dimanche, 05 août 2012
LEVERAGE : Secondes pensées (Les Missions restent impossibles, part. 2)
J’avais déjà eu l’occasion de consacrer une première note à cette série, alors que je commençais à la découvrir, en voici une seconde, qui la complète d’une certaine manière, ayant terminé de visionner la Saison 1. Pour dire tout le bien que j’en pense.
Mission : Impossible, vraiment ?? : Si je continue à affirmer que LEVERAGE est le digne successeur de la mythique série des années 60, en en reprenant certains de ses éléments-clés (la préparation et la réalisation d’arnaques, de machinations particulièrement élaborées, la répartition des rôles en différentes fonctions), elle en diffère tout de même sur bien des points, jusqu’à, j’ose le dire, dépasser par endroits la série originelle. Bien sûr, au vu de la différence de budget et des conditions de production, en plus de la différence d’époque, LEVERAGE laisse davantage de place aux bastons et explosions. Car les acteurs et actrices dans la série sont véritablement excellents et se livrent à des numéros de comédie particulièrement savoureux. Gina Bellman, dans un autre registre que la divine Barbara Bain à l’époque, reprend le rôle de la séductrice pour se livrer à des numéros de haute volée. Le personnage de Parker, incarné par la géniale Beth Riesgraf, est totalement déjanté et azimuté, souvent en décalage, on ne sait jamais à quoi s’attendre de sa part. On découvrira d’ailleurs qu’elle est incapable d’interagir socialement avec d’autres personnes, n’ayant jamais appris à le faire. Second point, les 5 personnages principaux existent tous à l’écran, alors que dans Mission : Impossible, surtout les premières saisons, si les rôles dans les machinations étaient importants pour Barney et Willy, les personnages n’existaient qu’à travers cela, sans possibilité d’exister par eux-mêmes. Et pour cause parce que cette série était un formula-show à la construction très codifiée. Au point qu’il est impossible d’imaginer d’autre membre que les 5 de départ, alors que le principe de la série créée par Bruce Geller est que ses membres soient interchangeables selon les spécificités de la mission. En fait, la série a tout autant à voir avec The A-Team ( L’Agence Tous Risques en VF), autre série, emblématique des années 80, inspirée elle aussi par Mission : Impossible, et elle aussi dépassée.
De plus, la fin de saison laisse entrevoir que la série en a encore sous le pied. On pouvait penser jusqu’à présent qu’elle était juste ‘bonne’, elle se révèle excellente. Car au détour de l’épisode 1.11, pour les besoins d’une mission, deux des membres de l’équipe, dont le chef de l’équipe, Nate Ford, se retrouvent internés pour dépendance. Et le fameux Mastermind décline : car il est véritablement alcoolique, et n’est efficace qu’après avoir bu un ou deux verres. On découvrira par la suite dans le season finale exceptionnel de cette première saisons que le trauma initial dont il souffre, la perte de son fils, l’aura malheureusement poussé vers l’alcool. La série se pare alors d’une profondeur et d’une gravité dont on ne l’aurait pas cru capable. Elle glisse légèrement du simple divertissement léger dans le drame, le sérieux. De plus, tous les autres personnages sont quasiment accros au vol, ils n’auraient pu faire autre chose(à part peut-être Sophie Devereaux, qui tente désespérément dans le milieu du théâtre ou du cinéma), Ils ont ça dans le sang. Alors que dans Mission : Impossible, on évacuait (sauf très rares exceptions) cette question des motivations des membres de l’équipe, et pour cause, on y aurait apporté des réponses très rationnelles : loyauté envers son pays, par exemple, dans LEVERAGE, les réponses sont de l’ordre de l’émotionnel, voire du psychologique. On est bel et bien dans une série moderne, de grande qualité.
Côté Cast : La série assure vraiment au niveau de son cast, engageant pas mal d’acteurs connus dans le monde des séries que l’on s’amusera à reconnaître. Mais tout d’abord, comment ne pas évoquer Mark A. Sheppard, habitué des productions télévisées, qui sera apparu dans un épisode de la saison 1 d’X-Files, dans les deux premiers épisodes de la saison 6 de Doctor Who, dans Battlestar GALACTICA, dans Dollhouse… Peu de séries de genre n’auront pas fait appel à un moment ou à un autre à ses services. Il incarne ici un savoureux Jim Sterling, soit la nemesis de Nate et de l’équipe, qu’on se plaît à voir réapparaître encore et encore. Dans l’épisode-pilote, on retrouve Saul Rubinek apparu à 2 ou 3 reprises dans l’univers Star Trek, et membre de la distribution régulière de la série Warehouse 13. Dans un autre épisode, on retrouvera Sam Anderson, le Bernard de LOST, qui interpréta un rôle semi-réccurrent dans Angel, et qui apparaît en guest-star dans bon nombre de séries, ainsi que Danny Strong, le Jonathan de Buffy. Un autre épisode encore fera coup double en invitant deux acteurs liés à l’univers Star Trek : Armin Shimerman, le Ferengi Quark de Star Trek : Deep Space Nine, et le Principal Snyder dans Buffy, ainsi que Brent Spiner, l’androïde Data de Star Trek : The Next Génération. Jonathan Frakes, le Commandeur Riker de la même série, réalisera quelques épisodes de la série. Enfin, dans le season finale, on retrouvera avec plaisir Kari Matchett, vue dans Covert Affairs (elle y incarne Joan Campbell, la chef d’Annie Walker), dans le rôle de l’ex-femme de Nate, ainsi que Kevin Tighe, le Anthony Cooper de LOST, salopard fini et père indigne ayant abusé de la confiance de son fils John Locke.
Côté Geeks / les références pop de la série : LEVERAGE est, comme quelques autres dont FRINGE, une série faite par des geeks pour des geeks. D’ailleurs, le personnage de Hardison est un geek fini, ne pouvant s’empêcher de placer des références à droite à gauche. Ce qui se traduit par des références affichées émaillant les épisodes. Mais citons quelques exemples : tel dialogue, “ ce n’est pas cette pièce que vous recherchez “ fera ouvertement référence à l’une des phrases-cultes de Star Wars ( “ ce ne sont pas ces droïdes que vous recherchez “). Autre phrase-culte, “ I love when a plan comes together “ (“ j’adore quand un plan se déroule sans accrocs “, pour la VF), fait référence à la célèbre phrase d’Hannibal Smith dans The A-Team ( L’Agence Tous Risques, en VF). Et quand les membres de l’équipe ont besoin d’un alias, Nate Ford prend celui de Tom baker, et Parker celui de Rose. Tom Baker fut le 4ème interprète, et l’un des plus populaires, de Doctor Who, et Rose fut le prénom de l’une des plus célèbres compagnes du Docteur !! On est en terrain conquis…
09:45 Publié dans LEVERAGE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leverage, mission : impossible, the a-team, agence tous risques, nathan ford, hardison, mark a. sheppard, histoire des séries américaines
vendredi, 03 août 2012
MOONLIGHT : Quand un Vampire joue les détectives (Le Goût du Sang, partie 3)
Parmi les séries mettant en scène des Vampires, je n’avais encore jamais regardé sérieusement MOONLIGHT, à part quelques scènes lors de sa diffusion tardive sur TF1. L’été fut l’occasion de réparer cela.
De quoi ça parle ? (le pitch de la série) : Mick St-John, un vampire devenu détective privé, tente de concilier sa nature immortelle, l'adversité qui règne dans le monde des vampires et son amour pour une mortelle, la belle Beth Turner, qu’il a sauvée enfant : se servant de ses pouvoirs pour aider les humains, plutôt que pour s'en nourrir, Mick, mordu le jour de ses noces par sa femme Coraline, entretient une profonde antipathie pour ceux qui ne voient dans les mortels que nourriture. (source : Allocine.com)
Les raisons de se laisser mordre par la série… ou pas ! ('mon avis sur la série) : Les premiers épisodes ne me laissaient pas grand espoir pour cette série. Car il faut bien l’avouer, si MOONLIGHT va se laisser regarder sans déplaisir, elle reprend des éléments très classiques vu déjà ailleurs. Son but n’est absolument pas de révolutionner quoi que ce soit, c’est juste au départ une série distrayante produite par Joel Silver. Mais détaillons de quoi il en retourne plus précisément : MOONLIGHT reprend deux éléments traditionnels dans une série : les enquêtes policières mettant en scène le criminel de la semaine, et le concept de “la Belle et la Bête” : associer un couple de personnages, un homme et une femme, avec une certaine tension entre les 2, dont on voudrait bien qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre, mais une ‘difformité’, un secret, empêche dans un premier temps cela. Avec les étapes attendues et obligées de ce type d’histoires : les 2 personnages se rencontrent, l’un commence à enquêter sur l’autre, découvre son secret, puis l’accepte. Les séries à destination en 1er lieu des ados de la CW ou autre (on peut citer The Vampire Diaries, Smallville, TEEN WOLF… ) se feront une spécialité de cela. Pour le côté “enquête”, Mick St-John aura à tenter d’arrêter des Vampires qui sont de véritables psychopathes commettant meurtre sur meurtre, et donc quelqu’un se doit de les arrêter. Qu’est-ce qui donne au détective privé une conscience, peut-être ses origines, mais c’est peu… Car Mick St-John est devenu Vampire contre sa volonté, trompé par sa femme qui était une Vampire, ce qu’il n’avait jamais soupçonné auparavant (!!! On a beau dire que l’amour est aveugle, c’est quand même un peu fort, là). A ses côtés, donc, on a Beth Turner, une séduisante journaliste de terrain blonde, que Mick St-John connaît déjà. Et pour cause, car si elle ne se souvient pas de lui, il lui a sauvé la vie alors qu’elle était enfant, et il a toujours essayé de garder un oeil sur elle pour la protéger. Donc, on a une série qui, et quand elle fut diffusé, la remarque se faisait déjà, fait penser très fort au tout début de la série Angel (on avait le même schéma d’un Angel détective privé ayant fait la connaissance et aidant l’Inspectrice Kate Lockley, interprétée par Elizabeth Röhm, qui ressemble d’ailleurs un peu physiquement à Sophia Myles, l’interprète de Beth Turner), mais aussi à Highlander, série mettant également en scène des Immortels, de par sa construction des épisodes qui aboutissent à un combat final, mais également son jeu de flash-backs nous plongeant dans le passé du personnage principal. La série est donc à mi-chemin entre le drama policier et le drama romantique, où l’on tourne autour du pot entre deux partenaires de sexe opposé, en attendant qu’ils tombent dans les bras l’un de l’autre. La série CASTLE utilisera les mêmes ingrédients bien plus tard.
Les variations du mythe : Afin de nous présenter le héros et l’univers des Vampires dans la série, la narration se fait dans un premier temps en voix-off. Là encore, rien d’original avec l’utilisation de ce procédé qui retombe dans les bons vieux travers. A savoir qu’être Immortel, avoir des Super-pouvoirs, cela peut être cool, mais le héros semble penser que non, et va nous expliquer pourquoi avec des monologues plombant l’ambiance et limite dépressifs. Ainsi, si les trucs habituels contre les Vampires ne fonctionnent pas, croix, ail, soleil (Mick St-John peut enquêter au grand jour avec lunettes de soleil), le pieu dans le coeur les paralyse (sans les anéantir pour autant comme dans Buffy ou The Vampire Diaries), et le feu reste particulièrement efficace contre eux, seul véritable moyen de les faire disparaître. Si Mick St-John ne dort pas dans un cercueil, il dort… dans un frigo (!!! j’avoue, celle-ci, impossible de s’y attendre) et se nourrit de sang à l’aide de seringues. Par un saisissant contraste, la série mettra un autre Vampire en scène, Josef, plus âgé que Mick mais à l’apparence plus jeune, qui embrasse pour sa part sa condition de Vampire à pleines dents, offrant un contre-point à Mick St-John, n’hésitant pas profiter de son état. Les deux Vampires ne semblent pas particulièrement amis (il n’y a pas de débordement de marques d’affection de leur part), mais se dirigent l’un vers l’autre quand ils ont besoin d’aide, et tous deux s’entraident dès que cela est possible. Probablement que chacun des deux ‘répugne’ l’autre et ne comprend pas ses manières de vivre, ce qui est un frein à leur “relation”. Une relation un peu semblable à celle de Lestat et Louis dans Entretien avec un Vampire, dans des proportions moindres, où l’un jouissait de son statut, tandis que l’autre le vivait comme une malédiction. Dans l’univers de la série, le grand public ignore l’existence des Vampires et doit continuer à l’ignorer. C’est pourquoi on découvrira que le petit monde de ces êtres de la nuit dispose de Nettoyeuses, censées effacer toute trace d’activité vampirique. Celles-ci ont plus ou moins un look de dominatrices, recouvertes d’une combinaison de cuir des pieds à la tête. Concernant le mythe du Vampire, on a droit ici à une vision très romantique du mythe ; on s'intéresse davantage aux conséquences sur les relations entre Humains et Vampires, qui rendent les relations sentimentales... compliquées, sur le Vampirisme vécu comme une malédiction, sur les pouvoirs que cela donne. On s'attarde peu sur la consommation de sang humain, on voit finalement très peu de sang dans la série, comme d'ailleurs dans d'autres mettant en scène des Vampires.
L’évolution de la série : Il faut bien le dire, les premiers épisodes sont loin d’être enthousiasmants. Les 4 ou 5 premiers épisodes sont poussifs, et présentent des intrigues policières très prévisibles. Mais la série s’améliore quelque peu ensuite : Josef apparaît davantage, les épisodes laissent moins la place aux intrigues sans surprises des débuts, pour laIsser plus de place au feuilletonnant concernant le retour d’un ancien personnage, on se plaît de plus en plus à voir tourner Beth et Mick autour du pot… Sans compter la relation entre Beth et Mick, tous deux attachants (même si en terme de ‘ship’, j’ai préféré bien d’autres couples dans le monde des séries). Du coup, on a un divertissement qui se laisse regarder, mais loin d’être indispensable pour autant. Ce qui est normal, il faut parfois une dizaine d’épisodes pour une série américaine afin qu’elle trouve son identité ou s’améliore. Finalement, on a mine de rien avec MOONLIGHT une série quelque peu réminiscente de celles produites dans les années 90, qui mixaient souvent plusieurs éléments divers pour séduire un large public (??). Au sortir des 16 épisodes, on se dit que vraiment, la série fut annulée trop tôt : la voix-off des débuts avait été plus ou moins abandonnée, les épisodes donnaient lieu à des intrigues un peu moins prévisibles, avec plus d’événements, et les personnages de Vampires vus de temps à autres commençaient à constituer un ensemble fort sympathique, jusqu’au dernier épisode les voyant interagir tous ensemble pour les besoins d’une mission. Peut-être même que la série aurait pu être plus forte qu’Highlander, qui elle aussi partait de très loin. Les flash-backs étaient de plus en plus intéressants et fascinants, la mythologie commençait à s’étoffer… Bref, c’est dommage que la série ait souffert de ses débuts poussifs et de ses remous en coulisses des débuts.
Côté production : Une recherche rapide sur Internet, en consultant TV.com par exemple, éclaire sur les tergiversations du début. Créée en partie par Joel Silver, la série aura dès le départ souffert d’un changement rapide de showrunner. David Greenwalt, co-créateur et scénariste de Angel, devait assurer ce poste sur MOONLIGHT mais des raisons de santé l’ont amené à quitter le poste. Un premier Pilote, jamais diffusé, avait été tourné, avant que la quasi-intégralité des acteurs soit remplacés (!!!), à l’exception d’Alex O’Loughlin.
Côté Cast : Dans le rôle principal de Mick St-John, on trouve avec plaisir Alex O’Loughlin, donc, devenu depuis Steve McGarrett (personnellement, je le préfère dans ce rôle. Les cheveux courts lui vont mieux, je trouve), après que sa précédente série, Three Rivers, un drama médical, soit elle aussi annulée assez rapidement. A ses côtés, la belle Sophia Myles, vue dans un épisode de Doctor Who où elle incarnaît Reinette, aperçue dans le rôle d’une Vampire dans Underworld 2 (!!!), Josef Kostan est interprété par Jason Dohring, qui faisait partie de la distribution régulière de Veronica Mars, série déjà produite par Joel Silver. Au détour des épisodes, on se plaira à reconnaître Kevin Weisman, le Marshall Flinkman d’ALIAS, la chanteuse et actrice Holly Valance, vue dans quelques épisodes de Prison Break, qui sortait avec Alex O’Loughlin à l’époque (placement de copine ??!!!), Meredith Monroe, en Vampire Sexy (vue dans Dawson’sCreek et Criminal Minds), Victoria Pratt (vue dans Mutant-X, Day Break), Claudia Black, qui fut Aeryn Sun dans FARSCAPE et Vala Mal Doran dans Stargate SG-1, (au passage, c’est le 3ème rôle où elle porte une tenue de cuir qu’elle s’offre… Une vraie icone sexy, cette actrice, mine de rien !!) et Jonathan LaPaglia (vu dans 7 Days).
08:50 Publié dans Intégrales (séries d'une saison ou plus, oubliées , MOONLIGHT | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : moonlight, mick st-john, beth turner, alex o'loughlin, sophia myles, jason dohrin, josef kostant, claudia black, kevin weisman, vampires, fantastique, policier, histoire des séries américaines
lundi, 30 juillet 2012
BLUE BLOODS : Secondes pensées. Les Reagan, irréprochables, vraiment ?
Seconde note consacrée à BLUE BLOODS, ayant eu l’occasion de terminer toute la saison 1. Cette courte note insistera plus sur la dimension politique de la série.
A Droite toute, du spectre politique : Nouvelle série policière qui a déjà eu 2 saisons et 44 épisodes, est l’oeuvre d’un duo de scénaristes et producteurs ayant participé à la série The Sopranos. Si les deux séries peuvent sembler à l’opposé l’une de l’autre, des ponts peuvent être trouvés entre les 2 séries, des points communs se trouvent qui expliquent que ce duo a pu passer de l’une à l’autre. Dans les 2 séries en effet, on a la présentation de tout un clan familial, et dans les 2, on défend des valeurs traditionnelles profondément ancrées en Amérique et à Droite. Car oui, les séries sont plus qu’un simple divertissement, elles reflètent parfois certaines valeurs selon la chaîne américaine ou française qui les diffuse, et cette diffusion de valeurs est d’autant plus pernicieuse lorsqu’elle ne se présente pas comme telle. Ainsi, BLUE BLOODS est une série profondément de Droite, mais j’étais loin de m’imaginer à quel point en ayant commencé la série. Un positionnement qui ne dit pas son nom, et qui peut même être génant ou dérangeant à la longue. Ainsi, les épisodes sont surtout articulés autour de Danny, l’ainé de la famille Reagan, inspecteur de police. Un flic en apparence respectable, qui tente de faire son métier du mieux possible, et a à coeur de résoudre les enquêtes sur lesquelles il travaille. Mais certains épisodes vont le mettre dans des situations délicates, et le vernis se fendille : Danny est capable d’avoir un comportement borderline très limite durant ses enquêtes. Combien de fois bouscule-t-il les personnes arrêtées et interrogées, étant à la limite de leur taper dessus ! Si Horatio Caine (de la série CSI Miami) adoptait la même attittude verbalement, même lui n’allait pas aussi loin. En fait, un autre exemple d’un tel comportement policier, très brutal, se trouvait dans The Shield, avec le personnage de Vic McKay. Mais lui, on sait dès le départ que c’est un flic ripoux, pour qui seules ces méthodes permettent en fait d’aboutir à des résultats, et qui n’est pas censé représenter le corps policier. Alors bien sûr, pour dédouaner et le personnage, et le spectateur qui approuverait de telles méthodes, les personnages sont des ‘pourris’ qui le méritent. Un autre exemple que je citerai sera celui d’un violeur en série. Celui-ci est relâché, et comme c’est un pourri irrécupérable, il va vouloir recommencer à violer et tuer. Il s’en prendra à l’assistante du Procureur Erin Reagan-Boyle, la fille de Frank, qui sera pas loin de se faire violer, donc. Elle sera sauvée in extremis, par son père, le Commissionner Frank Reagan, qui l’abattra sans aucune autre forme de procès d’une balle dans la tête. Inutile de l’arrêter, de le faire passer en jugement pour le remettre en prison. Un tel pourri qui semble irrécupérable, on l’abat. Il le méritait de toute façon. Lorsque ce même Frank est victime d’une fusillade et hospitalisé, toute la famille est à son chevet, le veillant. Le patriarche, Henry Reagan, ancien policier à la retraite, a amené une arme. Lorsqu’on lui fait la remarque, il répondra simplement que c’est pour veiller sur son fils, empêcher une nouvelle tentative d’assassinat. Puis on en restera là : la série ne présente pas de débat sur des choses qui sont acquises. Et si les situations justifient la plupart du temps les décisions prises, il n’en reste pas moins que ces moments dans la série sont parfois génants, et témoignent réellement d’un positionnement politique très clair de celle-ci. Souvent, les Reagan se comportent en véritable clan familial à la limite mafieux : on imagine sans mal par exemple Frank absoudre de ses '”péchés” et son comportement son fils Danny, évoqué plus haut. Lorsqu’un prêtre est amené à quitter le quartier où il exerce et est exilé à cause des soi-disants dires d’une femme mentalement instable qui l’accuse d’un comportement inapproprié, il n’hésitera pas à user de son influence pour empêcher cela. Si dans The Sopranos, ce type de comportement, d’attitudes passait parce qu’on savait avoir affaire à des mafieux, c’est plus dérangeant chez les Reagan qui semblent être des parangons de vertus : une famille bien sous tous rapports. Les quelques scènes mettant en scènes les petits enfants du clan présentent des bambins trop parfaits et lisses pour être honnêtes, et on est vraiment proches à l’occasion de 7th Heaven (7 à la maison, en VF), série extrêmement conservatrice elle aussi.
Donc, BLUE BLOODS n’est pas simplement une énième série policière : elle présente un côté très génant et dérangeant par les idées de Droite qu’elle véhicule mine de rien tout au long de ses épisodes. Elle prend en quelque sorte la suite de CSI Miami, pas mal critiquée par certains sériephiles pour les mêmes raisons.
10:28 Publié dans BLUE BLOODS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blue bloods, series policieres, csi miami, the shield, frank reagan, erin reagan-boyle, danny reagan, horatio caine, politique, histoire des séries américaines