des années 60 découverte plus tard, et dont je suis grand amateur, mais cela fera l' objet d' un autre billet. Oui, je sais, je suis un peu long, mais un blog, à l' origine, c'est fait aussi pour y raconter sa petite vie, si tant est que ça intéresse quelqu'un.

1997, donc. Une nouvelle série débarque, qui a joui d' une très grande popularité en France. Je me souviens, lors d' une de mes nombreuses visites à la presse, une photo du Caméléon ornant fièrement la couverture d' un numéro de Génération Séries (excellent magazine sur les Séries TV, traitant du genre avec passion, lui accordant toute la déférance requise, et malheureusement, aujourd'hui défunt). Et un jeune garçon de 7-8 ans disant à sa mère : " regarde, maman, c'est Jarod ! "

Et pour cause, la série que je finirai bien par aborder étant une série "inoffensive" (?), familiale.

1997. Le début du week-end est marqué par une veillée devant le téléviseur noir & blanc acheté d' occasion, datant de… mathusalem, aisément transportable, pour suivre les aventures d' un nouveau héros. Je me permets également de faire part de ma déception, quand la série quitta cette case-horaire, succès oblige, pour occuper le samedi soir. On m'otait mon petit plaisir à moi, ma relation particulière avec des personnages, pour mieux les exposer, et en faire profiter d' autres. Déception de même nature que lorsque X-Files quitta sa sphère confidentielle d' assidus, de téléspectateurs, pour voir son succès exploser aux yeux du monde et tout le monde brutalement connaître la série, une vague d'X-Filesmania déferlant alors…

Mais retour au Caméléon. Une série au concept simplissime, mais génial. Un héros des plus attachants, puisque, encore une fois, il s'agit d' un enfant enfermé dans un corps adulte, ayant tout à découvrir du monde.

Et une série ode à la vie, puisque de façon peut-être trop simpliste (?), ce sont des valeurs simples, traditionnelles, qui sont présentées : la famille, l' amour, la solidarité, le respect de la vie et de la dignité humaines. Ode à la vie, aux plaisirs simples, puisque tout ce qui nous est commun, fait partie de notre quotidien, est source d' émerveillement, d' enchantement pour Jarod, un grand enfant ayant été privé de tout (ou presque) dans son enfance, et qui doit tout redécouvrir.

  

Le concept, diablement efficace, de la série…

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Cette série part d' un concept simple : un jeune génie a été élevé et enfermé pendant des années par une organisation secrète, une mystérieuse société, afin de profiter de son talent à incarner différents rôles, talent exploité pour réaliser des "simulations". Placer le jeune garçon dans des situations extrêmes (certaines reprenant des événements historiques connus de tous) afin d' étudier ses réactions, ou de trouver des solutions… Mais le jeune garçon grandit, comprend qu' il lui manque quelque chose à force de privation, a soif évident d' espace et de liberté. Et il parvient à s'évader… Et comme l' enfant est innocent, il a une conscience aiguë de ce qui est bien, et de ce qui est mal. Conscient de certaines de ses simulations ont servi à faire le "Mal", il utilisera son talent, son intelligence pour faire désormais le "Bien". Et l' être humain souffre de bien des défauts qui le poussent à profiter de son prochain, à éliminer un concurrent, etc… Jarod se voit alors comme un Ange vengeur qui rétablira la justice, en appliquant la loi du talion.

Et les épisodes de la saison 1 suivent donc un canevas précis, récurrent, à l' aune de certaines séries des années 80 :

1. Jarod découvre un nouveau milieu professionnel dans lequel il se glisse comme un poisson dans l' eau, se faisant passer pour un spécialiste et prenant une nouvelle identité à chaque fois, et parvient à s'attirer, à force de prévenances et de sourires, de blagues, la sympathie de tous et toutes, car l' être humain est partout le même. Il y a donc tromperie de sa part, mais pour que la vérité puisse être révélée au grand jour.

2. Il n'est jamais là par hasard, puisqu' une coupure de presse, soigneusement découpée, suscitant le doute chez lui, lui fait cmprendre qu' une injustice a été commise et que le criminel ou responsable court toujours. A charge pour lui de trouver qui, et de lui faire payer.

3. Une fois trouvé, le coupable fera l' objet de la juste vengeance, toujours proportionnelle au crime commis. Jarod va donc créer de toutes pièces une simulation, situation reproduisant les circonstances du drames à l' origine de son intervention, afin que la personne à punir revive, avant d' être arrêtée, ce qu' a vécu sa victime. Œil pour œil, et dent pour dent, et le coupable quitte pour une frousse monumentale. Jarod se comporte alors comme un démon, mais un démon qui servirait le Bien…

Alors vu comme cela, on croirait avoir affaire à une banale série sur un "ange gardien", concept avec des différences formelles, mais que la télévision américaine ne cesse de produire d' années en années… Il en faut pour tous les publics, n'est-ce pas, et les conservateurs catholiques en sont un aimant les séries aux bonnes vieilles valeurs traditionnelles en sont un…

Mais cette série qu' est The Pretender a eu en plus profiter de…

  

Une série sous influence X-Filienne…

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Car sous ces aspects de séries au concept (tout au moins pour sa première saison) fixé apparemment dans le marbre, répétitif, la série a bénéficié d' un autre atout. La série nait après X-Files se devait de profiter du succès de la série-culte, et reprend quelques uns de ses éléments : l' ambiance conspirationniste. Des "méchants" de l' histoire, de leur but véritable, on ne saura que peu de choses, une brume de mystère recouvrant le Centre. Et The Pretender apporte à sa structure récurrente une touche feuilletonnesque, chaque épisode dévoilant une part du mystère entourant le Centre, et/ou le passé de Jarod. Ou tout simplement explorer davantage les membres de la Tierce attachés à la poursuite de Jarod : Mlle Parker, brune fumeuse invétérée au caractère pénible, Broots, l' informaticien de génie tremblant comme une feuille au moindre bruit de pas (ou de roulette), et Sidney, le mentor, ayant élevé Jarod et ayant créé une relation particulière, filiale, avec son jeune protégé / cobaye.

Et Jarod de ne cesser de jouer au jeu du chat et de la souris avec ces êtres les plus proches de ce qui pourrait être pour lui une famille. Leur laissant toujours suffisamment d' indices, pour ne qu' ils ne perdent jamais définitivement sa trace… S'ils sont parfois à deux doigts de le retrouver, c'est que le Caméléon l' a bien voulu…

Influence peut-être X-Files aussi, avec le personnage de Jarod lui-même. Découvrant des univers professionnels à chaque nouvel épisode, tout comme le duo d' agents du F.B.I. découvre des recoins mal connus de l' Amérique. Les deux séries charrient leur lots de d' exclus, de laissés-pour-compte pour une raison ou une autre, d' être volontairement ou involontairement ayant été mis en marge de la société. Jarod, comme Muler, éprouveront toujours une infinie compassion pour ces êtres à leur images, en marge comme eux, n'ayant malheureusement pas leur talent ou leur volonté pour "tricher", paraître "normaux", adaptés à la société. Et tout comme Mulder était en quête désespérée de sa sœur enlevée lorsqu' il était enfant, Jarod est une quête de sa mère qu' il s'efforcera de retrouver. Ses seuls indices pour la retrouver : une photo d' elle, et des souvenirs épars de son passé.

 

A travers des éléments somme toutes très classiques, et peut-être déjà-vu, donc traditionnels, la série a su tout de même toucher son public, cela probablement à la touche de mystère entourant le Centre, mais aussi au charme touchant de Jarod et de son interpète, Michael T. Weiss excellent acteur, passant d' une émotion à l' autre, capable d'exprimer la peine et la joie tout en même temps, et apportant une touche d' humanité incroyable à son personnage et à cette série à redécouvrir…