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samedi, 22 décembre 2012

Dredd : Une nouvelle version du mythe.

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De qui ça parle ? (le pitch du film) :  Dans un avenir proche, les Etats-Unis ne sont plus qu’un immense désert irradié. Mega City One est une métropole tentaculaire rongée par le vice. La seule forme d’autorité restante est représentée par les juges, une police urbaine qui cumule toutes les fonctions : flic, juge et bourreau. Une nouvelle drogue se propage, la Slo-Mo, qui permet de percevoir la réalité au ralenti. Sa distribution est contrôlée par Ma-Ma, ancienne prostituée, devenue baronne de la drogue. Dredd, le juge ultime, va se voir assigner une mission dans les environs de la tour de Ma-Ma et va devoir s’y confronter. (source : Allociné.com)

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis critique de Juge) :  En 1995, une première version cinématographique du mythe de Judge Dredd avait été réalisée par Danny Cannon, devenu depuis réalisateur et producteur de CSI : Crime Scene Investigation. Car Judge Dredd est un célèbre comic anglais mettant en scène des personnages lointains cousins des Super-héros, et de Robocop, qui, dans un futur proche, ont droit de vie et de mort dans un futur dystopique des plus inquiétants : face à la montée de la violence et de la criminalité, et la relative lenteur de la justice, ces Juges policiers arpentant les villes sont en effet à la fois juges, jurys et bourreaux. Un concept et des personnages qui furent imaginés par le scénariste John Wagner et le dessinateur Carlos Ezquerra.

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Une version ayant de quoi déplaire aux fans hardcores du personnage, puisque surtout prétexte à offrir un “véhicule” à la star des films d’action incarnant le rôle-titre, Sylvester Stallone, qui cannibalisa assez vite le concept pour le détourner. Tout récemment, est sorti une nouvelle version du mythe, donc, réalisée par Pete Travis, avec Karl Urban dans le rôle-titre. On notera d’ailleurs au passage l’une des propensions à l’heure actuelle de remake de films ou concepts marquants des 80’s ou 90’s, avec des acteurs à contre-emploi, au physique plus commun, pour se démarquer plus nettement de l’original (??) : Adrian Brody dans Predators, ou Colin Farrell dans Total Recall. Un Karl Urban tout au service du rôle derrière lequel il disparaît, le parti-pris étant de laisser porter le casque de Dredd, qui dissimule une bonne partie du visage, dont les yeux. Pratique pour communiquer de l’émotion ou susciter l’empathie chez le spectateur, bien sûr. Peut-être conscient de cela, le scénariste lui adjoint durant tout le film un lien émotionnel avec le public, une rookie / jeune recrue que le Juge va être chargé de former, et qui va l’accompagner, une jeune blonde qui, curieusement (ironie inside), ne portera pas de casque de Juge, elle. Ce qui sert de scénario au film semble être réduit à sa plus simple expression : apppelés sur les lieux d’un crime, de nombreux corps ayant été retrouvés, au pied d’un immeuble, poussés dans le vide pour venir s’écraser au sol, les 2 Juges se retrouvent piégés par une chef de gang qui souhaite se débarasser d’eux ! Ma.-Ma. (pour ‘Madeline Madrigal’, sic) est une étrange chef de gang sans véritable charisme, au physique assez fluet, au visage blessé par des cicatrices, et on peut se demander comment elle peut plier des hommes à sa coupe au point qu’ils lui obéissent en tout. Plus fort encore, cette chef de gang aurait réussi à éliminer ou prendre le contrôle de plusieurs gangs rivaux. Une femme tarée, dont on ignore les véritables motivations : elle ne semble avoir de goût ni pour le pouvoir, ni pour l’argent, ni pour les biens matériels. Le personnage est interprété par une Lena Headey aux cehveux courts méconnaissable. Tout semble affadi et issu d’une production au rabais au rabais, comme si un Luc Besson fauché avait produit le film : le futur présenté est réduit à sa plus simple expression, avec des portes qui se ferment automatiquement, le toit d’une gigantesque tour qui se ferme, privant sa cour intérieur de lumière naturelle. Les gros mots, de rigueur (??) et les gunfights affluent, et des séquences oniriques et esthétisantes apparaissent sans qu’on comprenne leur utilité formelle (à part gagner du temps ?) au sein d’un scénario réduit à sa plus simple expression.

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En conclusion :  Au final, cette nouvelle version de Judge Dredd s’avère fort dispensable, et inutile. Si la version précédente mettant en scène Stallone a l’habitude d’être régulièrement conspuée et bashée pour ses nombreuses entorses au mythe, elle a au moins pour elle d’être fun, ce que n’est jamais Dredd, devant lequel on s’ennuie finalement ferme, à force de jouer la carte d’un réalisme forcené version Nolan. Aux Etats-Unis, le film a d’ailleurs connu un véritable bide, au point de n’arriver chez nous qu’en direct-to-DVD. Et franchement, cela semble justifé.