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vendredi, 02 janvier 2015

(La Femme) NIKITA : Bienvenue chez les espions de la Section One. (Rétro-Séries)

La Femme Nikita, à ne pas confondre avec le film de Luc Besson, ni avec la série de 2010 de la CW, est l’une des séries de mon Challenge Séries 2015. Première avis, après le visionnage des 7 1ers épisodes.

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Accusée d'un crime à tort et condamnée à la prison à vie, Nikita est emmenée dans une organisation secrète de lutte contre le terrorisme où l'on fait d'elle un agent secret. Avec l'équipe de la Section Une, elle doit remplir des missions et lutter pour sa propre survie. (source : Allociné.com)

Les raisons d’y jeter un œil … ou pas !! (mon avis critique sur la série) :  La Femme NIKITA est une série canadienne produite et diffusée à partir de 1997, développée par Robert Cochran d’après le célèbre film de Luc Besson. Les raisons qui m’ont fait choisir cette série dans le Challenge Séries 2015 étaient que les haters d’ALIAS utilisaient entre autres comme argument une trop grande proximité entre les 2 séries. La 2ème raison est que cette série a vu travailler de nombreuses personnes que l’on a pu retrouver par la suite sur la série 24. Au point que certains ont considéré cette série comme annonciatrice de la suivante. La 3ème raison est que j’ai toujours été curieux de redécouvrir enfin en intégralité cette série, dont je n’avais que des bribes, des épisodes à droite à gauche. Cette série a en effet été très mal diffusée en France, à des horaires indus sur F2. Alors qu’en est-il de cette série ? Après un 1er épisode qui imite quelques scènes-clés du film, dont la fameuse scène du restaurant, sans le talent de réalisateur de Luc Besson bien sûr, la série va développer au mieux ses propres intrigues. Au niveau du cast, des acteurs radicalement différents vont être engagés pour les rôles-clés : à la place d’Anne Parillaud, la sculpturale Peta Wilson, belle jeune femme blonde est engagé. Roy Dupuis, très différent de Tcheky Karyo, est engagé pour incarner Michael, l’agent de liaison de Nikita. Au niveau des ressemblances avec ALIAS, cela se résume à des éléments formels et factuels : un personnage d’agent de liaison s’appelant Michael, une héroïne espionne, et un chef de Section à l’attitude très ambiguë.

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Mais les ressemblances s’arrêtent là : il n’y a pas de forte mythologie développée dans la série, la vie privée de l’héroïne n’existe que dans de très courtes scènes très basiques, pourtant essentielles dans le fait de contribuer à la personnalisation du personnage de Nikita. Les scènes d’appartement apportent en effet des coupures colorées par rapport à une série très sombre sinon. Ce qu’on pourrait regretter en effet dans cette série, c’est le manque de caractérisation des personnages au coeur de la Section One, qui n’apparaissent de toute façon pas suffisamment à l’écran pour que cet aspect soit développé. L’ensemble des personnages est d’ailleurs purement fonctionnel. Madeline le Mentor, Opérative le chef désagréable prêt à tout, Walter le concepteur des gadgets. Au moins ont-ils un look particulier créant un peu de corps à ces personnages. Les intrigues sont la plupart du temps assez simples, basiques, reposant essentiellement sur un simple pitch de départ. Mais la série a son charme, et on peut toutefois s’y attarder. Car il faut comprendre que La Femme Nikita est d’abord et avant tout une série d’ambiance, ou une série qui joue sur son ambiance. Une ambiance mélancolique, sombre, pesante : les hommes et femmes de la Section One sont loin d’être des enfants de chœur, utilisant les mêmes méthodes que leurs adversaires la plupart du temps : justice expéditive, séquestration, torture… La série ne prête jamais à rire, et c’est peu de le dire. Dans l’un des premiers épisodes, afin de faire parler une femme ayant prise Nikita sous son aile, les hommes de la Section One iront jusqu’à rouer de coups la jeune femme travaillant habituellement avec eux ! Et Opérative, le chef de Section laisse entendre à plusieurs reprises que Nikita, pour laquelle il ne semble avoir aucune compassion (à la différence d’un Arvin Sloane par exemple), est sacrifiable. Et bien sûr, Nikita le comprend assez vite. Série d’ambiance, donc, portée essentiellement par l’environnement sonore apporté par Mark Snow, le brillant compositeur de l’époque célèbre surtout pour sa participation à X-Files. Et puis il y a le personnage de Michael, et sa relation avec Nikita, eux aussi merveilleusement ambiguës. Certaines scènes suggèrent un rapprochement possible entre les deux personnages, mais Michael est un agent professionnel, et on peut toujours se demander s’il ne manipule pas la jeune femme.

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En Bref :  La Femme Nikita est une série d’espionnage très classique qui retiendrait à peine l’attention, si elle ne disposait pas de son ambiance si particulière et de son héroïne principale, autre modèle d’espionne à la beauté envoutante piégée dans un univers froid et désincarné, et si elle n’était marquée du sceau de l’ambiguïté pour de nombreux éléments la composant.

Les Guest-stars de l’ épisode :  Rien que les premiers épisodes auront permis de croiser, entre autres, Simon McCorkindale (célèbre pour avoir incarné le rôle principal de Manimal), Tobin Bell ou encore Von Flores (le Sandoval de Earth Final Conflict).

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jeudi, 14 juillet 2011

NOWHERE MAN / L'Homme de Nulle part : Secondes pensées...

Je viens de terminer finalement de revoir les 25 épisodes de cette série, et quand une série m’a plu ou m’inspire réflexion, je ne peux m’empêcher d’y revenir. Retour sur Nowhere Man, donc !…

nowhere man,l'homme de nulle part,bruce greenwood,lawrence hertzog,x-files,alias,arvin sloane,l'homme à la cigarette,the prisoner,le prisonnier,souvenir,photographie,histoire des séries américainesLes gimmicks de la série : Chose rare, un travail particulier aura été apporté sur la série pour la doter de quelques gimmicks la rendant immédiatement reconnaissable, chose que l’on ne retrouve guère plus à l’heure actuelle, à part dans les séries de J.J. Abrams. Premier gimmick, donc, le rappel du concept de la série sur des images en noir et blanc, autant de photographies permettant de rentrer dans la série, avec la voix-off de Thomas Veil, qui raconte sa propre histoire. Les évènements qui vont nous être racontés dans l’épisode font partie d’un journal que tient Tom Veil. Ce procédé permet en outre d’expliquer au spectateur ce qui conduit notre héros dans une nouvelle ville, certains des éléments de l’épisode. Autre gimmick : sur un ‘jingle’ musical de Mark Snow, quelques images déjà vues, où à venir, apparaissent, avec un logo du titre de la série, permettant de repérer les coupures pub. Dernier gimmick, on sent la fin de l’épisode arriver avec une musique se faisant lancinante, l’image passant au noir et blanc, avant de se figer. Le clic d’un appareil-photo retentit alors, introduisant le générique de fin.

Les différences avec The Prisoner :  Si Nowhere Man présente bien des points communs avec la série de Patrick McGoohan, au point de lui adresser quelques clins d’oeil évidents et quasiment explicites, quelques différences ont je pense pénalisé la série. Pour commencer, je dirais que la série n’a pas su assez se départir de son excellent pilote, “Absolute Zero”, au point d’y revenir encore et encore. Combien de références faites au Dr Bellamy, finalement vu uniquement dans cet épisode, sans qu’on s’en éloigne. Le second, c’est que l’ambiance paranoïaque n’aura pas su toujours être aussi marquante que dans le pilote. Cela pour d’évidentes raisons : puisqu’ici, c’est l’Amérique qui devient un Village pour un homme en fuite, tout le monde ne peut pas non plus, bien évidemment, faire partie de l’Organisation non plus. Et puis il y a le fait d’avoir affaire ici à une menace diffuse, sans véritable visage. Si la menace peut être n’importe qui, elle ne devient personne. Ce qui faisait l’un des points forts du Prisonnier, c’est de confronter, comme dans Columbo d’ailleurs, l’acteur et donc personnage principal à des acteurs de talents, et des personnages suffisamment forts, charismatiques, dans des scènes comme autant de duels verbaux et de scènes intenses. Mulder avait au moins, face à lui, l’Homme à la Cigarette. Sydney Bristow possédait un bel adversaire en la personne d’Arvin Sloane. Pour résumer, Nowhere Man aura singulièrement manqué de N°2, ces responsables du Village interchangeables qu’affrontait le N°6. Ce qui est tout de même dommage, la série n’en aurait été que meilleure. Et c’est ce que je reprochais déjà à la série, ne pas avoir proposé de casting suffisamment intéressant, où seul Bruce Greenwood tirait sa carte du jeu, incarnant à merveille Thomas Veil. Et puis comme autres différences, contrairement à The Prisoner, la série n’aura pas été à ce point portée par la vision d’un seul homme ayant complètement pris possession du projet pour en faire le sien. Et sur 25 épisodes que compte la série, tous ne sont pas si aboutis. Dans Nowhere Man, niveau épisodes, on trouve de tout, du médiocre (rare) comme du très bon (souvent). Signalons au passage, d’ailleurs, que l’épisode 21 “The Dark Side of the Moon”, est probablement le pire de la série, ennuyeux au possible, entrainant Thomas Veil dans une nuit qui n’en finit plus, sur les traces de punks caricaturaux, comme on pouvait en voir dans les années 90 voire 80. Il est heureusement encadré d’excellents épisodes. Série britannique oblige, et d’une la série ne se refusait rien, explorant d’autres genres, ouvrant des parenthèses, proposant laissant à penser que la série pouvait aller dans n’importe quelle direction, faisant preuve d’une invention constante. De deux, la série faisait preuve d’un certain humour, d’une ironie parfois, éléments qui manqueront cruellement à Nowhere Man, terriblement engoncé dans la réalité, ne laissant aucune place à l’humour ou à la légèreté. Enfin, dernière différence, si le thème central de l’identité était dépendant du thème de la liberté (que l’on retrouve quand même par endroits), le thème sous-jacent à celui de l’identité est ici celui de la mémoire.

Le thème central de la série – la mémoire :  outre donc cette question fondamentale retrouvée ici, Thomas Veil se battant pour récupérer sa vie d’avant, et donc tout ce qui faisait socialement son identité. La séquence introductrice de chaque épisode, rappelant son concept, son pitch de départ, oriente vers le thème de la mémoire. Thomas Veil tient ainsi un journal précis des évènements lui arrivant, de sa vie depuis son effacement. Pour conserver une trace écrite, et se prouver à lui-même que tout est réellement arrivé, qu’il n’est pas fou. Se souvenir des évènements, c’est leur donner une réalité, une existence, nous dit ici la série. Car la situation dans laquelle il est ne tient qu’à une seule chose, le souvenir, la mémoire de ce qu’il vivait auparavant. Chose curieuse que la mémoire, liée au cerveau : nous ne nous souvenons pas de tout, mais des évènements les plus marquants. Nous avons tendance à nous tromper sur des évènements passés, en oublier certains. Si la photographie est un art si important (la série tournant toujours plus ou moins autour de cet art), c’est qu’il permet de se souvenir, ne pas oublier, garder des traces du passé. Le problème également, c’est que le cerveau est capable à partir d’autres éléments, de reconstituer des souvenirs, de “fabriquer” des évènements. Lorsque j’ai eu mon accident qui m’a fait oublier une heure de ma vie, j’ai tenté de me souvenir des circonstances. Mais j’ai fini par laisser tomber, incapable de savoir si j’avais réellement souvenir de mon accident. Ou si mon cerveau avait reconstitué à partir d’autres éléments des circonstances probables. Du coup j’ai laissé tomber. Ici, dans le cadre de la série, ce qui permet à Thomas Veil de ne pas tomber dans la folie, ou les pièges savamment tendus par l’Organisation pour le faire craquer, c’est de faire une absolue confiance en sa mémoire, accorder foi aux souvenirs de ce qu’il a vécu, ce qu’il a vu.

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La fin de la série : Malheureusement annulée au terme d’une seule et unique saison, qui compte tout de même 25 épisodes, la série dispose d’une fin. ouverte, qui pourrait passer pour un cliffhanger, mais c’est une fin tout de même. Bouleversante, émouvante, intense, et qui permet à la série d’en rester là, finalement. Elle est magnifiquement interprétée par Bruce Greenwood, atteint des sommets d’intensité. Et se révèle glaçante. Une fin qui était sous nos yeux, préparée par le titre du dernier épisode, “Gemini Man”, et même par le titre de la série.

Pour finir, donc, je ne peux que conseiller la série aux fans d’ambiance conspirationniste, qui auraient vu The Prisoner, à laquelle Nowhere Man rend quand même, sans l’égaler, un bel hommage. Elle fait partie, à mon sens, des séries importantes des années 90, dont il faut se souvenir, conserver la mémoire.