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jeudi, 21 février 2013

CARNIVALE : La Caravane des fous. Premières impressions...

J’avais vu cette série une seule fois il y a plusieurs années maintenant, et le fait que l’amie Hellody termine son visionnage de la série m’a donné envie de la revoir.

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De quoi ça parle ? (le pitch de la série) :  En Oklahoma, durant la Grande Dépression de 1934, la bataille ancestrale entre le Bien et le Mal prend place au sein d'une troupe de forains pour le moins étrange. La troupe de Carnivàle, dirigée par le nain Samson, recueille en effet en son sein le jeune Ben Hawkins, qui vient de perdre sa mère, et qui semble dôté de mystérieux pouvoirs. Pendant ce temps, la foi de Frère Justin est jour après jour mise à l’épreuve. Les deux hommes sont de plus victimes de visions et rêves troublants, et effrayants.

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis critique sur la Saison 1 de la série) :  Carnivàle est une de ces séries haut de gamme produites par HBO, une série créée par Daniel Knauf, sur laquelle aura collaboré le scénariste Ronald D. Moore (Star Trek : Deep Space Nine, Battlestar GALACTICA). Série HBO oblige, donc, on retrouve un grand soin apporté à la réalisation, en particulier l’aspect reconstitution historique, à l’interprétation, et au réalisme. Et pour les points négatifs, on retrouve un rythme lymphatique, une lenteur épuisante de la narration, marquée par la multiplication des personnages (la plupart des séries HBO sont des séries-chorales) et donc des arcs narratifs. Carnivàle se présente donc comme une série historique revenant sur une période charnière de l’Histoire américaine, couplée à une dimension mythologique très marquée. Le générique en est témoin : des images d’archives de l’époque, en noir et blanc, alternent avec des images très colorées reprenant les principales figures d’un jeu de tarots. Mais ce cadre historique n’est jamais qu’un cadre ciselé pour accueillir un conflit entre des forces obscures, deux personnages incarnant les forces du Bien et du Mal destinés à s’affronter, avec le reste du monde pour témoin. Le principal atout de la série est sa forte dimension mythologique, mise en scène avec des images elliptiques, indéchiffrables lors d’un 1er visionnage, sans clés de lecture. L’un des problèmes de la série est de jouer trop dessus, proposer des images de visions, de rêves, donnant à voir cette dimension, et d’apporter peu d’explications ou de révélations permettant d’y voir clair.

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De ce point de vue, c’est probablement la série qui aura le plus mal expliqué une mythologie qui se voulait fascinante, et aux perspectives immenses, quand on sait le fin mot de l’histoire. D’autant plus que la série perd du temps avec des intrigues soapesques dignes de n’importe quelle autre série, dont on se contrefiche un peu, à base de triangles amoureux. D’autant plus que si l’on comprend bien que si la série est censée montrer l’affrontement physique entre Frère Justin et Ben Hawkins, au rythme où les personnages prennent conscience de ce qu’ils sont véritablement, découvrent l’étendue de leurs pouvoirs, soient prêts à accepter leur destinée, cet affrontement attendu n’est pas prêt d’arriver. Mais les personnages sont pour certains attachants (Ben Hawkins, Jonesy… ), d’autres fascinants (le nain Samson, le Pr Lodz… ), on s’attache à cet univers si particulier de fête foraine fauchée (le Carnivàle est loin de rouler sur l’or, surtout à cette époque de grande pauvreté), et le Fantastique est tout de même efficace, tirant sa force d’une des faiblesses de la série, distribuer les séquences de genre à dose homéopathique. C’est pourquoi il faut vraiment appréhender Carnivàle plutôt comme une série HBO, avec tout ce que cela implique : narration très lente, grand soin de l’interprétation, chronique de personnages ordinaires (même si confrontés à l’extraordinaire), mais d’abord et avant tout une série d’ambiance. Le cadre prévalant sur l’histoire, finalement.

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En bref :  Si la réalisation, les images sont somptueuses, série HBO oblige, il est dommage de constater que la série Carnivàle passe quelque peu à côté de son sujet : trop hermétique, ne délivrant ses accès de fantastique et ses explications mythologiques qu’à dose homéopathique, trop lente, elle laisse malheureusement un peu le spectateur sur le côté, ne lui permettant pas de rentrer complètement de lui permettre de comprendre ou rentrer dans l’histoire. Et aura été une belle tentative de proposer une série mythologique sur HBO, en souffrant d’une narration inadéquate.

Côté Cast :  On retiendra la prestation, toute en ambiguité, de Clancy Brown, vu en tant que guest-star dans bon nombre de série, mais surtout dans le rôle du Kurgan dans le 1er Highlander (!!). On retrouve également avec plaisir Patrick Bauchau, qui incarne ici le Pr Lodz, qui cultive également merveilleusement une certaine ambiguité. Il fut le Sydney du Caméléon, vu également dans deux épisodes de la Saison 5 d’ALIAS. Clea Duvall ap u être vue dans le film The Faculty, la Saison 1 d’HEROES, et quelques épisodes de la Saison 2 d’American Horror Story. On retrouve également Adrienne Bearbeau, égérie de John Carpenter, dans le rôle d’une ensorcelante et sensuelle charmeuse de serpents. Tim DeKay est désormais plus connu pour sa participation régulière à la série White Collar. Et Samson est incarné par le mythique Michael J. Anderson. Le nain dansant de Twin Peaks, c’était lui.

lundi, 18 février 2013

TRIGUN : Apparences et faux-semblants. (Les Westerns en Séries, part. 1)

Tout récemment, j’ai eu envie de me refaire cet anime que je n’avais vu qu’une seule et unique fois, et dont je garde un excellent souvenir, à cause de son héros des plus charismatiques, et de ses concepts accrocheurs.

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De quoi ça parle ? (le pitch de cet anime) :  Sur une planète brûlée par les rayons de deux soleils, des colons d'un autre temps traînent leur misérable existence dans de petits villages qui rappellent le Far West américain. Voici des centaines d'années qu'un vaisseau les a débarqués sur cette terre aride et poussiéreuse. Ils connaissent un peu leur histoire, mais personne ne sait d'où provient cette technologie perdue qui leur permet encore aujourd'hui de cultiver un sol pourtant désertique. Vash The Stampede appartient à ce monde sans foi ni loi. Grand, blond et les cheveux coiffés en pétard, il porte le doux surnom de Typhon Humanoïde. Accusé d'avoir anéanti des villes entières, de terroriser les femmes et d'avoir commis des actes innommables, il est recherché mort ou vif : la prime placée sur sa tête s'élève à 60 milliards de dollars. Il est par ailleurs aussi recherché par Meryl et Milly, deux jolies agents de la société d'assurance Bernardelli chargées de prévenir ses futures catastrophes pour éviter que leur compagnie ne fasse faillite. Le pire, c'est que Vash est un grand pacifiste incapable de faire de mal à une mouche, mais sa maladresse atteint des sommets... (source : Animeka.com)

Les raisons de sortir les guns… ou pas ! (mon avis critique sur l’anime) :  TRIGUN est à l’origine un manga de Yasuhiro Nightow, adapté en série animée en 1998 Ppar le studio Madhouse. Et comme le titre de cette note l’indique, il s’agit d’un anime qui joue avec les apparences et les faux-semblants, et ce, dès son postulat de départ. Si la série nous plonge en effet dans un univers inspiré par les western, il  ne s’agit pas, comme c’est généralement le cas dans les animés japonais, d’un western au sens strict du terme, mais d’une ambiance, d’un “air de”, mélangé à de la Science-Fiction, ce qui permet toutes les libertés et les audaces possibles. En effet, on découvre bien vite que nous ne sommes pas sur Terre, mais sur une autre planète, désertique, brûlée par la chaleur de 2 soleils. Comment l’humanité en est arrivée là, on ne le saura pas tout de suite, TRIGUN nous plongeant directement dans le quotidien et les aventures au jour le jour de Vash the Stampede. Elle a toutefois fait le choix de se regrouper dans des villes rappelant fortement le Farwest américain, avec ses sheriffs, ses saloons et ses chasseurs de primes, des villes alimentées par de gigantesques générateurs en forme… d’ampoules.

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Vash the Stampede est une énigme à lui seul. Être mystérieux et solitaire, personne ne semble l’avoir vraiment rencontré, puisqu’au début de la série, il est recherché avec une prime défiant toute concurrence, de 60 billions de double-dollars. Car il serait responsable de la destruction complète d’une ville, à lui seul, et c’est ce qui expliquerait cette somme. Sauf que quand on croise cet homme blond au long manteau rouge, il ne semble en aucun cas dangereux ! D’une nature enjouée et joviale, semblant un peu idiot sur les bords, voulant profiter de tous les bons côtés de la vie, il ne semble pas correspondre à sa sinistre légende. Si on ne le connaissait pas, on le prendrait simplement pour un bouffon, avec un message pacifiste d’un autre âge : “ Peace and Love !! “ proclamera-tt-il en effet dès qu’il le peut… Il correspond à un classique archétype des mangas et animés, celui du “puissant ridicule”. Un être qui dissimule ses véritables aptitudes sous une attitude nonchalante, afin qu’on ne se méfie pas de lui, et afin de pouvoir vivre à peu près normalement. On pensera bien évidemment à Cobra, à l’insolente décontraction quelles que soient les circonstances, et à Ryo Saeba, le plus célèbre d’entre eux, héros de la série City Hunter, plus connu chez nous sous le nom de… Nicky Larson. Car nul doute que cela n’est qu’un masque, et que Vash sait parfaitement ce qu’il fait, étant une des plus fines gachettes de cette planète. Au point que Meryl Strife et Milly Thompson, les 2 sympathiques employées des Assurances Bernardelli, émettront des doutes quant au fait qu’il sagit bien là du fameux Vash the Stampede, même quand l’évidence crève les yeux ! Ces deux jeunes femmes ont été en effet engagées pour retrouver et suivre Vash, afin d’assurer les dégats qu’il pouvait éventuellement causer. Depuis, leur route ne cesse de croiser celle de Vash, intentionnellement ou non. Le Typhon humanoïde a-t-il choisi de veiller sur elles ? S’est-il résolu à admettre qu’elle pourraient veiller sur lui et l’aider le cas échéant ? Ou le hasard de leur rencontre est-il vraiment total, à chaque fois ? Car sous ses allures de trublion et de clown, quand personne ne regarde, Vash semble être pris d’une douce mélancolie. Le regard perdu dans le vide, il invoque une mystérieuse Rem. Et sous ses allures de série légère, comique, avec pas mal de moments de pure comédie, TRIGUN aborde des thèmes philosophiques comme le mensonge, la vérité, la culpabilité, le rapport aux autres, le passage du temps… Comme nous l’indiquent les réflexions philosophiques du Typhon humanoïde accompagnant  les images du prochain épisode. Cette série est fort distrayante, d’autant plus que les personnages principaux sont attachants, et l’univers riche et foisonnant, débordant d’idées.

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En conclusion :  Rien que pour sa profondeur, ses personnages charismatiques, son univers, ses réflexions philosophiques en plus de ses moments de pure comédie, TRIGUN, à l’image de COWBOY BEBOP, est un animé de qualité à voir et à revoir. Un de ceux qui m’a le plus marqué, en tout cas, et que je prends plaisir à revisionner.

dimanche, 17 février 2013

EXAM : Il ne peut en rester qu'un. (Coups de coeur cinéphiles)

Hier soir, découverte d’un petit film dont je n’avais jamais entendu parler, découvert sur le net au hasard d’une bande-annonce.

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Film sorti en 2012, réalisé par Stuart Hazeldine. Durée : 1h35. Genre : huis-clos psychologique.

De quoi ça parle ? (le pitch du film) :  8 candidats ont atteint le dernier stade de sélection pour rejoindre une mystérieuse mais très puissante entreprise. Réunis dans une salle d'examen, ils ont 80 minutes pour répondre à une simple question. 3 règles sont à respecter pour ne pas être disqualifié : ne pas parler au surveillant, ne pas gaspiller leur feuille et ne pas sortir de la salle. Le problème : ils n'ont pas la question ! (source : Allociné.com)

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis critique sur le film) :  A découvrir EXAM, on se dit qu’il s’agit d’un film qui n’a pas dû coûter grand-chose. C’est en effet un film co-écrit, produit et réalisé par un seul homme, Stuart Hazeldine, qui se déroule en effet entièrement dans une seule et même pièce, et seuls 10 acteurs constituent l’ensemble de la distribution, sans aucune tête réellement connue. Un très grande économie de moyens est proposée, donc, jusqu’à l’histoire : les personnages ne seront présentés que par bribes, et n’auront même pas de nom ! De simples surnoms feront office de dénomination les concernant. Mais ce dépouillement dans tous ses aspects constitue une des forces du film, lui permettant de tendre à l’universel de son propos. Concernant le film en lui-même, peu de reproches peuvent lui être je pense adressés : il est bien écrit, bien interprété et bien réalisé, et il est une nouvelle preuve que ce qui compte finalement dans une fiction quelle qu’elle soit est l’originalité et le talent. Entendons-nous bien, quand je parle d’”originalité”, j’entends du sujet, du prétexte du film. Ce n’est après tout pas la première fois qu’on nous présente un film où l’on enferme plusieurs individus qui ne se connaissent pas, et qu’on attend de voir ce qui va se passer.

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Dans son économie de budget et de moyens, EXAM, dans un registre différent, rappelle une autre franche réussite du genre, CUBE, ou encore un épisode de The Twilight Zone. L’occasion de laisser la place à l’inattendu pour le déroulement du récit : qui va s’en sortir indemne et survivre ? Qui va être le 1er à trépasser ? Qu’est-ce que cette mise en scène autour des personnages, placés dans cette situation, cache ? Cela fonctionne toujours, de façon efficace. En plus de constituer à chaque fois une nouvelle illustration du vieil adage “ l’enfer, c’est les autres “, mais en même temps, il est difficile de survivre seul. Grâce à la qualité de son écriture, de son interprétation, ce film, devant lequel on ne s’ennuie pas, est une franche réussite. Même si le scénario n’est pas exempt, peut-être de quelques incohérences : on peut penser qu’un simple test de personnalité aurait permis d’exclure 2-3 candidats du “test”, finalement, il n’en est pas moins particulièrement efficace.

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En bref : EXAM est un excellent petit film brillant et efficace, au sujet original, à la réalisation soignée, et à l’écriture inspirée. Il est vraiment à découvrir, et prouve une nouvelle fois que le talent peut s’affranchir de contraintes de budgets le cas échéant. (Note : 4,5/5)