mercredi, 01 avril 2009
La "Kelleyrisation" des personnages
Un peu marre de la "Kelleyrisation" des personnages...
Hier, début de mon visionnage de la saison 2 de Boston Legal, excellente série judiciaire comico-dramatique. Et que découvre-je, entre autre, avec ce season premiere de la série ? Deux personnages escamotés, ceux de Monica Potter et Rhona Mitra, et arrivée de 3 nouveaux persos ! Et une seule chose à l' esprit, " punaise, la kelleyrisation a encore frappé ! "
Mais qu' appelle-ton exactement "kelleyrisation" ??
Hé bien… C'est tout simplement le traitement par-dessus la jambe de l' une des richesses des séries TV, à savoir les personnages. Car David E. Kelley, s'il est un génial créateur (lui aussi) et n'a pas son pareil pour créer des personnages attachants et drôles, souffre d' un défaut dommageable apparaissant dans la plupart de ses séries concernant leur évolution à long terme. Si certains de ses personnages n'ont plus rien à apporter à la série, ou si les acteurs incarnant ces personnages souhaitent voguer vers d' autres horizons, Kelley se contente simplement de les faire disparaître purement et simplement, sans apporter la moindre explication à leur départ ! Bien sûr, ce n'est ni le premier ni le dernier à user de cela. On avait déjà cette situation dans les années 80, voire 60, avec Mission : Impossible, où le remplacement ou le départ de personnages d' une saison à l' autre n'était en rien expliqué ou pris en compte. Mais la différence fondamentale avec les séries d'époque précédente était qu' elles reposaient moins sur les personnages que sur le concept même qui en faisait la force. Alors que les années 90 ont vu l' avènement du personnage. (j' évoque ici des faits de façon générale). Le problème est donc, comment s'attacher à des personnages susceptibles de quitter la scène d' une année à l' autre, sans une once d' explication, alors que d' autres séries prennent au moins la peine d' expliquer (de façon souvent artificielle, soit) le départ du personnage ?
Et l' autre versant de la Kelleyrisation, qui lui répond, c'est donc… L' intrusion dans l' univers de la série, sans une seule once d' explication non plus, de personnages qu' on ne connaît pas, dont on se demande ce qu' ils font donc là, sur lesquels on a aucun détail, et que l' on nous impose de force dans une série. Espérons qu' ils soient attachants !! Car là où la Kelleyrisation blesse également, c'est que l' histoire se comporte comme si ces personnages avaient toujours été là. Nous sommes donc dans la même maison, mais des personnes différentes sont venues y vivre, sans que nous ayons été présentés "en bonne et due forme".
Le phénomène est irritant au possible, et très désagréable, faisant presque offense au téléspectateur régulier, décevant quelque part sa fidélité, alors que le principe est à l' origine commercial, quand on change des personnages qu' on estime "usés" pour d' autres plus jeunes, plus efficaces, "neufs"…
Dieu merci, tous les scénaristes ne se comportent pas ainsi, et au vu de cela, on en apprécie d' autant plus Joss Whedon qui aura su jouer de la Kelleyrisation dans la saison 5 de Buffy, en donnant l' impression d' avoir sorti de nulle part une sœur caché, Dawn, qui, elle, aura droit à l' explication à plusieurs reprises par la suite de son apparition "Ex machina".
Donc au revoir Monica, au revoir Rhona, et on espère vous revoir ailleurs très vite…
PS : oui, je sais, le personnage de Rhona Mitra apparaît tout de même, mais sa sortie est tellement prévisible, avec son escamotage du générique de début, et cet ancien amour surgi de son passé tout d'un coup, et qui lui ferait oublier d' un coup d' un seul Alan Shore. Difficile d' y croire…
09:50 Publié dans Ce blog. Généralités, humeurs... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : david e. kelley, boston legal, joss whedon, buffy, mission impossible, monica potter
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