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mardi, 17 mai 2011

COVERT AFFAIRS : Premières impressions... (Les descendants d'ALIAS, partie 2)

Il y a peu, je me suis décidé à découvrir Covert Affairs, une série créée par Chris Ord & Matt Corman, énième nouvelle série d’espionnage au pitch proche d’ALIAS, diffusée récemment sur TF1.

Covert affairs, piper perabo, christopher gorham, peter gallagher, annie walker, espionnage, histoire des séries américaines, alias, sydney bristow, nikitaDe quoi ça parle ? (Synopsis) : Jeune et jolie recrue de la CIA, Annie Walker fait ses premiers pas dans le monde l'espionnage. Dès son arrivée à Langley, elle se trouve un allié en la personne d'Auggie, un agent contraint de superviser les opérations de son bureau depuis qu'il a perdu la vue lors d'une mission en Irak. Entre autres difficultés, Annie va devoir éviter les erreurs de débutantes, cacher sa double vie à sa famille et surtout... affronter Ben Mercer, son ex, l'homme qui lui a brisé le coeur, qui n'est pas sans lui avoir caché quelques secrets. (source : Allociné.com)

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis) : Aux Etats-Unis, on peut dire qu’il y a 3 grands types de séries : les séries des grands networks, en général de puissants blockbusters, les séries du Câble, moins grand public, plus matures, pour des téléspectateurs exigeants, et depuis peu, les séries USA Network. Soignées, avec de talentueux acteurs (comme les 2 autres catégories), à l’idée de départ qui ne casse pas trois pattes à un canard, avec un héros attachant en général, aidé par un sympathique cast l’entourant. Et un charme qui fleure bon les productions des années 80, où l’état d’esprit était le même, ce qui ne gâte rien. Covert Affairs, donc, pourrait rappeler de loin l’excellente série ALIAS : une jeune femme menant des missions d’espionnage pour le compte de la CIA. Mais elle s’en éloigne drastiquement, ce qui permet de s’attacher également à elle. Tout d’abord, il y a l’interprétation impeccable de la très belle Piper Perabo, parfaite pour le rôle, à la fois sexy et quelque peu maladroite. Car, première différence notable avec la série créée par J.J. Abrams, Annie Walker est loin d’être une agente experte, une über-espionne à la limite de la crédibilité comme pouvait l’être Sydney Bristow, ce qui la rend d’autant plus attachante. Ensuite, les séries américaines se doivent de maintenir un certain équilibre entre intrigues et personnages, équilibre pas toujours bien atteint.

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Dans les séries USA Network, les intrigues et la mythologie sont secondaires, passent au second plan. Afin de ne se consacrer qu’aux personnages, se focaliser sur eux. Seconde différence avec ALIAS, donc, pas de mythologie dévorante, d’intrigue générale sur le long terme. A peine quelques jalons posés dans le Pilote, histoire de s’assurer une marge de manoeuvre le cas échéant. Ainsi, Annie a vécu une belle histoire d’amour avant de se coir cruellement abandonnée, sans réelle raison, par un homme qui n’était pas exactement ce qu’elle croyait. L’attention est donc portée aux personnages, donc : aux côtés d’Annie, pour lui faire découvrir les secrets de la CIA, August ‘Auggie’ Anderson, interprété par Christopher Gorham, habitué aux seconds rôles dans les séries depuis l’échec de Jake 2.0 où il était l’acteur principal. Pour la superviser, Joan Campbell, une femme quelque peu autoritaire interprétée par Kari Matchett, mariée à l’un des directeurs de la CIA, interprété par Peter Gallagher, bien connu des fans de The O.C. (Newport Beach en VF). La série est d’ailleurs, je trouve, un peu plombée par les chamailleries de ce “couple”, mais ces scènes humanisent les personnages et montrent la CIA finalement sous un jour terriblement humain. Ce qui change d’autres séries d’espionnage dépeignant l’univers des Agents Secrets sous un jour terriblement noir, sombre, dénué de tout sentiment. On est loin ici avec Covert Affairs des très sombres Spooks ou La Femme Nikita. Et Questions intrigues, donc, il n’y a pas grand chose à dire : depuis autant d’années de séries d’espionnage, les sujets ne sont pas inépuisables, donc on a droit à des intrigues très traditionnelles, qui cèdent la place à la présentation de personnages plus ou moins attachants.

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En résumé : Comme les autres séries USA Network, Covert Affairs est une bonne petite série d’espionnage avec une héroïne très belle et attachante, une série sympathique sans prise de tête qui rappelle certaines séries des années 80 : pas d’intrigues compliquées à suivre, et une ambiance de comédie parfois, légère, et distrayante. Je dois bien le dire, j’ai vraiment bien accroché à cette série qui certes, ne vaut pas pour moi ALIAS, mais reste une alternative intéressante et séduisante… Et surtout, je suis fan du générique !

A propos de la série : À l'exception du pilote, tous les épisodes ont des titres de morceaux du groupe Led Zeppelin.


Générique d'ouverture de COVERT AFFAIRS

dimanche, 15 mai 2011

TRINITY : Premières impressions...

TRINITY 1.jpgDe quoi ça parle ? (Le pitch de la série) :  Depuis 900 ans, Trinity est le terrain de jeu de l’élite. Pour la première fois dans l’histoire de l’établissement, les riches vont devoir apprendre à côtoyer les pauvres. Charlotte, jeune croyante, débarque dans cette université, deux semaines après la mort de son père ; Theo est aussi nouveau et a des difficultés à s’intégrer. Les deux vont faire la connaissance de Dorian, à la tête du Dandelion Club, société qui a pour politique de faire ce qu’elle veut et surtout ne pas travailler. Mais Trinity cache d’autres secrets… (source : Critictoo.com)

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis) : La télévision anglaise a au moins pour elle d’essayer de présenter des choses différentes. Je n’irai pas jusqu’à dire originales, car TRINITY n’a rien d’originale en elle. La série a souvent été comparée, pour qu’on en ait une idée, à la célèbre série américaine Gossip Girl. Mais en fait, elle est plus proche d’une autre oeuvre, à laquelle on rattachait déjà Gossip Girl : le film Cruel Intentions, qui mettait en scène Sarah Michelle Gellar, Selma Blair, Ryan Phillippe et Reese Witherspoon dans une revisitation très moderne de Cruel Intentions. En effet, pour nous plonger dans le bain, on a droit dès les premières minutes à la présentation de deux personnages qui donnent le ton : la belle et allumeuse Rosalind Gaudain (interprétée par la sculpturale Isabella Calthorpe) se présente à son cousin, avant de… se jeter littéralement dessus ! Voilà donc les 2 “corrompus” de la série apparus, donnant le ton à une série qui sera bien plus démonstrative et explicite que la finalement bien sage Gossip Girl, qui en disait beaucoup et ne montrait rien.

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Des personnages assez cliché, donc, particulièrement stéréotypés, qui auront bien du mal à se départir de leur “rôle”. Les autres personnages ne sont pas mieux lotis : parmi les nouveaux arrivants à l’ Université de Trinity, on notera une jeune fille blonde exhubérante et godiche, un étudiant noir boursier (sur lequel Rosalind jettera assez vite son dévolu), une étudiante prude et croyante, deux naïfs quelques peu idiots, et quelques-uns des adultes, chargés de les  prendre en charge. Du coup, on a du mal à accrocher à des personnages absolument pas attachants au premier abord, avec leurs défauts et les stéréotypes dont ils ne sortent pas. Mais la série tente de jouer sur 2 tableaux : à la fois présenter des personnages attendus, et en même temps, faire preuve d’humour pour se moquer d’eux à travers les situations et les dialogues. Mais encore faut-il que cet humour fonctionne. Moi par exemple, la série m’a laissé de marbre. Pour les intrigues mises en place éventuellement, comme on accroche peu aux personnages, difficile d’éprouver de l’intérêt pour elles. De même, la série semble vouloir raconter différentes choses en même temps. Et rien de plus accrocheur qu’un mystère, bien sûr. Du coup, par le décor particulier de l’école fermée sur elle-même, aux traditions séculaires, et de mystères d’un lieu, on peut rapprocher la série d’une autre oeuvre bien connue, Harry Potter… Ainsi, certains adultes de l’établissement semblent cacher de bien sombres secrets, d’autant plus que la scène d’ouverture, avant qu’on ne s’intéresse à l’Université, n’est rien d’autre qu’un meurtre.

En résumé :  Production à la fois inspirée par d’autres et typiquement britannique, on pourrait qualifier TRINITY de… racoleur. Contrairement à Gossip Girl, la série va plus loin, montre plus, et peut donc permettre de se rincer l’oeil. Tout en faisant preuve d’un certain humour, se moquant de ses personnages. Le problème est que le spectateur a du mal à s’accrocher à eux. Reste les quelques mystères mis en place, comme le motif de certains meurtres, le secret que certains semblent prêts à défendre à tout prix, ou pourquoi confie-t-on des autopsies à certains étudiants…

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dimanche, 01 mai 2011

Persons Unknown : les thématiques abordées dans la série.

3ème et dernière note consacrée à cette série que j’ai vraiment beaucoup appréciée pendant ces vacances, Persons Unknown. Pour plusieurs raisons, mais j’évoquerai deux raisons principales surtout, c’est le fait d’avoir su proposer une alternative originale au Prisonnier, bien plus inspirée et agréable à suivre que le remake proposé par AMC. Et la seconde raison, c’est que la série aura su renouveler quelque peu les séries feuilletonnantes, qu’on croyait définitivement enterrées, même si on finit par retrouver quelques éléments communs à d’autres séries du genre.

Mais cette 3ème note avait surtout pour but de proposer un focus sur les thématiques utilisées dans la série, qui en font son intérêt et sa richesse, permettant de questionner le téléspectateur lors du visionnage de la série.

La question de l’Identité :  Le Prisonnier posait la question de l’identité à travers un personnage n’en possédant pas lui-même. Un personnage sans nom ni prénom, simplement appelé “N°6”, défini par son caractère, sa façon de réagir aux événements, sa parole. Un être débarrassé de tout ce qui pourrait constituer finalement une prison : l’identité civile formée par les noms et prénoms, le métier, ou encore le style vestimentaire. Dans Persons Unknown, on retrouve le même élément à travers des personnages qui se dévoilent peu à peu, mais, tout comme dans la série de Patrick McGoohan, les apparences ne sont jamais ce qu’elles semblent être. Dès que l’on croit avoir appris quelque chose d’un personnage, un nouvel élément vient le contredire, ou tout au moins modifier la perception qu’a le spectateur à son sujet. Dans Persons Unknown, la réalité est sans cesse changeante, fluctuante. Les personnages ne sont jamais que des pantins dont on tire dans l’ombre les ficelles, et dont les rôles sont variables et mouvants. Pas d’exemples ici, ce qui serait Spoiler, mais il n’y a pas un personnage dont une scène ne nous fasse pas douter de sa réelle identité. Et à travers ce questionnement de l’identité, en vient un autre questionnement : qu’est-ce qui, du coup, nous définit vraiment ? Et qu’est-ce qui fait de nous des êtres sociables ? Des individus pris au hasard sont-ils capables de reconstituer une société ? Et si la survie est en jeu, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour survivre ? Tuer l’Autre ? Se débarasser froidement de lui ? A de très rares exceptions, tous les personnages sont à un moment ou un autre détestables.

La Conspiration :  Persons Unknown renoue avec une thématique familière aux fans du Prisonnier, mais également d’X-Files ou du Caméléon. Ou encore de Prison Break. A savoir que des individus agissent dans l’ombre, à une échelle globale. Avec les caméras implantées partout, c’est le monde entier qui devient un village, comme le laissait entendre Nowhere Man, autre grande série conspirationniste. Comme dans ces séries conspirationnistes, on joue au jeu des poupées russes, un maître et responsable avéré de la conspiration se trouvant être finalement au service d’autres personnes. La série s’inscrit dans quelque chose que l’on avait quelque peu perdu, un élément ayant tout de même perduré en gros une quinzaine d’années, des années 90 au début des années 2000. Et avec ce thème accrocheur, la série pose la question sous-jacente du pouvoir. Qu’est-ce qui fait réellement le pouvoir d’un individu ?

La télé-réalité :  L’une des inspirations fortes de la série, une de ses premières influences. On pourrait même forcer le trait en voyant que la série a réussi à croiser de vieilles thématiques, très classiques, avec cette thématique nouvelle. Persons Unknown offre en effet, mine de rien, une satire grinçante et aiguisée de ce type de produit développé durant la dizaine d’années qui nous précède. Dans les programmes de TV-réalité, le vocabulaire, martelé avec force, est destiné à atténuer la violence psychologique des images. On entendra ainsi sans cesse les candidats parler d’”aventure”, dans la série, c’est el terme de “programme” qui dicte ses règles qui revient sans cesse. Un programme aux règles floues, changeantes. Un coup les prisonniers doivent juste rester prisonniers, puis on fait croire qu’ils doivent s’entretuer, puis on découvre que la mort n’est pas inéluctable… Comme dans Secret Story, où on fait faussement sortir des personnages, les faisant en espionner d’autres, où l’on invente des relations en en cachant d’autres, on ne sait pas que croire, où se trouve la réalité et le mensonge dans cette sinistre histoire de captivité. De plus, le spectateur regardant la série est parfois, par le truchement du montage qui lui donne à voir ce que les caméras du lieu observent, se retrouve dans la même position du spectateur voyeur que celui  d’un de ces types de programme. Dans la même position des orchestrateurs de cette sinistre farce. Mais en plus de proposer cette analyse subtile, la série aura su anticiper ou montrer en tout cas l’une des perversions de ces émissions : les candidats de ce type de programme, sont destinés à rester à jamais des candidats, au point de re-participer à une autre télé-réalité quand on le leur propose. Ce qui a donné en France… Carré VIIIP, ou Les Anges de la téléréalité.

Pour la richesse des thèmes proposés par la série, celle-ci est donc à voir. Si elle ne risque de rester cantonnée à son statut de série d’été, sans atteindre la renommé de sa glorieuse ainée, elle aura au moins eu l’effort de développer des pistes de réflexion des plus intéressantes, ce qui n’est pas rien…