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jeudi, 06 janvier 2011

The WALKING DEAD : secondes pensées.

La série The WALKING DEAD méritait que j’y revienne aussi. Car j’ai finalement poursuivi l’aventure du visionnage d’une série qui, en général, a déçu. C’est tout du moins ce qui ressort des diverses critiques que l’on peut lire à droite et à gauche sur le Net de celles et ceux qui ont vu les 6 épisodes.

Bien entendu, il est peut-être conseillé d'avoir vu les 6 épisodes avant de poursuivre la lecture de cette note…

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Les personnages :  Le premier élément qui saute aux yeux quand on regarde la série, est que celle-ci est américaine en diable, de ce point de vue. Pas étonnant que le récit ait séduit Frank Darabont, auteur de The Myst (que je n’avais pas beaucoup aimé, souvenez-vous), un film présentant de nombreux points communs avec WALKING DEAD. L’un des points communs, donc, entre les 2 oeuvres, et d’autres de Stephen King, est qu’elle donne à voir des portraits d’Américains ordinaires confrontés à des situations extraordinaires. On est donc face à un récit classique américain de fin du monde, apocalyptique, tel que les Américains aiment à en pondre. Et donc, on retrouve : le héros, leader malgré lui, qui prend les décisions parfois pour les autres, mène les troupes, dans l’âge moyen ; sa femme et son fils ; un vieillard, patriarche, apportant sa sagesse et sa compassion au groupe ; un chien fou, antipathique, voyou, mais qui finit par se mêler au groupe ; des représentants des minorités… Un casting sans réelles surprises, quand on a vu, au hasard… LOST. Il est assez amusant de regarder un épisode de l’une puis de l’autre série, on se rend compte de la proximité des 2 castings. Avec une tendance à considérer qu’aucun personnage n’est irrécupérable… Ainsi, celui qu’on prenait pour un chef de gang détestable, ayant enlevé un des survivants, voulait récupérer des armes pour… protéger des vieux d’une maison de retraite. Le sheriff, une fois vu cela, lui remettra sans broncher des armes. Si on commencé par ça…

Le rythme de l’histoire, la construction des épisodes : C’est véritablement là où le bat blesse pour cette série : et d’une, le rythme est terriblement lent, lymphatique. Vu qu’on a plusieurs épisodes pour raconter l’histoire, on prend bien son temps et on s’attarde sur des situations que l’on a comprises et qui intéressent peu. Dans le premier épisode, c’était un dîner familial qui s’éternisait pour qu’on s’attache à 3 personnages, et au drame vécu par deux d’entre eux. Dans un épisode suivant, c’est sur le calvaire vécu par un redneck, homme attaché, menotté, laissé seul, à la merci des Walkers. Dans un autre épisode encore, c’est un long moment passé aux côtés d’une mère de famille qui reste inconsolable de la mort de sa fille. La série compte beaucoup trop de ces scènes dont on comprend le but, mais que l’on fait durer plus que de raison. Alors j’ai peut-être tendance à m’impatienter facilement, mais ce n’est pas passer de longs moments avec une personne qui va faire naître l’empathie pour elle de notre part. Et je veux bien qu’une mère ne se remette pas de la mort de sa fille, chose horrible et abominable, mais que cela ne dure pas trop longtemps. Et puisqu’il faut quand même donner envie de revenir pour l’épisode suivant, en général, vers la seconde partie de l’épisode, le rythme s’accélère, et le récit avance enfin… Les attaques de zombies se produisent d’ailleurs à doses homéopathiques. Et surtout vers la seconde partie des épisodes.

Des situations et personnages idiots, en dépit du bon sens : Certains personnages agissent parfois de façon stupide, dans WAlKING DEAD. Si vous saviez le nombre de fois où je me suis frappé le front devant tant de stupidité… En fait, j’ai eu le même problème devant la série que j’en ai parfois devant certains récits de King : au caractère de nécessité : faire les choses afin de survivre, on sacrifie l’humanité des personnages, et la défense de certaines valeurs. Au nom de la sacro-sainte tolérance, on s’apprête à libérer un raciste grossier, mal élevé, qui n’en ferait jamais autant de son côté. Au nom de la sacro-sainte honnêteté, on avoue à son frère que l’homme en question a été abandonné. Imaginez la réaction du personnage. Et donc, on retourne en ville pour partir à sa recherche, le libérer, au mépris du danger. Pour récupérer des armes aussi, en passant, ça peut être utile… Concernant les survivants, on s’installe à proximité de la ville, sans installer de défenses particulières, de tours de garde, au vu et au su de tous. On s’étonnera alors d’une attaque de zombies… Une famille, sachant le danger encouru à rester seule, préfère quitter un groupe de survivants somme toutes sympathiques, qui pourrait les aider à se défendre, pour aller vivre de leur côté…

Le problème des histoires de zombies (en réponse à Livia) : si le sous-sous-genre des histoires de zombies a été si rare à la Télévision, c’est qu’il y a une bonne raison : il est difficile de faire tenir sur le long terme de telles histoires, et les zombies, on ne peut pas faire grand chose d’eux : un zombie, ça avance, et ça mord. Une balle dans la tête, où une décapitation, et c’est réglé. On s’en débarasse finalement assez vite, et c’est quand ils attaquent en groupe, en meute, qu’ils sont véritablement dangereux. Du coup, on retombe assez facilement devant des lieux communs, des clichés : éliminer ou laisser derrière soi, par compassion un proche devenu zombie, ou en passe de l’être, Du coup, ce qui va être alors plus intéressant, ce sera ce qu’il y a autour : les personnages. Ici, c’est un peu loupé, ceux-ci étant un poil trop caricaturaux. La mythologie, le pourquoi du comment. Ici, cet aspect est laissé complètement de côté. Forger une nouvelle civilisation, organiser le quotidien, à nouveau : ici, cet aspect est survolé pour tomber dans des situations elles aussi clichées. De plus, le récit avance à cause de facilités et coïncidences… Les personnages décident rarement de leur prochain mouvement, seuls, ils bougent toujours par rapport à un évènement survenu…

 

En résumé : Alors que faut-il surtout retenir de cette série ? Hé bien… Les amateurs de scènes intimistes, angle choisi pour cette histoire, devraient y trouver leur compte. De même que les amateurs de récits apocalyptiques où des personnages, laissés seuls au monde, sont peu inquiets de leur propre survie.

Et pour ceux qui veulent lire des critiques positives de la série, le Comix Box n°68 de Décembre / Janvier consacre 2 pages à WALKING DEAD, et L’Ecran Fantastique de Janvier 2011 consacre 6 pages à la série.

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