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mardi, 17 décembre 2013

The AMERICANS : Une série politique ? Et avant ??... / Magnum, l’Agence Tous Risques… Les héros sont fatigués.

Une note un peu particulière s’ouvre ici, pour faire suite à la précédente, en la complétant. Je ne voulais pas surcharger non plus la note précédente sur The Americans, d’où cette publication à part. Une note quelque peu écrite à l’arrache, qui sera peut-être retravaillée.

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Cette note fait suite à certains commentaires à propos donc de cette série, dont on multiplie les éloges sur le net, parce qu’elle constituerait une nouvelle fois l’intrusion d’une dimension politique dans les séries, à l’image d’HOMELAND. Ce qui m’agace un peu, car la majorité des séries que l’on affectionne, surtout les plus grandes d’entre elles, ont toujours été plus ou moins politiques, et ont toujours parlé de notre monde. Ou plus précisément, du monde, de l’ambiance dans lesquelles elles apparaissaient et se développaient. Ainsi, par exemple, nous avions eu des allusions au 11 septembre même dans des fictions qui ne s’y prêtaient pas forcément, comme Ally McBeal (quoique… vu que cette série est un peu l’école du désenchantement du romantisme, pourquoi pas), CSI : NY (qui n’est jamais qu’une série policière au ton un peu sophistiqué, mais n’a jamais eu des visées politiques particulières, autres que le genre auquel elle appartient), ou Les Sopranos, chronique d’une famille mafieuse. Tout est dit dans ce résumé / sous-titre. La Mafia étant synonyme de codes, de traditions, vieilles, ancestrales, importées du « vieux continent », avec des personnages confrontés à un monde nouveau. Pas seulement l’Amérique, bien sûr, mais le monde dans lequel elle évolue. Un monde où le FBI délaisse quelque peu les enquêtes sur la Mafia, pour se confronter à un ennemi, plus redoutable, les terroristes la menaçant.

D’autres exemples de cette dimension politique dans les séries se rencontrent dans la décennie 80. Une décennie reaganienne dans laquelle ont fleuri sur les écrans de télévisions pas mal de héros vigilante agissant dans l’ombre des forces de l’ordre officielles, parfois corrompues, au nom d’un Bien et de valeurs supérieures. Les fictions que l’on connaît le mieux, d’ailleurs, parce que ce sont elles qui nous parvenues en grand nombre, poussées par la machine à succès Stephen J. Cannell (mais si, souvenez-vous, le scénariste barbu que l’on voyait finir une page sur sa machine à écrire, avant de s’en saisir et la lancer, afin qu’elle constitue un C !!) ainsi que d’autre producteurs. Une dimension sociale et politique subissant les affres de la censure, certains dialogues omettant ou modifiant cette dimension. Se replonger dans certaines séries de l’époque, en VOSTF, est assez édifiant. Ainsi, il faut se rappeler que les baroudeurs au grand cœur de L’Agence Tous Risquesreviennent du Viet-nam et ont été profondément marqués par cette guerre. D’où peut-être cette relative insouciance, ce ton léger qu’adoptaient les héros. Cette satanée guerre, plaie béante dans l’histoire de l’Amérique, aura laissé bien avant le 11 septembre de nombreuses traces dans les fictions américaines. Stringfellow Hawke, le héros de Supercopter, a perdu son frère au Viet-nam. Lui en est revenu, pas son frère, porté disparu. Un sort similaire frappera le frère de Sam Beckett, le génial héros de Code Quantum. Et pour cause, les deux séries étant l’œuvre d’un seul et même créateur, Donald BELLISARIO. La société américaine, en plus de devoir récupérer ces combattants, qui auront du mal à se réadapter à une vie normale, après les horreurs vécues pendant la guerre, sera rongée par la drogue.

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Revoir le Pilote d’une série comme Magnumest assez parlant. Du personnage, on garde le souvenir d’un détective privé moustachu, inoubliable héros des années 80, interprêté avec brio et légèreté par Tom Selleck, narrant ses aventures et les commentant en voix-off. Un caractère narquois, un style improbable (shorts et chemises hawaiiennes !!), une voiture mythique (une Ferrari 380 GTS décapotable !!) qui aura dû en faire rêver plus d’un, font oublier l’origine du personnage : un ancien du Viet-nam lui aussi, qui a perdu bien des frères. Du coup, on comprend mieux le caractère du personnage, décidé à s’amuser comme un gosse, et oublier ce qu’il a vécu.

Bref, autant d’exemples pour appuyer l’idée que The Americans et HOMELAND, aussi séduisantes soit-elles dans leur traitement adulte de réalités historiques et / politiques, en s’appuyant sur l’histoire et en donnant une dimension politique et un aspect réflexif sur l’Amérique, ses erreurs ou ses blessures / traumatismes, n’ont rien inventé ici, et ne sont surtout pas originales ou innovantes sur ce point. C’est contredire l’histoire des séries américaines et ne pas être véritablement sériephile que de prétendre le contraire, ou de s’en servir comme d’un argument fort pour les imposer ou mettre en avant leur importance.

Car les séries, en particulier américaines, en plus de constituer des parts importantes de souvenirs et de culture populaire (qui est, quoi qu’on en dise, tout à fait respectable), disent le monde dans lequel elles naissent, et c’est pour ça que nous les regardons.

 

KNIGHT

mardi, 17 juillet 2012

BLUE BLOODS : Les meilleurs flics de New York nous protègent / Honneur, Justice et Famille.

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Chez les Reagan, la "Loi" est une histoire de famille. Henry était commissaire général de New York, son fils Frank lui a succédé. Et la tradition perdure avec les enfants de ce dernier: Danny est inspecteur à la crim', Erin travaille au bureau du procureur et Jamie, le petit dernier, vient d'entrer dans la police. Quant à Joseph, qui était un des meilleurs inspecteurs dans les rangs de la police, sa mort pourrait être liée à la société secrète baptisée "The Blue Templar", regroupant des flics pourris... Les Reagan ne règnent pas sur New York, ils essaient d'y faire régner l'Ordre et la Justice. (source : Allociné.com)

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis sur la série) :  Tom Selleck fait partie de ces acteurs attachés pour jamais au rôle qui les a fait connaître, qui leur a apporté la célébrité en même temps de constituer un handicap par la suite pour le reste de sa carrière. Tout comme Peter Falk restera à jamais le Lt Columbo, Tom Selleck fut longtemps indissociable du Détective privé Thomas Magnum. Par la suite, il joua les guest-stars de prestige à l’occasion dans la sitcom Friends (en tant que petit-ami de Monica) ou dans la série judiciaire Boston Legal, avant de cachetonner dans la Saison 5 de Las Vegas, remplaçant pour cette dernière saison de la série James Caan. BLUE BLOODS marque donc le retour à l’écran, à la tête d’une distribution régulière, de cet acteur, dans une série policière. Une de plus. Tom Selleck semble être plus impliqué dans cette série, et pour les fans, c’est toujours un plaisir de le retrouver.

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Dans cet océan de séries policières proposées au public, sur quoi se joue BLUE BLOODS, lui donnant la légitimité d’exister, outre le retour aux affaires de Tom Selleck, qui fait bien plaisir ? Hé bien c’est clairement l’orientation politique de la série, créée par Mitchell burgess & Robin Green (à leur actif des scénarios pour les séries The Sopranos et Southland, un autre cop-show), qui plaira à certains et pas à d’autres. L’industrie sérielle a cela de performant aussi, qu’elle propose des séries pour différents types de public, jusqu’à leur préférence politique. Le titre de la série (en plus de faire référence à certains éléments de celle-ci), les premières minutes de son épisode-pilote, ne trompent pas. La série est d’orientation républicaine, de Droite, proposant de suivre des policiers droits dans leurs bottes, irréprochables, garants de l’ordre et de la morale. Et la série va se faire le défenseur de valeurs très traditionnelles : l’Honneur, la Famille, et la Justice. Ainsi, la série s’articule autour de deux éléments forts constituants les épisodes : d’une part des enquêtes policières des plus traditionnelles mais qui vont permettre l’exposition de ces valeurs, comme un tueur de flics ou une menace terroriste qu’on croirait tout droit sortie de la série 24, sur laquelle le spectre du 11 Septembre plane encore. En même temps, difficile d’innover véritablement dans ce domaine. On suit surtout les enquêtes sur le terrain de l’ Inspecteur Danny Reagan, interprété par Donnie Wahlberg (déjà membre du cast régulier de la série Boomtown), tandis que Frank Reagan aide les inspecteurs de police dans la coulisse quand cela s’avère nécessaire, profitant de son rang haut placé dans l’institution. D’autre part, des scènes familiales surtout de repas, lors duquel tous les membres de la famille se regroupent. Les Reagan sont un clan familial réunissant plusieurs générations, et une famille nombreuse. A l’image de la série 7th Heaven, elle aussi terriblement conservatrice. Même si BLUE BLOODS s’avèrera moins lourdement moralisatrice. Un indice qui ne trompe pas de plus, le clan Reagan est catholique et récite le bénédicité avant de manger. Même si là encore, la série ne s’apesantira pas plus sur cet aspect. Le ton de la série, lui, est des plus sérieux, et laisse peu de place à la légèreté ou à l’humour. On l’aura compris, on appréciera d’autant plus la série que l’on s’accorde avec les valeurs que celle-ci représente et véhicule.

Les éléments de Conitnuité :  Au niveau de la construction de la série, on est face à une série constituée essentiellement de stands-alones, avec très peu d’éléments de continuité. Tout au plus pourrait-on signaler la relation compliquée de Frank Reagan avec la journaliste Kelly Davidson. Compliquée car cette relation s’inscrit en porte-à-faux avec le métier de Frank, la journaliste utilisant à profit parfois cette relation pour son propre bénéfice. Toutefois, une menace annoncée au détour de certains dialogues lors des premiers épisodes se dessine : celle des Templiers Bleus, organisation secrète réunissant en son sein des flics ripoux, des policiers corrompus trahissant ainsi l’uniforme et les valeurs que celui-ci défend.

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Côté guests :  La journaliste Kelly Davidson est interprétée par la belle Andrea Roth, qui a participé précédemment à la série Rescue Me (série que je n’ai jamais regardée), et devait participer à la nouvelle série Bad Robot Revolution, mais s’est désistée. Pour quelques épisodes, ce sera un réel plaisir de revoir Michael T. Weiss, célèbre interprète de Jarod dans The Pretender (Le Caméléon en VF), qui était déjà réapparu dans quelques épisodes de Burn Notice.