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mercredi, 17 juillet 2013

SIBERIA : le nouveau LOST ? (Les Séries de l'été 2013)

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Sur le lointain territoire de Toungouska, en Sibérie, 16 candidats de télé-réalité sont expédiés dans cette zone anéantie en 1908 par une énorme explosion, suite à l'impact d'une mystérieuse météorite avec la Terre. Quand l'un des participants est grièvement blessé, et qu'aucune aide n'arrive, l'inquiétude monte d'un cran. D'autant que certains évènements ne semblent pas liés au show. Face au danger, les compétiteurs doivent se serrer les coudes pour survivre... (source : Allociné.com)

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Les raisons d’y jeter un oeil... ou pas ! (mon avis critique sur les premiers épisodes) :  SIBERIA est un nouveau programme lancé par la chaîne NBC aux Etats-Unis, lors d’une soirée “aventure”, Un programme qui se fait passer pour un nouveau programme de télé-réalité, mais qui est en fait une série TV avec des comédiens, Un jeu de télé-réalité qui en rappelle d’autres comme Survivor / Koh-Lanta, et qui en copie adroitement la forme, mais pas le fond. Et qui se présente comme un croisement entre LOST, série elle aussi inspirée à la base de Survivor, et des found footage, ces films d’épouvante ou d’horreur filmés en video façon documentaire, dont les meilleurs exemples sont Le Projet Blair Witch ou encore Paranormal Activity. L’illusion dans le premier épisode est parfaite : les candidats arrivent sur les lieux en hélicoptère, accueillis par un présentateur rappelant ceux du genre, et se voient expliqués les règles et les enjeux, une forte somme d’argent à gagner. Sauf que si SIBERIA a bien assimilé les codes de la télé-réalité (et au bout de 10-15 ans d’existence, on les connaît tous), elle semble avoir oublié l’essentiel, le fond qui fait que les spectateurs regardent : les jeux d’alliances, de clans qui s’affrontent, les retournements de vestes, les leaders naturels qui s’imposent. Puisque les candidats de SIBERIA n’ont pas à s’éliminer ou se nominer eux-mêmes, cela ne rentre pas en ligne de compte. Côté divertissement, il n’y a pas de missions, d’épreuves pour occuper les candidats ou pour rythmer les différentes émissions. Pour les règles, il n’y a pas de règles. Passons rapidement sur le casting multi-générationnel, et multi-ethnique, les candidats de télé-réalité sont en général choisis pour cela, parce qu’ils incarnent des stéréotypes, source de conflits, et de toute manière, les séries TV pratiquent cela depuis plus longtemps encore… Du coup, c’est un peu normal de retrouver ici une ancienne militaire, un geek passionné d’informatique, un black, une asiatique qui travaille dans la mode, une barmaid… Là où on a quand même poussé, c’est jusqu’à prendre un chauve s’habillant en noir qui a dû pas mal baroudé. Un pseudo-Locke. Pour en terminer avec le jeu des influences, on peut penser également, quand on regarde la série, à Harper’s Island, qui proposait déjà d’adapter le slasher en série TV, et qui réunissait un cast étendu de personnages sur une île pour les voir mourir les uns après les autres, ou Persons Unknown, qui s’inspirait déjà de l’inluence grandissante de la télé-réalité.

Seulement, comme je l’ai déjà dit plus haut, le cast en lui-même n’a pas grand intérêt, il n’y a pas de dynamique de clan, et cela discute beaucoup inutilement, puisque ce sont des discussions attendues. Par exemple, les candidats n’ont pas assez de lits, alors comment on va s’organiser, et qui accepte de céder éventuellement son lit. On offre aux candidats un garde-manger, alors on discute quoi faire de la nourriture, et si on ne ferait pas mieux de la rationner, et qui va garder la clé… Du coup, on s’ennuie, la plupart du temps, devant cette série d’été. Et pour la dimension effrayante, ce qui a déjà du mal à passer dans un found footage, mais qui est acceptable parce que le métrage a une durée pré-définie, devient insupportable ici. Dans un found footage, on attend, patiemment, qu’il se passe un truc, et il y a une gradation. Dans SIBERIA, comme on est en forêt, on entend à un moment des drôles de bruit, il y a des arbres qui bougent, mais il n’y a rien de particulièrement effrayant (on pourrait même considérer que les personnages s’affolent un peu pour un rien, finalement). Pas de quoi sursauter en regardant la série, finalement. Et de plus, comme dans la série Walking Dead, on comprend avec un peu d’expérience que les principales révélations ou rebondissements vont intervenir dans les dernières minutes de l’épisode, puisqu’il faut quand même donner au spectateur envie de revenir pour le prochain épisode…

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Mais tout n’est pas à jeter, dans SIBERIA : le casting est loin d’être raté ou dégueulasse. Si les personnages correspondent à des stéréotypes, on s’habitue à eux, et les actrices sont pour la plupart séduisantes. En particulier Joyce Giraud, l’interprète de Caroline, déjà élue Miss Puerto Rico. Ce sera d’ailleurs la seule un peu connue, les autres étant totalement inconnus, afin de maintenir l’illusion fictionnelle. Et puis le générique est bien pensé : il nous présente les différents candidats avec leurs prénoms, avant de palnter le décor. Un décor appuyant sur des éléments pouvant servir au meurtre brutal. Les candidats se parent d’une attitude ambiguë par la suite, pouvant laisser penser qu’ils sont TOUS des tueurs en puissance.

En bref :  SIBERIA tente le pari de proposer une série très inspirée à la fois de la télé-réalité, et des found footage. Mais elle est dispensable, la plupart du temps ennuyeuse, et à part pour les actrices, c’est une série à regarder d’un oeil distrait, en faisant autre chose. Un programme d’été pas très ambitieux, finalement, à regarder en vacances.