vendredi, 08 février 2013
DJANGO UNCHAINED : Le Western selon Tarantino !! (Le Goût du Sang au cinéma)
Film de Quentin Tarantino, sorti en 2013. Durée : 2h45. Genre : Western-spaghetti.
De quoi ça parle ? (le pitch du film) : Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession,un ancien esclave noir Django, va aider un chasseur de primes d’origine allemande, le Dr King Schultz, qui l’a acheté, à retrouver les frères Brittle, des meurtriers. Impressionné par Django, dont il voit tout le potentiel, Schultz va finir par le prendre sous son aile et lui proposer de faire équipe avec lui. Ce qui va permettre à Django d’entamer une quête de vengeance pour retrouver sa bien-aimée, Broomhilda, celle qui donne un but à son existence, toujours esclave d’un riche propriétaire, le cruel Calvin Candle.
Les raisons de sortir les colts ! (mon avis critique sur le film) : DJANGO UNCHAINED est le dernier Tarantino en date sorti au cinéma. Cette fois, le réalisateur de films de genre s’est attaqué au western, rendant à la fois hommage au genre, tout en proposant un film reprenant certaines de ses marottes. Au programme, des acteurs en majesté, tenant leur rôle à la perfection, pour certains méconnaissables. Le Django du titre est incarné par Jamie Foxx, qui fera équipe avec Christoph Waltz (de retour après avoir incarné un terrfiant nazi dans Inglourious Basterds, le précédent Tarantino) pour des scènes sentant bon le ‘Buddy movie’. On retrouvera également parmi les têtes connues Leonardo DiCaprio, qui livre une interprétation une fois encore brillante, l’incontournable, et ici méconnaissable Samuel L. Jackson, ainsi que James Remar (vu dans bon nombre de séries TV, et dernièrement dans le rôle d’Harry Morgan, le père de Dexter). Une fois encore, le scénario tient en peu de lignes, et n’est pas ce qui compte le plus.
Difficile de relever les points négatifs (s’il y en a !) dans ce film, nominé aux Oscars : la réalisation est inspirée, la bande-son est détonante, certains titres choisis étant… inattendus. Pour le reste, et résumer, c’est un Tarantino. Ceux qui sont sont familiers de ce cinéma adoreront, et pour les autres… Il est temps de s’y mettre, ou de passer son chemin, mais c’est du grand, du beau, du vrai cinéma. Dans lequel on retrouve les marottes de l’auteur, bien sûr : des scènes de dialogues plus longues que ceux à quoi on est habitués, mais qui passent parce que brillamment mises en scènes, et qui permettent à des acteurs brillants de les porter ; scènes pouvant se terminer par une explosion de violence venant y mettre un terme de façon brutale ; des scènes de gunfights des plus réjouissantes, où cela tire à tout-va, et où le sang gicle à grandes gerbes ! Mais hé, on est dans un western, après tout !! C’est aussi le genre qui le veut ! On regrettera tout de même, peut-être, que ce film ne bénéficie d’aucune technique adressant des clins-d’oeil au téléspectateur (comme les inserts dans Inglourious Basterds), ou les trouvailles de réalisation. Probablement que le genre ne s’y prêtait pas… On pourra peut-être aussi reprocher un film un peu long (2h45, c’est beaucoup !), mais le temps passe vite et rares sont les scènes où l’on se dit que l’on fait durer un peu trop les choses.
En résumé : DJANGO UNCHAINED est un très bon film, du Tarantino pur jus. Ceux qui aiment Tarantino, et/ou le western-spaghetti en général, adoreront ce film. Note : 5/5
22:04 Publié dans Films (au cinéma, ou en DVD) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : django unchained, western-spaghetti, quentin tarantino, inglourious basterds, jamie foxx, christoph waltz, samuel l. jackson, leonardo dicaprio
mardi, 10 juillet 2012
EXTRAS : l'autre série de Ricky Gervais.
Ceux qui ont aimé la série faussement documentaire The Office, première création du duo constitué de Ricky Gervais et Stephen Merchant, ne pouvaient qu’attendre Extras, leur seconde création. Cette série aura mis du temps à arriver chez nous en DVD, mais sera finalement sortie chez nous il y a quelques mois.
De quoi ça parle ? (le pitch de la série) : Andy Millman quitte son emploi afin de poursuivre son rêve : devenir acteur. Mais l'entreprise se révèle plus difficile que prévue. Le comédien débutant obtient rarement des rôles parlants. Avec son amie Maggie, ils passent beaucoup de temps à envier les acteurs prestigieux dont ils croisent la route... (source : Allocine.com)
Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis sur la série) : Comme je l’ai indiqué au début de cette note, donc, Extras a pour créateurs Ricky Gervais et Stephen Merchant, déjà responsables de la remarquable série britannique The Office. Cette fois, on quitte le monde de l’ entreprise pour celui du show-bizness, et l’on suit non pas un ensemble de personnage mais seulement 2, un duo d’amis qui se connaissent de longue date. La forme du documentaire est abandonnée pour reprendre un format de série plus classique, même si comme pour The Office, la série se compose de 2 saisons de 6 épisodes chacune et d’un “Christmas Special” concluant la série. Il n’y a plus non plus de trame de fond, qui servirait de point d’arrivée, comme l’avenir inquiétant de l’entreprise (licenciements, restructuration… ) mais le même problème qui se pose à chacun des 2 personnages : Andy va-t-il enfin obtenir la ligne de texte qui le fera passer du statut de simple figurant à “rôle parlant”, lui permettant d’être payé plus par la même occasion ? Son amie Maggie va-t-elle enfin trouver l’amour, le petit-ami qui lui convienne enfin ? Et toujours les mêmes obstacles : le sort va se jouer des personnages les empêchant d’atteindre leur but. Encore une fois, Ricky Gervais joue les losers juste ce qu’il faut, tombant sur des personnages plus losers et pathétiques parfois que lui. L’un des intérêts de la série, la plus-value de cette production, est le fait que des acteurs confirmés, reconnus, ont accepté de jouer dans cette série, avec une participation plus ou grande à l’épisode, égratignant quelque peu leur image juste ce qu’il faut. Ainsi, Patrick Stewart, incarnation des célèbres Captain Picard dans Star Trek : The Next Generation et Charles Xavier dans la trilogie X-Men, cachait depuis le début un côté lubrique et obsédé, Ben Stiller se révèle n’être finalement qu’un connard fini, jouant de la souffrance des conflits qui frappent certaines régions du monde pour réaliser un film dramatique loin de ses comédies, et Kate Winslet tourne dans des films historiques uniquement pour enfin décrocher un oscar.
Mais ce qui fait surtout l’essentiel et l’intérêt de la série, c’est qu’elle poursuit la réflexion sociale, peut-être philosophique, autour du mensonge lancée par Dr House, mine de rien Rappelons-nous, Gregory House était devenu tel qu’on le connaît, un cynique égocentrique désagréable, car il avait voulu faire de la Vérité sa valeur absolue, primant sur toutes les autres, au risque de faire mal. Et devant les mensonges perpétuels, l’une des options permettant de ne pas sombrer est d’afficher un cynisme à toute épreuve, condition sine qua non pour accepter tout de même le personnage. Andy Millman, lui est une sorte d’anti-House. Incapable de faire preuve d’un tel cynisme, d’une telle “méchanceté”, il utilisera le mensonge envers et contre tout. Car ce n’est pas le tout de dire que tout le monde ment, encore faut-il comprendre que dans certains cas, le mensonge est préférable à une honnêteté trop blessante. Comment avouer à une jeune handicapée, qui a la foi pour seul soutien, que l’on ne croit pas du tout en Dieu ? Que le fait même de faire naître des personnages handicapées permet de douter de son existence, par exemple ? Et l’humour de la série, à peu près le même que dans The Office, débouche sur des scènes qui font rire, mais un rire gêné. Car ie rire vient de situations dans lesquelles se retrouve coincé Andy à cause de ses mensonges, qui avaient comme origine de ne pas blesser l’autre. Ou ne pas paraître ridicule. Tout comme Dr House montrait que la vérité peut conduire au cynisme, Extras sait nous rappeler pourquoi on ment. Et donc l’humour est peut-être même plus grinçant que dans la précédente série du duo. Du côté de Maggie, elle se ment à elle-même, et peut-être aussi souffre-t-elle de certains réflexes induits par la société. Ainsi rejettera-t-elle tel prétendant du fait de son infirmité (celui-ci a en effet un pied plus court que l’autre), tel autre parce qu’il est… noir. Un petit “racisme” dont on ne se rend pas compte au quotidien, qui gêne Maggie quand elle s’en rend compte, elle qui ne se voyait pas ainsi.