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jeudi, 21 avril 2011

HEROES : review critique de la saison 1

Hé oui, HEROES est abordée sur SeriesVerse of KNIGHT. Pour ceux qui me connaissent depus un petit moment, on pourra s’étonner de cela, n’ayant jamais été tendre avec la série. Elle avait fait à l’époque l’objet d’un buzz monstrueux, étant soi-disant “LA série à voir” pour les Sériephiles, provoquant mêle quelque peu l’emballement de la presse spécialisée, désormais disparue. Seulement, à l’occasion des vacances, j’ai décidé de revoir la saison 1, achetée vraiment pas cher sur CDiscount une fois.

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L’histoire :  HEROES, c’est le sujet des X-Men adapté en série TV : l’évolution est en train de franchir une nouvelle étape, et des êtres ordinaires aux quatre coins du monde se voient soudain dôtés de super-pouvoirs. Ils ne se connaissent pas, mais vont devoir très vite se rencontrer et s’allier, car deux dangers les menacent. L’un d’entre eux, un dénommé Sylar, a apparemment décidé de les éliminer les uns après les autres, et une explosion nucléaire doit détruire dans un futur proche la ville de New York.

Le principe de la série : HEROES est une série-témoin de son époque, révélatrice du paysage sériel qui l’a vu naître, puisque l’on y retrouve deux influences majeures : le succès des séries 24 et ALIAS a engendré à l’époque la mode des séries-feuilletons, à suivre d’épisode en épisode, séries ne constituant qu’une unique histoire globale courant sur la saison : le cauchemar des diffuseurs et annonceurs (peu de rediffusions d’épisodes isolés possibles, et le public a intérêt à être là dès le début, et à suivre), le rêve des sériephiles. La possibilité de disposer d’une longue histoire, d’un “blockbuster” s’étendant sur plusieurs heures. Le souci, c’est de se retrouver, network oblige, avec des rebondissements survenant à intervalles réguliers (avant la coupure pub de rigueur, en fin d’épisode), peut-être au souci de la vraisemblance. On a ainsi vu apparaître Prison Break, probablement la plus réussie dans sa saison 1, ainsi que Vanished et Kidnapped, qui n’ont laissé aucun souvenir. Et la deuxième influence maheure fut celle, croisée, de LOST et Desperate Housewives : des séries ABC au cast étendu, censés prendre comme personnages principaux parmi les plus ordinaires des citoyens permettant au public de se retrouver, se projeter dans ces séries. Quoi de plus banal et ordinaire que des femmes au foyer élevant leurs enfants pour l’une, quant à l’autre, on propose des personnages représentant toutes les tranches d’âge (enfant, trentenaires, personnes plus âgées… ), et venus parfois d’horizons divers (noirs, Irakiens, coréens… ). Tout cela, on le retrouve dans HEROES : des personnages des plus ordinaires se voient soudain acquérir des capacités extraordinaires, personnages venus d’horizons divers, comme le Japon. Le succès de LOST ne faisait pas de doutes quant à la production de séries du même acabit. Du coup, on voit apparaître à l’époque quelques LOST-like, comme Jericho, et aussi HEROES. LOST avait ses nombres mystérieux à la signification inconnue, que l’on retrouvait droite et à gauche ? HEROES aura également son Symbole, gimmick visuel sans réelle utilisé.Et pour faire bonne figure, on adjoint le digne héritier de grands comploteurs de séries, sorte de lointain cousin de l’Homme à la Cigarette que les X-philes aimaient détester…

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Est-ce que c’est bien ? (mon avis) : C’est sûr, on passe quand même un bon moment devant HEROES, grâce à une réalisation soignée, une interprétation impeccable, le savoir-faire américain. Mais la faiblesse des séries-feulletons se révèle assez vite : une chute annoncée, prévue, qui ne pourra survenir qu’en fin de saison, couplée à une saison de 22 ou 23 épisodes ? On se retrouve invariablement avec du délayage. On retarde avec des péripéties bien secondaires la fin de saison. Mine de rien, l’une des forces de FRINGE, qui aurait tout aussi bien pu être une série-feuilleton, et c’est d’ailleurs ce qu’elle devient en fin de saison 2, c’est d’avoir proposé au départ une formule alternative, constituée de semi-loners (le côté feuilletonnant existe bien dès le départ), avec un premier sujet permettant de satisfaire les diffuseurs et annonceurs. Le problème de HEROES, c’est qu’on y a pas vraiment pensé, ou pas voulu le faire, la logique étant de faire du feuilletonnant à la “24'”. Et donc le problème de HEROES, en plus de mettre en scène des personnages ordinaires, c’est de s’être amusé à mettre en scène des intrigues des plus ordinaires également. Cette série, c’est finalement un soap déguisé en série de Super-héros. Un aspect que l’on retrouve également dans les comics, mais qui n’en fait pas l’ingrédient principal ou le principal attrait. Donc, dans HEROES, on a un flic qui a des problèmes de couple et doit reconquérir sa femme, une ado pom-pom girl du lycée qui est prise entre plusieurs garçons, une mère de famille célibataire qui doit s’occuper de son fils, deux frères brouillés dont l’un est politicien et mène campagne… Heureusement, d’autres personnages directement liés au sujet principal (les pouvoirs !), censés faire avancer la mythologie de la série. Les intrigues auxquelles sont confrontés les personnages sont également d’une banalité à pleurer : la mère célibataire doit affronter le retour de son ex-mari et les hommes de main d’un homme à qui on a emprunté de l’argent ; le policier, pas loin d’être un raté, doit enquêter sur un tueur en série ; deux amis sont en voyage à Vegas pour jouer au casino ou au poker ; une adolescente est sur la trace de ses parents adoptifs. Rien d’héroïque ou de super-héroïque, les Héros présentés sont en devenir. On attend les révélations de la mythologie de la série, on attend que le grand vilain Sylar se révèle, on attend le cataclysme final devant frapper New York, façon 11 septembre-bis, on attend l’apparition de nouveau “êtres à pouvoirs”, éventuellement. On attend que les Heroes entrent en contact les uns avec les autres, fassent connaissance. Le problème est qu’on passe beaucoup de temps à attendre, finalement, dans HEROES. Côté pouvoirs, on se contente du minimum syndical pour justifier le titre de la série, et on en verra jamais que 4 ou 5, ce qu’un budget de série TV peut se permettre, malheureusement. Donc on tombe sur le télépathe, pouvoir qui demande surtout de jouer sur la mise en scène pour être incarné à l’écran. On a le manipulateur de temps et d’espace, et là, voir les objets et personnes se figer, c’est légèrement bluffant. On a la jeune adolescente capable de se “régénérer”, guérir ses blessures. On a un “homme qui vole”, que l’on ne verra malheureusement voler qu’une fois, et atterrir une autre fois, dans les 6 premiers épisodes. Et on a un peintre qui peint l’avenir. C’est quand même peu… On nous avait annoncé (certains magazines spécialisés s’en faisant le relais) une “esthétique” comics ? La série se contente de certains plans inspirés dans son pilote, a l’appui des toiles de Tim Sale, engagé comme conseiller artistique pour la série à laquelle il prête son talent pour les toiles d’Isaac Mendez. et insère une police de caractère faisant “comics” pour son générique de fin ou les crédits. C’est peu…

Pour résumer, donc, HEROES n’est pas vraiment une mauvaise série en soi, mais a été bien trop survendue à l’époque de sa diffusion, ne se résumant finalement qu’à un patchwork astucieux d’éléments pris ailleurs. Une série dans l’air de son temps, née de la tentation de se payer une part du succès de plusieurs autres séries, comme bien d’autres précédemment. Une série avec des intrigues soapesques des plus banales, ainsi que des personnages archétypaux, vus plusieurs fois ailleurs. Heureusement, le cast est des plus… séduisants, réunissant quand même des acteurs et actrices plaisants à suivre, qui font du bon travail. Mais je le répète, si on ne s’ennuie pas devant, donc, elle témoigne tout de même d’une certaine paresse, d’un manque de fond au niveau de sa construction ou de son écriture. Et la série est au moins plaisante pour les Geeks, riche en clins d’oeil divers (les dialogues citent certains lieux communs des comics de Super-héros, ou Star Trek, notamment grâce aux personnages d'Hiro Nakamura et son ami Ando), par la présence de citations, de présence de guests, des procédés certes classiques, mais toujours agréables…

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mardi, 19 avril 2011

La Sci-Fi Convention 1.5 - mon voyage à Paris / Panam (Avril 2011)

Comme l'année dernière, petit récit d'une escapade parisienne, cette fois pour la Sci-Fi Convention, afin de voir "en vrai" Daniel Shanks, inoubliable Daniel Jackson de Stargate SG-1, et John Noble, l'émouvant et amusant Walter Bishop de FRINGE. Et ce sera tout, faute d'un budget rick-rack, malheureusement...

La matinée

Comme pour Japan'Expo, je pars avec Selene, qui souhaitait aller sur Paris pour autre chose que le boulot, et qui voulait voir également Michael Shanks, en fan absolue de Stargate SG-1 qu'elle ait. Cette sortie marquant le début des vacances, je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière, sans être particulièrement fatigué. Cette fois, le voyage de départ se passe sans incident, dans des conditions idéales. De même que l'arrivée à Paris, le métro où il fait à certains endroits un courant d'air du diable... Puis nous arrivons enfin au Théâtre du Gymnase. Avant d'y aller, Selene me faisait la remarque qu'il y a eu très peu de publicité, hors le Net, pour cet événement. En arrivant devant le théâtre, donc, pas mieux, aucune affiche n'annonce l'événement qui s'y déroule. Après avoir payé, nous sommes quelque peu... déçus. Pas de stand. Nous montons, et trouvons 2 sièges au balcon pour enfin s'asseoir. Nous tombons en plein milieu de la conférence avec les acteurs de FRINGE : John Noble et Jasika Nicole. John est interrogé sur sa participation au Seigneur des Anneaux. Les questions s’orientent ensuite sur la série, avec bien entendu la question des doubles, jouer différentes versions d’un seul et même personnage. Je scrute la salle du regard... Quelques fans sont carrément habillés en soldats de Stargate !... ^^


Comment je l'ai rencontrée....

Parce qu'il fallait bien que ça arrive un jour, après toutes ces années d'amitié sur Internet. J'avais très très envie d'enfin rencontrer Nephthys en personne, 'In Real Life', comme on dit habituellement. Elle m'avait dit d'ailleurs une fois que cela arriverait un jour. Cela faisait partie de la liste des choses à faire avant de mourir. LOL J'avais passé un moment, donc, à scruter la salle du regard, me demandant si je les verrais, elle et Lorna Parker.... Soudain, à la fin de la conférence des acteurs de FRINGE, qui aperçois-je s'installer juste en dessous de moi, 2 rangs plus bas... Deux jeunes filles, dont je reconnais l'une d'entre elles ! Je tapote alors sur l'épaule du jeune homme assis plus bas, et je lui demande... de faire la même chose à la jeune fille devant lui. Il s'exécute bien gentiment. Nephthys et Lorna Parker se retournent alors de concert, et m'observent, pouvant bien se demander ce que je leur veux. Je mets alors mon bras bien en évidence. Bras sur lequel j'avais écrit mon pseudo sous lequel j'écris sur Internet... KNIGHT. Et je vois leur regard s'illuminer, ayant fini de lire mon pseudo sur mon bras. La tête de Nephthys, en comprenant, c'était... 'Priceless' !! Je me précipite pour aller les saluer, leur faire la bise. Réaction réciproque de Nephthys et de moi : " ça fait tout drôle de de se voir en vrai... " Et quelque peu différent de se parler par écran interposé ! Puis je les invite à s'installer avec moi et Selene. Peut-être pas la meilleure idée (je pense qu'elles étaient probablement mieux assises là où elles étaient), mais elles ont bien gentiment accepté. Ce qui nous a permis de faire plus ample connaissance, pendant que continuait d'être diffusé le Pilote d'Eureka, en VF. Car deuxième couac de l'événement, le manque peut-être d'organisation pour ce qui est des séances photos. J'ai adoré pour ma part faire plus ample connaissance avec les girly-geekettes, vraiment adorables et sympa.

Alors qu'elles disparaissent pour gagner la séance-photo après nous avoir dit au revoir, comme Selene et moi n'avions rien emporté à manger, nous partons au McDo à deux pas de là. Ah, la vie parisienne... Les serveurs sont... speed comme c’est pas possible... Transformant la distribution du repas en usine. LOL Cela change de nos McDo que l'on connaît chez nous, plus... calmes. A l'étage, nous trouvons une table où s'installer. Peu après, nous sommes entourés de Geeks de Sci-Fi... Mon dieu, que c'est agréable d'entendre parler d'autres fans des séries et des thèmes que l'on aime... ^^ Puis nous partons pour le Starbuck Coffee, en face, pour prendre un délicieux frappuccino...


L'après-midi

Avant de repartir pour le Théâtre, et puisque nous sommes à Paris, Selene me propose d'aller faire un tour à la boutique Manga Distribution. J'accepte bien volontiers, et nous y allons. Mais la boutique se trouve tout de même un peu loin. Arrivé sur place, une drôle de surprise nous attend : les prix sont excessivement chers ! Pour acheter des coffrets d'animé, mieux vaut acheter sur Internet ! *_* Mais on trouve un large choix de coffret, l'idéal pour compléter une collection. Et on y trouve également des mangas d'occasion...  Puis nous faisons le chemin inverse pour retourner au Théâtre. Nous arrivons une bonne demi-heure en retard par rapport à l'horaire de reprise annoncé qui n'a même pas été respecté. Du coup, nous n'avions rien raté ! Nous nous installons tranquillement, alors que Jordan Hinson et Daniel Shanks, qui reçoit une ovation digne de ce nom, arrivent. D'ailleurs, il répond avec une certaine décontraction, parfois avec quelques mots de Français, et de façon assez drôle aux questions posées. L'ambiance est d'ailleurs plus décontractée que le matin, où l'atmosphère était plus froide, et guindée. Shanks fait le show, et c'est bien normal. C’est un peu le problème de mettre l’interprète d’un personnage fort, et l’interprète d’un personnage plus secondaire ensemble. Mais Jordan ne s’en laisse pas compter, n'est pas pour autant laissée de côté, et les taquineries fusent. Elle ne s’en laisse pas compter, la petite. Un excellent moment que ce panel...

Puis vient le tour des comédiens de doublage. Je n'ai pas retenu tous les noms, mais nous avions tout de même William Coryn, la VF de Daniel Jackson, du Dr Greene d'Urgences, de Kenny dans South Park, et de Jacky Chan. Une carrière éclectique, donc ! Ainsi que la VF de Ba'al, un ami de longue date de William. Et Philippe Vincent, la VF de Kevin Bacon et du Sheriff dans EUREKA. Au final, un panel particulièrement instructif sur les coulisses de la profession, qui apprenait plein de choses.

Mais l'intérêt s'émoussant, Selene et moi nous décidons de quitter les lieux sur les coups de 16-16h30. Nous avons le temps de faire un dernier tour dans Paris, l'occasion pour Selene de me montrer un dernier endroit : une librairie japonaise !! Au programme, une très grande librairie constituée au rez de chaussée de la littérature "classique" japonaise, et au sous-sol... Des magazines japonais, des art-books, des tas de mangas, entièrement en Japonais !! *_* Le Saint-Graal !! Ce qui permet de s'apercevoir du travail d'adaptation des mangas français, pour certains très proches du format japonais d'origine. Puis nous repartons vers la Gare du Nord, avec de reprendre le TGV nous ramenant chez nous....

Donc, malgré quelques déceptions, ce fut une très belle journée, très ensoleillée, marquée de belles rencontres... Qui comptent ! 

mercredi, 02 mars 2011

FRINGE : réflexions autour de la série, en particulier sa Saison 2

Récemment, j’ai profité des vacances pour rattraper mon retard sur au moins une série, FRINGE, encouragé il faut bien le dire par le visionnage de la même série de Nephthys et Lorna, qui ont d’ailleurs chacune consacré une review enthousiaste à la série sur lerus blogs respectifs. Cette note fera part de mon analyse de la Saison 2, qu’il vaut mieux avoir vu pour éviter tout SPOILER !!

Tout d’abord, sachez que la série avec cette Saison 2 a totalement achevé de me convaincre, et je la considère comme une très grande série, pas exempte de défauts, mais qui a su trouver son identité propre, après avoir été vendue comme un “X-Files par Abrams”.

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Les personnages, et interprètes, en majesté :  Le point fort de la série réside de toute évidence dans ses interprètes et leurs personnages. Tous les personnages principaux sont bouleversants d’humanité, commençant petit à petit à constituer une petite famille. Walter Bishop est un personnage bouleversant d’humanité, par les choix qu’il a pu faire dans le passé, et par le fait d’être désormais un vieil homme affaibli, désemparé. Olivia se révèle bien plus humaine et émouvante au fur et à mesure des découvertes qu’elle fait sur son passé. Comme Sydney Bristow avant elle, on découvre que elle aussi a été victime des péchés des “Pères”, des expériences de William Bell et de Walter Bishop, et au contact de sa soeur et sa nièce, que je pensais rajoutées à la série pour constituer un cadre familial reposant par rapport aux horreurs présentées dans la série, mais également fournir des scènes permettant aux épisodes d’atteindre les 50 min demandées par la chaîne FOX, principe heureusement abandonné en saison 2. Peter Bishop, un peu falot dans la saison 1, gagne beaucoup dans sa relation avec son père Walter, et sa relation avec Olivia. Philip Broyles, le chef de la Division, le supérieur hiérarchique des agents Dunham et Francis, a la froideur aparente, apparaît bien plus humain que Walter Skinner, qu’on pouvait penser dur, sévère, intransigeant dans ses premières apparitions. Et le spectateur n’a pas tout vu : la série prend ses aises en milieu de saison, assez solide pour proposer des épisodes spéciaux à l’image des grandes séries. Tel épisode nous replonge en effet dans le passé de la série, où tout a commencé. Le générique se met au diapason, et se transforme en générique de 1985 ! Tel autre épisode propose une version “polar”, années 30, de la série, et de ses personnages, l’occasion de voir les comédiens donner d’autres interprétations de leurs rôles, un talent que la rigidité et la froideur apparente de la série et des personnages jusqu’à présent ne laissait pas soupçonner. Et le meilleur est à venir en fin de saison avec la plongée au coeur de l’autre monde, et les versions déviantes des personnages.

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Une série de geeks, faite par et pour des geeks :  Comme dans les séries de Whedon, et à degré encore plus important pour FRINGE que pour les autres séries d’Abrams, les références à la culture pop sont nombreuses dans FRINGE. Le principe même de la série au début, c’est de proposer une sorte de X-Files des années 2010. Un clin d’oeil dans le premier épisode de la saison 2 est d’ailleurs adressé à la série. Difficile de ne pas penser avec cette histoire de mondes parallèles à Sliders, mais un Sliders beaucoup plus grave et sérieux. Dans tel plan, des plaques d’immatriculation rappellent les noms des droîdes de Star Wars. Tel personnage citera abondamment Star Trek, tel autre, devant la réunion de talents que l’on réunit pour une mission, s’écriera : “ on dirait Mission : Impossible ! “ (comme le spectateur ?) On fait d’enfants des êtres à pouvoirs, deux savants fous âgés s’opposent au niveau de la science ? Tout cela fait furieusement penser aux X-Men. Les super-soldats en métal liquide, en plus de faire penser à ceux d’X-Files dans ses dernières saisons, rappellent le T-1000 de Terminator 2 : coup double ! Et les Observateurs… Observant les événements de loin, sans jamais intervenir, depuis la nuit des temps. On ne sait pas qui ils sont, si ce sont des exxtra-terrestres, ou des être plus évolués d’un autre monde parallèle. On ne sait pas non plus quel est leur but, mais ils sont normalement dénués de sentiments humains, qui les fascinent toujours plus. Ils renvoient mine de rien aux Hommes en Noir, mais aussi aux Watchers des Comics Marvel, des Watchers à visage et taille humaine, toutefois.

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Côté Guests :  certaines guests font les honneurs de participer à la série. En tout premier lieu, le célèbre Leonard Nimoy, que Abrams a convaincu de sortir de sa retraite, véritable cadeau de le revoir encore, pour les fans du genre. On notera aussi la présence dans une séquence prégénérique de la belle Diane Kruger, fiancée à l’un des comédiens de la série. Enfin, dans un rôle de scientifique ayant lacéré ses chairs pour se couvrir de fils, et de métal, Peter Weller, célèbre pour avoir été au cinéma… Robocop.

Les quelques faiblessses de la série :  Bien sûr, la série n’est pas exempte de défauts. Outre la complexité apparente de la série, qui demande mine de rien une fidélité et une attention soutenue, il y a le ton particulier de la série. X-Files reposait sur une ambiance particulière, ici, avec FRINGE, on est plutôt dans la froideur clinique. Il faut quand même un certain moment pour que les personnages laissent exploser leur coeur, comme étouffés par la noirceur de l’univers de la série. De plus, la série n’est pas avare en scènes gores, et ce , dès la séquence pré-générique. La série, de ce point de vue, n’est clairement pas faite pour les estomacs fragiles, surtout que l’on peut se demander si un challenge entre les scénaristes ne les pousserait pas à proposer des morts de plus en plus horribles. X-Files était tout de même moins démonstrative. Et compensait son éventuelle noirceur par le personnage de Mulder, porteur d’un humour et d’une humanité bienveillante salutaires pour la série. Avec FRINGE, on est peut-être plus proche de MillenniuM, pour tout dire, mine de rien. Si la série tente de temps en temps des pointes d’humour au travers du personnage de Walter Bishop, vieux savant fou, et ses excentricités, personnellement, elles tombent à plat et ne me font pas rire, les trouvant plutôt ridicules. Et puis si les cliffhangers nous laissent sur l’instant baba et sur le cul, il faut quand même reconnaître qu’ils rappellent fortement les cliffhangers d’ALIAS : en fin de saison 1, Olivia rencontre le grand manitou William Bell, tout comme Sydney rencontrait enfin… The Man. En fin de saison 2, on nous ressort le coup du double, déjà utilisé dans ALIAS. En même temps, ces cliffhangers sont des modèles du genre et fonctionnent toujours parfaitement, en plus d’être riches de promesses pour la suite. Et puis il y a le recours un peu facile de faire d’un personnage dont on ne sait plus quoi faire, un personnage diabolique que l’on éliminera ensuite.

Mais il faudrait quand même s’interroger sur cette omni-présence du thème du double dans les séries d’Abrams. Est-ce qu’ils sont là pour interroger sur la notion de choix, choix que l’on fait à certains moments, déterminants pour notre avenir, et qui auraient pu être autres ?