jeudi, 23 octobre 2014
GOTHAM : la Cité corrompue, l’autre ville du Péché. (les Nouvelles Séries de la Saison 2014-2015)
De quoi ça parle ? (le pitch de la série) : Tout le monde connaît le Commissaire Gordon, valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec "loi" et "ordre". Mais que sait-on de son histoire ? De son ascension dans une institution corrompue, qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l'Homme-mystère, Double-Face et le Joker ? (source : Allociné.com)
Les raisons d’entrer à GOTHAM… ou pas ! (mon avis critique sur les 4 premiers épisodes) : GOTHAM est l’une des nouvelles " séries blockbusters " de la chaîne américaine FOX. Par « blockbuster », j’entends série pour laquelle les espérances peuvent être de mise : Bruno Heller, le showrunner, est à l’origine de 2 séries notables, ROME pour le réseau HBO, et The Mentalist. Et sutout, la série va exploiter un univers extrêmement connu, celui de Batman. Afin de se démarquer des histoires de Batman ou son univers précédemment présentées à l’écran, que ce soit sur le petit (Birds of Prey, par exemple) ou le grand (7 films ont déjà été produits, 8 si l’on prend en compte la version longue d’un équivalent d’épisode de la série des 60’s), GOTHAM propose de revenir au tout début de l’histoire, l’événement initial ayant vu la naissance de Batman : le meurtre des parents de Bruce Wayne, qui a marqué la fin de l’innocence pour le jeune garçon, quelque peu réconforte par l’Inspecteur James Gordon.
Et au niveau de la série, qu’est-ce que cela donne ? GOTHAM semble proposer 3 séries en une, selon les scènes auxquelles on assiste : chaque épisode nous confronte, ainsi que le duo Bullock et Gordon, au criminel de la semaine, telle une bonne vieille série policière à l’ancienne. De ce point de vue, la série s’apparente fortement à une série policière classique, sans surprises. Certaines scènes nous montrent ensuite Bruce Wayne qui ne va pas ou plus à l’école, mais passe ses journées à enquêter sur le meurtre de ses parents, ayant chargé Alfred, qui veille sur lui comme la prunelle de ses yeux, de lui récupérer les fichiers de la police. Et puis il y a l’aspect feuilletonnant de la série, à savoir la lutte de pouvoir entre les différentes figures de la pègre de Gotham. La partie la plus intéressante de la série, bien sûr, qui nous voit côtoyer Fish Mooney, incarnée par la délicieusement vénéneuse Jada Pinkett Smith, femme de poigne à la tête d’un club, Carmine Falcone, interprété par John Doman, que l’on retrouve décidément un peu partout ces derniers temps. Après avoir incarné un personnage semi-réccurrent de sénateur dans Person Of interest, et l’avoir vu dans BORGIA, on a pu le revoir dans le Pilote de The Affair. Les fans de Dexter apprécieront de revoir David Zayas, l’ex-Inspecteur Batista, dans le rôle de Salvatore ‘Sal’ Maroni. Un casting constitué de valeurs sûres, et d’anciens visages qu’il est agréable de retrouver. Bullock est incarné par Donal Logue, vu dans de nombreuses séries lui aussi, et James Gordon voit le retour au premier plan de Ben McKenzie, l’un des acteurs principaux de The OC(Newport Beach, en VF). Et puis il y a le personnage emblématique de la série. Non pas Selina Kyle, qui n’est encore qu’une jeune adolescente en fugue, qui vole pour survivre, mais Oswald Cobblepot (Robin Louis Taylor). Le meilleur personnage de la série. Déjà surnommé le Pingouin. Voir cette petite fouine, ce petit homme maigre dont personne ne se méfie, écouter aux portes, comploter dans l’ombre, gravir les échelons petit à petit, faire son trou dans l’univers du crime organisé est un véritable plaisir en soi. Car il ne faut pas oublier que Cobblepot est d’abord et avant tout un des chefs de gang du crime organisé de la ville, avant de n’être qu’un vilain de plus de l’Homme-chauve-souris, aux parapluies piégés. Un angle des plus intéressants pour GOTHAM, qui réussit donc un mix harmonieux entre épisodes semi-loners et série feuilletonnante, à l’image de The Blacklist, autre « série-blockbuster » du moment.
Au niveau de la réalisation, l’ambiance transpire Batman par tous les pores. L’environnement est plutôt sombre, dans le sens de « nocturne ». On est souvent dans le soir ou la nuit, et les intérieurs sont toujours faiblement éclairés. Et je ne sais pas si c’est voulu ou pas, probablement que oui, mais il y a souvent à l’image un effet de profondeur. Un arrière-plan notable. Ainsi que des plans en contre-plongée lorsque l’on se trouve à l’extérieur. Pour ceux qui ne verraient pas où je veux en venir, on a l’impression (ou alors il n’y a que moi qui ressent ça) que Batman est déjà présent, que son ombre hante la cité, ou pourrait déjà surgir de la nuit ou de la pénombre. Au niveau visuel, GOTHAMsemble un mix adéquat entre les films de Tim Burton (pour l’aspect ville surtout vue de nuit, donc), et les films de Nolan, pour le cachet réaliste. Les fans des films ne seront donc pas dépaysés, donc par l’ambiance dégagée par la série.
En bref : Malgré ses interprètes de qualité, la série doit encore trouver ses marques, même si des jalons sont déjà posées, et elle n’est pas désagréable à regarder surtout grâce à son aspect feuilletonnant. Personnellement, je ne me suis jamais vraiment ennuyé devant la série, comme devant NCIS : Nouvelle Orleans, autre nouveauté de cette rentrée. Mais ne vous y trompez pas : si on lui enlève son côté « exploration des origines », GOTHAM est d’abord et avant tout une série policière de plus (ce qu’elle n’a jamais caché, et elle ne s’est jamais prétendu être autre chose, au passage), sa principale originalité étant qu’elle remette en scène un duo uniquement masculin (la norme était tout de même depuis quelque temps de mettre en scène un duo mixte, ou une équipe d’experts dans quelque domaine que ce soit), et qu’elle se déroule dans l’un des univers Comics les plus célèbres au monde.
L’info en plus : Même si la FOX doit être quelque peu déçu des taux d’audiences de la série, elle lui a accordé une certaine confiance, ayant commandé une saison complète de 22 épisodes.
« Les séries TV nous enseignent que des plus grands drames peuvent naître les héros, que l’espoir attend de naître des ténèbres, et c’est pour ça que nous les regardons. »
18:44 Publié dans GOTHAM (FOX - 2014) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gotham, bruce wayne, batman, james gordon, harvey bullock, oswald cobblepot, policier, bruno heller, selina kyle, david zayas, john doman, jada pinckett smith, histoire des séries américaines, ben mackenzie, donal logue