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mardi, 30 juillet 2013

VEEP : dans les coulisses de la Vice-Présidence. Premier avis...

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  L’ex-sénatrice Selina Meyers était l’étoile montante de son parti, une figure charismatique promise à la présidence. Mais elle dût se contenter de la Vice-Présidence. Dans son quotidien des plus mouvementés, Selina est chargée d’éteindre les incendies politiques, de jongler entre ses nombreuses obligations politiques et une vie privée agitée, de défendre les intérêts du Président tout en essayant la relation conflictuelle qu’elle entretient avec le Chef de l’Etat. (source : présentation de la jaquette de la série, modifiée).

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis critique sur la saison 1) :  VEEP est le second volet, après la brillante The Newsroom, d’un HBO décidé à proposer des programmes politiques dans les thèmes abordés. Si The Newsroom était le volet sérieux, VEEP est une série comique au format court, les épisodes faisant une trentaine de min, tout comme Entourage par exemple. Et comme dans celle-ci, le but est de nous dévoiler les coulisses d’un milieu que l’on connaît peu. Dans VEEP, on nous invite au sein du quotidien des hommes entourant la Vice-Présidente. On pensera alors immédiatement à LA grande série politique lancée dans les années 90 par Aaron Sorkin, The West Wing. Mais bien entendu, tout l’aspect dramatique, sérieux, parfois sordide de la politique est ici évacué, pour ne garder que le côté comique des situations. On pourra d’ailleurs noter que les termes de démocrates” et de “républicains” ne sont jamais prononcés dans la série. Du côté politique de cette présidence fictive, on ne saura finalement rien. Et après tout, le choix de mettre en scène la vice-présidente, pour une comédie, n’est pas anodin : elle n’a pas de véritable importance sur le plan politique, de rôle à jouer concernant la direction du pays. VEEP est une série créée par l’écossais Armando Iannucci. Et cela se sent : la série ressemble fort aux séries britanniques du genre, en mettant en scène des personnages quelques peu excentriques, et en faisant reposer le comique sur quelques termes grossiers parfois, mais surtout sur du comique de situation dû en général à un effet domino, telle situation en en amenant une autre, ou en mettant les personnages dans une situation gênante ou inconfortable.

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Comme atout supplémentaire sur la série, VEEP  mise beaucoup sur le fait d’avoir en tête d’affiche Julia Louis-Dreyfuss, qui incarne donc la l’ancienne sénatrice devenue Vice-Présidente Selina Meyers, actrice célèbre par sa participation à la série Seinfield. Elle fut également l’actrice principale de Old Christine. Ici, on a affaire à une série mettant en scène un ensemble-show; même si la jaquette du coffret DVD ne met en scène qu’elle. Au sein du casting, on peut noter la participation de la très belle blonde Anna Shlumsky, et surtout du déjanté Tony Hale, déjà vu dans Arrested Development et CHUCK.

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Si la série n’est pas foncièrement drôle (elle ne m’a personnellement jamais vraiment fait rire), elle se révèle fort sympathique à suivre. Et ce que l’on perd en humour, on le gagne sur le fond : d’épisode en épisode, VEEP s’évertue à nous montrer combien la communication politique est gérée, maîtrisée, comment n’importe quelle déclaration ou geste en apparence anodin pourrait avoir plusieurs répercussions inattendues. La plupart du temps, les conseillers en communication de la Vice-Présidente passent leur temps à réparer, corriger des bourdes de communication. Et combien la vie politique dans les coulisses peut être faite, mine de rien, de vacheries et de coups bas, sans que le public en sache toujours quelque chose : l’important est de sauvegarder les apparences, et de ne rien laisser paraître.

En Bref :  VEEP aborde la politique sous un aspect léger et divertissant, comme ont pu le faire en leur temps The West Wing, mais aussi et surtout Spin City. Sauf qu’ici, l’humour rappelle bien plus les comédies britanniques, et se révèle malheureusement beaucoup moins drôle, même si elle se laisse suivre agréablement, étant brillamment interprétée.

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jeudi, 18 juillet 2013

The NEWSROOM : un autre joyau d'Aaron Sorkin ! (Les nouvelles Séries de la Saison 2012-2013)

Je n’avais pas encore découvert The Newsrooom, série lancée en 2012 sur HBO. Pourtant très grand fan de The West Wing, j’avais tenté le 1er épisode, mais seulement en VO, et je n’avais pas pigé grand chose, faute de sous-titres. Du coup, puisque l’on m’a offert le coffret DVD de la Saison 1 pour mon anniversaire, j’ai pu découvrir cette série absolument brillante.

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  Les coulisses tendues et survoltées de l'émission "News Night", diffusée sur la chaîne d’information en continue ACN, alors que son présentateur vedette, Will McAvoy, un homme aussi talentueux que détestable, est en pleine controverse suite à des propos tenus en direct remettant en cause le rêve américain. Alors que son équipe a déserté, il se voit attribuer une nouvelle productrice exécutive avec qui il a un passif... (source : Allociné.com)

Les raisons de la voir, absolument ! (mon avis critique de la saison 1) :  Après donc avoir créé et showrunné les 4 premières saisons de The West Wing, (A la Maison Blanche, en VF) et avoir reçu l’oscar du meilleur scénario pour The Social Network, Aaron Sorkin s’est vu offrir une nouvelle série, par la chaîne HBO, à même de nous régaler de son écriture toujours aussi brillante : The Newsroom. Après nous avoir invité à découvrir la vie des hommes du Président, offert une vision idéale du pouvoir, c’est à une vision idéale du contre-pouvoir, les journalistes de la presse télévisuelle, que l’on nous fait assister. Ces deux mondes étant, au vu du travail de Sorkin, s’ils sont régis par des hommes passionnés aux convictions sincères, aussi nobles l’un que l’autre, et dignes d’affronter les grandes thématiques sociales et politiques à bras le corps. Car si la série traite de la vie de journalistes, ne nous leurrons pas, elle devient, comme les tribunaux et les procès qui s’y déroulent dans les séries de David E. Kelley, le lieu idéal pour que s’incarne sous une autre forme, toujours à base de joutes oratoires, la politique, et les sujets brûlants de société : l’avortement, le port d’armes, etc…  Avec, et on ne s’en étonnera pas si on connaît un peu Aaron Sorkin, un positionnement très orienté à gauche et démocrate sur les sujets abordés la plupart du temps. Le générique de la série rend un hommage particulier à l’univers de la presse télévisée par des images d’archives, glorifiant cet univers, tout comme le générique de The West Wing glorifiait l’Amérique, les interprètes étant présentés sur fond de bannière étoilée sur une musique patriotique.

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Mais cette dimension politique n’est jamais pesante ou absconse. The Newsroom est brillamment et finement écrite, ainsi qu’interprétée. Tout comme l’était déjà The West Wing. Ceux qui ont aimé l’une ne pourront qu’aimer l’autre. Si les discussions sont souvent, sur certains sujets, extrêmement pointues et documentées, on n’est jamais véritablement perdus, les attitudes des personnages nous aidant à saisir les grandes lignes même si on ne saisit pas le détail. Et les jeux de marivaudages comme l’humour de la série la rendent fort distrayante. Car The Newsroom est également une comédie, très drôle, en plus de développer un aspect feuilletonnant entre autres autour des histoires d’amour de plusieurs personnages. Cet aspect envahit d’ailleurs parfois un peu trop la série, mais il faut l’accepter : cette série est en plus une savoureuse comédie romantique. qui égale les classiques du genre. Il y a du Marivaux chez Sorkin, et du génie dans l’écriture, très théâtrale et la dramatisation. La série met donc ainsi en scène Will MacAvoy, brillant journaliste et présentateur vedette du journal télévisé, parfois imbuvable, et maladroit, mais toujours humain (qui aurait pu penser que le respectable journaliste serait interprété par Jeff Daniels, acteur de cinéma, découvert au cinéma aux côtés de Jim Carrey dans le crétin Dumb & Dumber ?) ; MacKenzie McHale, sa productrice exécutive, celle qui lui parle dans l’oreillette, aux crises d’hystérie joussives et réjouissantes lorsque la situation dérape ; Margaret ‘Maggie’ Jordan, jeune femme dynamique, sorte d’Ally McBeal car tout aussi gaffeuse, mais néanmoins moins rêveuse (son nom permettra d’adresser un clin-d’oeil savoureux à The West Wing, dès le Pilote) ; celle-ci est en couple avec Don Keefer. Mais tout le monde sait bien que Maggie et Jim Harper, jeune journaliste de la chaîne, devraient tous deux être en couple. Il y a également Sloan Sabbiht, la spécialiste en économie de la chaîne (interprétée par la sublime Olivia Munn), et Charlie Skinner, le responsable de l’information, interprété par Sam Waterston. Son visage est particulièrement connu même du grand public, puisqu’il incarna durant de longues années l’Assistant du Procureur McCoy dans Law & Order / New York Police Judiciaire.

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Concernant l’écriture de la série, série HBO oblige, la Saison 1 ne compte que 10 épisodes. D’où une narration qui se permet des sauts dans le temps entre les épisodes, afin de couvrir une période de temps assez large. Ainsi, la saison 1 couvre une quinzaine de mois. Ce qui permet de multiplier les sujets, et les thèmes abordés dans la série. Encore plus que dans The West Wing, l’actualité est convoquée, des noms de personnes réelles, d’évènements ayant fait la une sont mentionnés dans la série. Les rares défauts que l’on pourra trouver à la série, à l’écriture de Sorkin, sont de toute façon à accepter lorsqu’on visionne une de ses séries : un positionnement très marqué à gauche, du côté des démocrates et d’Obama. Il n’y a qu’à voir le traitement accordé à un évènement, transformé en date historique par la série, l’ép. “5/1”, qui est une glorification de certaines valeurs de l’Amérique, qui a enfin vaincu le “Grand Méchant Loup”. Beaucoup de scènes semblent un peu too much. Et puis on parfois la furieuse impression que Sorkin radote. Tout comme dans The West Wing, les personnages sont entièrement dévoués à leur travail, qui occupe quasiment toute leur vie. Autant cela pouvait se justifier pour les hommes du Président, autant pour des journalistes, cela donne vraiment l’idée d’une vision idéalisée du métier. On retrouve bien sûr la même subdivision des responsabilités entre différents niveaux d’autorité, et quelques scènes, le rapport relationnel, la même manière de pousser des personnages dans leurs retranchements au point qu’une crise verbale éclate, avant de revenir au calme, entre certains personnages semblent franchement recopiées de The West Wing, comme si Sorkin se copiait lui-même. Mais après tout, c’est son style, et il peut sembler difficile d’attendre autre chose de lui. Mais du coup, toutes ses séries finissent un peu par se ressembler.

En Bref :  The Newsroom bénéficie d’une écriture brillante et inspirée, d’une interprétation de qualité, et est une série politique, sentimentale, drôle et émouvante, en phase avec l’actualité de par son sujet. Une série qui constitue un petit chef-d’oeuvre dans l’univers des séries TV, tout comme l’était déjà The West Wing, même si l’idéalisme est un peu trop de mise chez Sorkin, une fois de plus. 

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lundi, 30 juillet 2012

BLUE BLOODS : Secondes pensées. Les Reagan, irréprochables, vraiment ?

Seconde note consacrée à BLUE BLOODS, ayant eu l’occasion de terminer toute la saison 1. Cette courte note insistera plus sur la dimension politique de la série.

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A Droite toute, du spectre politique :  Nouvelle série policière qui a déjà eu 2 saisons et 44 épisodes, est l’oeuvre d’un duo de scénaristes et producteurs ayant participé à la série The Sopranos. Si les deux séries peuvent sembler à l’opposé l’une de l’autre, des ponts peuvent être trouvés entre les 2 séries, des points communs se trouvent qui expliquent que ce duo a pu passer de l’une à l’autre. Dans les 2 séries en effet, on a la présentation de tout un clan familial, et dans les 2, on défend des valeurs traditionnelles profondément ancrées en Amérique et à Droite. Car oui, les séries sont plus qu’un simple divertissement, elles reflètent parfois certaines valeurs selon la chaîne américaine ou française qui les diffuse, et cette diffusion de valeurs est d’autant plus pernicieuse lorsqu’elle ne se présente pas comme telle. Ainsi, BLUE BLOODS est une série profondément de Droite, mais j’étais loin de m’imaginer à quel point en ayant commencé la série. Un positionnement qui ne dit pas son nom, et qui peut même être génant ou dérangeant à la longue. Ainsi, les épisodes sont surtout articulés autour de Danny, l’ainé de la famille Reagan, inspecteur de police. Un flic en apparence respectable, qui tente de faire son métier du mieux possible, et a à coeur de résoudre les enquêtes sur lesquelles il travaille. Mais certains épisodes vont le mettre dans des situations délicates, et le vernis se fendille : Danny est capable d’avoir un comportement borderline très limite durant ses enquêtes. Combien de fois bouscule-t-il les personnes arrêtées et interrogées, étant à la limite de leur taper dessus ! Si Horatio Caine (de la série CSI Miami) adoptait la même attittude verbalement, même lui n’allait pas aussi loin. En fait, un autre exemple d’un tel comportement policier, très brutal, se trouvait dans The Shield, avec le personnage de Vic McKay. Mais lui, on sait dès le départ que c’est un flic ripoux, pour qui seules ces méthodes permettent en fait d’aboutir à des résultats, et qui n’est pas censé représenter le corps policier. Alors bien sûr, pour dédouaner et le personnage, et le spectateur qui approuverait de telles méthodes, les personnages sont des ‘pourris’ qui le méritent. Un autre exemple que je citerai sera celui d’un violeur en série. Celui-ci est relâché, et comme c’est un pourri irrécupérable, il va vouloir recommencer à violer et tuer. Il s’en prendra à l’assistante du Procureur Erin Reagan-Boyle, la fille de Frank, qui sera pas loin de se faire violer, donc. Elle sera sauvée in extremis, par son père, le Commissionner Frank Reagan, qui l’abattra sans aucune autre forme de procès d’une balle dans la tête. Inutile de l’arrêter, de le faire passer en jugement pour le remettre en prison. Un tel pourri qui semble irrécupérable, on l’abat. Il le méritait de toute façon. Lorsque ce même Frank est victime d’une fusillade et hospitalisé, toute la famille est à son chevet, le veillant. Le patriarche, Henry Reagan, ancien policier à la retraite, a amené une arme. Lorsqu’on lui fait la remarque, il répondra simplement que c’est pour veiller sur son fils, empêcher une nouvelle tentative d’assassinat. Puis on en restera là : la série ne présente pas de débat sur des choses qui sont acquises. Et si les situations justifient la plupart du temps les décisions prises, il n’en reste pas moins que ces moments dans la série sont parfois génants, et témoignent réellement d’un positionnement politique très clair de celle-ci. Souvent, les Reagan se comportent en véritable clan familial à la limite mafieux : on imagine sans mal par exemple Frank absoudre de ses '”péchés” et son comportement son fils Danny, évoqué plus haut. Lorsqu’un prêtre est amené à quitter le quartier où il exerce et est exilé à cause des soi-disants dires d’une femme mentalement instable qui l’accuse d’un comportement inapproprié, il n’hésitera pas à user de son influence pour empêcher cela. Si dans The Sopranos, ce type de comportement, d’attitudes passait parce qu’on savait avoir affaire à des mafieux, c’est plus dérangeant chez les Reagan qui semblent être des parangons de vertus : une famille bien sous tous rapports. Les quelques scènes mettant en scènes les petits enfants du clan présentent des bambins trop parfaits et lisses pour être honnêtes, et on est vraiment proches à l’occasion de 7th Heaven (7 à la maison, en VF), série extrêmement conservatrice elle aussi.

Donc, BLUE BLOODS n’est pas simplement une énième série policière : elle présente un côté très génant et dérangeant par les idées de Droite qu’elle véhicule mine de rien tout au long de ses épisodes. Elle prend en quelque sorte la suite de CSI Miami, pas mal critiquée par certains sériephiles pour les mêmes raisons.